Une rencontre inoubliable
Dans : Rencontres
Par sudoku le 17 mai 2011, 11:06 - Rencontres - Lien permanent
J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer Rachel E., immigrée venant d’Egypte installée en France depuis plus de 60 ans.
- D'où venez-vous ?
Je viens d'Alexandrie en Egypte.
- Depuis quand êtes-vous en France ?
Je suis arrivée en Juillet 1950, ça fait donc bientôt 61 ans que je suis en France.
- Avec qui êtes vous venue ?
Je suis venue avec mes beaux-parents. Ils venaient pour les vacances, mais moi je suis restée, pour rejoindre mon fiancé qui lui était parti depuis 1948 pour ses études et que je n'avais pas vu depuis.
- Avez-vous rencontré des difficultés pour obtenir le droit de vivre en France ?
Non, je n'ai pas rencontré de difficultés particulières car à l'époque c'était bien plus facile qu'aujourd'hui de venir en France, on pouvait s'installer sans problème.
- Quelles étaient vos motivations pour partir ?
Je suis venue pour rejoindre mon fiancé et me marier, mais aussi pour étudier. J'aurais de toute façon été obligée de quitter le pays à un moment ou à un autre puisqu'en 1957, les étrangers, les juifs... Se sont fait expulser d'Egypte. Ma famille qui était restée en Egypte à dû partir à ce moment là.
- Qu'est-ce qui a été le plus dur dans ce changement de vie ?
Le plus dur a été de quitter ma famille, mon logement car c'était dur d'en trouver un en France. Au début, notre niveau de vie a baissé car nous sommes arrivés en 1948 et 1950 et que la France venait de sortir de la guerre alors qu'on en avait pas souffert en Egypte, mais par la suite il s'est vraiment amélioré du point de vue matériel, mais aussi du point de vue culturel et social.
- Aimeriez-vous retourner dans votre pays d'origine ?
J'y suis déjà retourné plusieurs fois en vacances ou pour voir ma famille, mais je n'aimerais pas y retourner définitivement pour y vivre, surtout avec ce qu'il s'y passe en ce moment.
- Regrettez vous votre choix ?
Non, pas du tout. Maintenant toute ma famille a quitté l'Egypte et la vie à Paris me plaît, j'aime cette culture, j'ai pu faire des études et aller dans une grande université, ce que je n'aurais pas eu l'occasion de faire si j'étais restée en Egypte, j'ai pu faire un métier intéressant et j'ai eu trois enfants en France.
Propos recueillis par Ohana E.