Dans une note de synthèse, l'ISS a établi une liste des grandes mutations de l'économie mondiale causées par la crise de la Covid-19. Les sociétés devraient mettre en place de nouvelles habitudes de consommation, les entreprises des stratégies commerciales d'atténuation des risques. Pour rester concurrentielles, elles doivent réviser leurs chaînes d'approvisionnement (supply chains). Selon l'Organisation mondiale du commerce, le commerce mondial devrait chuter de 13 à 32 % en 2020 mais la Chine se redressera assez vite ; un découplage complet avec la Chine est économiquement et, pour certains pays, politiquement irréalisable. Une poignée de pays apparaissent comme des candidats potentiels pour remplacer, au moins partiellement et à long terme, le rôle de la Chine dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. Il s'agit notamment de l'Inde, du Mexique, de la Thaïlande et du Vietnam. Enfin, certains Etats ont mis en place des plans de relance ambitieux (Allemagne, 1000 milliards d'euros, New Deal coréen de 95 milliards de dollars, France 100 milliards d'euros etc.) mais dont il faut encore vérifier leur réalisation, puisque beaucoup de fonds consistent en prêts garantis par l'Etat.
Certain PVD pourraient augmenter leur part du commerce mondial, principalement celle des produits manufacturés non essentiels, tandis que la relocalisation et la régionalisation des productions stratégiques sont probables mais elles seront coûteuses pour le consommateur final. Paradoxalement, le commerce illicite s'est poursuivi pendant la COVID-19, touchant principalement les équipements médicaux (plus de 100 000 sites web vendant des produits de manière illégale). Enfin, la crise devrait favoriser une plus grande sensibilisation des consommateurs aux enjeux environnementaux ; préoccupation qui devrait déboucher sur une réponse politique multilatérale pour renforcer l'application de la législation commerciale.