Léonora Miano a décidé de donner à son histoire un lieu imaginaire du continent africain : la ville de Sombé, dans le pays du Mboasu. Un état déchiré et ravagé par la guerre civile. Les habitants, accoutumés à considérer le mal partout, se réfugient dans les institutions religieuses qui se multiplient de jour en jour dans le village de Sombé, remplaçant les lieux de divertissement d'avant-guerre.
 
Musango, 9 ans, est une petite fille rejetée par sa propre mère, qui à cet âge traverse déjà de nombreuses péripéties qu'aucun enfant ne mérite de connaître. Au Mboasu, beaucoup de parents rejettent leurs enfants, les chassent de leur toit, les accusant d'être la cause de leurs malheurs, de n'être rien d'autre que des sorciers. Cette sorcellerie est bien évidemment un prétexte pour mieux se débarrasser d'une bouche à nourrir.
 
C'est donc l'histoire d'une petite fille qui à travers ses rencontres plus ou moins heureuses, fera le dur apprentissage de la vie et tentera de se construire et de croire en elle, en son futur, malgré le reniement de sa mère.
 
Ce livre, par sa violence et sa franchise, pourrait instaurer un malaise mais il laisse rapidement place à l'évasion et à la réflexion constructive.
 
C'est la première fois que j'ai vraiment été touchée et "ressenti" un roman, en lisant les scènes traumatisantes que l'auteure n'a pas manqué de détailler parfaitement afin de nous plonger dans l'histoire, de nous faire imaginer la scène.
 
J'ai beaucoup aimé le personnage principal, qui est un véritable modèle de combat de vie et de foi en l'avenir. L'évolution de la petite fille au cours des pages est intéressante à suivre et émouvante. J'ai aussi apprécié la façon dont Léonora Miano a décrit et exprimé les peines de la société africaine à travers la petite Musango.
 
J'ai surtout aimé la seconde partie du roman, lorsque notre personnage principal se rend compte qu'elle se donne comme "une seconde naissance". Elle ne subit plus et est maintenant initiatrice de sa vie, non plus spectatrice.
Il n'y a pas grand-chose je n'ai pas apprécié dans ce roman au final, si ce n'est le manque de crédibilité. La narratrice que l'on suit de ses 9 ans jusqu'à ses 12 ans reste une enfant. Nous sommes censé lire le point de vue, la vision d'une enfant. Mais le texte est "beaucoup trop" mature, les mots employés et la façon de  penser de la narratrice ne font pas penser à une enfant de 9 ans. C'est pour cela que je trouve que la narration manque de crédibilité.
 
Maïli
 
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