AKIM WAGALOU : RENCONTRE AVEC UN CLANDESTIN SUBSAHARIEN

 

 

 

Ce matin, j’ai eu la chance de rencontrer Akim Wagalou.

Ce jeune homme se trouvait dans un café éloigné du centre de la ville et seul.

J’ai alors interviewé Akim et appris qu’il est un clandestin subsaharien arrivé en 2011 !

 

 

Vous venez d’arriver en France, mais quelles sont vos origines ?

De quel pays venez vous ?

 

Je viens de la Tanzanie ! c’est un pays se trouvant en Afrique du Sud-est.

J’habitais à Dar es Salaam depuis ma naissance !

Pendant les fêtes, j’ai pris la décision de partir de ce pays.

 

Pourquoi êtes vous parti ?

 

Je suis parti car mes parents sont morts dans un accident et qu’il n’y a aucun travail pour moi dans ce pays. En plus, la vie est difficile las-bas ! Il y a beaucoup d’explosions, incendies, et donc des personnes blessées ou tuées…

Je pensais trouver un peu plus de bonheur ici !

 

Justement, pourquoi avoir choisi la France ?

 

A Dar es Salaam, beaucoup connaissent votre pays !

Ma famille me parlait souvent de la France et depuis mes 5 ans j’apprends et étudie la langue française. Quand j’ai voulu quitter la Tanzanie, je n’avais que ce pays en tête !

 

Vous êtes parti il y a un mois et demi, comment s’est déroulé votre voyage sachant que vous êtes un clandestin ?

 

J’ai le plus souvent marché, fait de l’auto-stop et pris la route avec des passeurs.

Quand je suis arrivé au Maroc, je me suis caché dans la soute d’un bateau pour l’Espagne et une fois arrivé à Paris, j’étais à la fois soulagé et effrayé !

J’ai mis quelque jours à réaliser que j’étais maintenant en France et qu’il fallait que je trouve un job !

 

Et en avez-vous trouvé un ?

 

Pour le moment, non je n’en ai pas, mais je gagne un peu peu d’argent en gardant des enfants chez des amis ou proposant mon aide.

Ce n’est pas facile quand on est clandestin…

 

Oui, je comprends mais quelles ont été les conditions de ce voyage ?

 

J’avais peur, faim et soif…

 

Et arrivez-vous à vous habituer au pays malgré tout ?

 

Sur certains aspects oui, mais sur d’autres non. La France est tellement différente !

J’ai dû changer mes habitudes ! pour les habits par exemple !

Il y a des jours difficiles encore.

 

Regrettez-vous d’être parti de votre pays natal ?

 

Non je ne regrette pas d’être parti car la vie en Tanzanie n’est vraiment pas facile.

Je suis encore marqué par la violence de ce pays !

Je vivais toujours dans la peur d’être blessé ou tué.

La seule chose dont je regrette est que ma sœur n’est pas pu venir. Elle me manque beaucoup mais il fallait que je voyage seul pour pouvoir venir.

Aujourd’hui, mes journées sont plus gaies que celles de Tanzanie, même si je vis dans la peur puisque je suis, maintenant, clandestin.

 

Justement, vous devez vous cacher ! est-ce que cela vous pèse ?

 

J’essaie d’y penser le moins possible… mais c’est dur car quand je passe devant des gendarmes ou dès que j’aperçois des policiers, je suis effrayé ! J’ai toujours peur d’être interpellé par eux !

Je me montre alors le plus discret possible, mais oui le fait de me cacher me pèse beaucoup.

 

Et allez-vous demander des papiers ?

 

Sincèrement, pour l’instant non car j’ai trop peur. Mais je pense que le mieux c’est d’essayer, donc je demanderais peut être des papiers !

 

Oui je pense que vous devriez essayer ! merci beaucoup Akim pour avoir répondu à toutes mes questions ! Bon courage pour la suite !

Merci à vous aussi !

MELANIE V.