Vieillir...

Le vieux fauteuil

 La patiente du kinésithérapeute habite dans un immeuble sans ascenseur.

 Gaétan frappe à la porte ; nous attendons un peu. Une aide-ménagère nous ouvre.                                                                            

L'appartement est petit, le papier-peint jauni et le mobilier d'un autre temps.

La patiente est étendue dans son lit, ses yeux sont clos. A cause de sa maigreur, ses joues creusées et sa peau fripée, elle à l'air d'un oisillon.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, il nous est difficile de discerner une étincelle de joie.

Gaétan la fait marcher jusqu'à son vieux fauteuil. Ce fauteuil dans lequel elle passe ses journées sans bouger.

Couloirs blancs

Deux autres personnes nous attendent dans une maison de retraite. A première vue, tout à l'air plus joyeux avec des fleurs mais l'ambiance est lourde. Nos pas résonnent dans les couloirs blancs. Le patient que nous allons voir perd la tête. Il raconte des histoires que l'on ne comprend pas et parle à des personnes qui n'existent pas. Gaétan l'aide à marcher et le laisse avec ses fantômes du passé.

Sourire

La dernière patiente est une femme. Ses yeux pétillent de joie et elle est toujours souriante. Sa chambre est décorée de dessins de sa famille et de peintures. Elle porte un pull coloré et des bijoux aussi étincelants que son sourire. Elle ne paraît pas à sa place dans cet endroit morne et triste.

Nous avons fini les visites.

On se demande si la vieillesse rend heureux.

 

                                                                                                                    

Sarah Gaulle