En 1893, Aigues-Mortes connaît un des plus grands massacres de l’émigration italienne.

 

Sur 3000 ouvriers travaillant à Aigues-Mortes, environs 1000 sont italiens. Le travail est pénible, battage et levage du sel. Les  salaires sont peu élevés, des tensions naissent et plusieurs querelles éclatent.

 

Le 16 Août 1893 se produit le premier heurt entre Français et Italiens. Le lendemain et le surlendemain les 400 Italiens travaillant aux salines sont attaqués par une foule déchaînée, lors d’une querelle les ouvriers italiens munis de pelles et bâtons blessent légèrement 4 français.

 

La seule solution du Procureur de la République est de les rapatrier par le train.  Mais une foule accrue et armée bloque la gare et seulement 23 italiens peuvent y échapper. Cette même foule cherche les 350 italiens protégés par des gendarmes qui tentent de joindre la gare pour être expulsés. Mais une autre bande armée de fusils les rejoignent et se jette sur les italiens dont nombreux sont tués.. Les gendarmes dépassés tentent de protéger les 50 italiens restant. Tout l’après-midi une chasse à l’italien est lancée et les retrouvés sont supprimés. Plus tard, le calme enfin rétabli, les ouvriers français vont à Aigues-Mortes demander du renfort et répandre la nouvelle que 3 français ont été tués.

 

Le lendemain, le Maire affiche une étrange proclamation excusant les auteurs du massacre, mais suite aux réactions de la presse internationale, il est contraint par le gouvernement de démissionner. Les chiffres officiels révèlent 7 morts et 50 blessés mais le chiffre réel est 17 morts et 150 blessés. Pendant les mois qui précèdent les faits tragiques, les appels des syndicats italiens et français destinés à rétablir les causes unitaires et sociales d’une solidarité n’ont aucun effet.

 

Albert N.

Clair S.