Afropean Soul et autres nouvelles

Léonora Miano

Léonora Miano est une écrivaine camerounaise qui est née en 1973 à Douala. Lorsqu’elle arrive en France en 1991, elle poursuit des études de littérature à Valenciennes puis à Nanterre. Dans ses romans, elle évoque majoritairement l’humanité de chacun. Miano a écrit de nombreux romans comme L’intérieur de la nuit en 2005, Les Aubes écarlates en 2009 et aussi Tels des astres éteints en 2008.

Afropean Soul

Le titre du recueil Afropean Soul nous permet de visualiser les thèmes qui seront abordés dans ce livre. Ce recueil est constitué de cinq nouvelles. Dans ces nouvelles, les personnages principaux ne sont pas tous Africains. De plus on ne voit pas que les difficultés des immigrés Africains à vivre en Europe, on aperçoit surtout la difficulté des personnes vivant dans deux cultures totalement différentes et aussi de langues différentes.

 

 

La première nouvelle nous raconte l’histoire d’un jeune footballeur qui a quitté son pays d’origine qui est le Cameroun et sa famille pour réussir sa carrière de footballeur en France. Malheureusement, il a eu un agent qui était peu sérieux. Il va alors vivre dans des conditions très difficiles où il se fera discriminer et se faire exclure au niveau social. Le jeune homme se rend compte que la France ne lui a pas permis de réaliser ses rêves et qu’au contraire il a beaucoup souffert comme nous prouve cet extrait :« Leur dire simplement que la France ne m’a pas réussi. Que je n’y ai réalisé aucun de mes rêves. Qu’au contraire, des cauchemars d’une espèce inconnue ont commencé à danser entre mes tempes. » Il ne peut pas rentrer au Cameroun car la honte de cet échec l’empêche de rentrer.

La deuxième nouvelle parle de la vie d’Adrien qui est un jeune garçon âgé de neuf ans. Il vit avec sa mère. Adrien est souvent seul chez lui car sa mère travaille tard le soir. Elle avait fait de longues études mais puisqu’elle n’avait pas la nationalité du pays, les concours à passer après ses études lui ont été refusés. Elle a alors dû accepter un emploi de standardiste comme l’illustre cet extrait : « A la fin de l’OPP, son profil professionnel de diplômée en lettres était tracé : elle n’avait pas la nationalité du pays et sa situation matérielle ne lui permettrait pas de l’obtenir. Sans ce privilège, les concours de la fonction publique lui étaient interdits. Elle ne serait jamais professeur de littérature ». De plus Adrien et sa mère vivent dans des conditions difficiles et dans des lieux peu sûrs et même auparavant ils ont eu des années d’errance lorsqu’Adrien était très jeune.

La troisième nouvelle raconte l’histoire d’un groupe de jeunes filles qui vivent dans un milieu démuni. On ne connaît pas leurs identités mais on sait qu’elles se ressemblent et qu’elles sont toujours ensemble puisqu’elles sont amies. Ces jeunes filles vivent dans la douleur et la pression familiale car leurs parents souhaitent qu’elles respectent leur tradition tout en les obligeant à bien se comporter. Lorsqu’elles sont tristes, elles aiment écouter de la musique sur un mp3 qu’elles utilisent à tour de rôle et puis danser dans la rue. Les personnes traversant la rue les regardent étrangement et les jeunes filles se mettent à insulter les passants. Ces jeunes filles avaient l’habitude d’observer d’autres filles beaucoup plus aisées puis elles se jettent sur elles, les frappent et prennent tout ce qu’elles ont de plus cher. Ces jeunes filles s’attaquent aux plus riches car elles sont tristes que ces filles riches aient tout ce que le groupe d’amies a toujours voulu avoir comme l’illustre cet extrait : « […] elles guettaient. D’autre filles. Celles qui avaient tout ce dont elles étaient privées. […] Se jetant sur elles, elles leur assénaient des coups, […] Elles emportaient des trophées : un blouson, une paire de baskets dernier cri, le souvenir, surtout, de l’effroi dans les yeux bleus ».

La quatrième nouvelle raconte l’histoire d’un jeune Afropéen qui se pose des questions sur la nature de l’identité des Afropéens en France aujourd’hui. Le jeune homme a le sentiment de ne pas appartenir à l’histoire de la France. En effet, même dans son emploi il est obligé de changer son nom pour ne pas surprendre les futurs clients. Ensuite, le jeune homme se rend à une manifestation rendant hommage à un petit garçon nommé Aboubakar qui a été tué accidentellement par un policier. Les manifestants se nommaient « fils de Kemet » puisqu’ils étaient de couleur noire. Les médias ont minimisé la mort de l’enfant à cause de sa couleur de peau. Pourtant, tous le monde disait que l’acte était raciste. Le jeune homme ne se sent ni comme un fils de Kemet ni comme un Occidental, il se sent homme tout simplement.

 

 

La cinquième nouvelle raconte l’histoire des personnes qui se trouvent derrière la porte noire au « 16 rue de C. ». En réalité les personnes qui se trouvent derrière cette porte sont toutes des femmes qui vivent dans des conditions très difficiles. Le lieu est un centre d’hébergement d’urgence à Paris. La narratrice dont on ignore le nom a déjà été dans ce centre. Elle raconte ce qui se passe dans ce centre et elle se présente en tant que porte-parole de toutes ces femmes qui sont dans ce centre d’hébergement. Les femmes venant dans ce centre sont des personnes de tout âge : il y a de nouveaux-nés avec leurs mères, des adolescentes, des femmes enceintes et des personnes âgées. Ces femmes ont toutes vécu des moments difficiles dans leurs vies. Certaines femmes se sont faites battre par leurs maris d’autres n’avaient pas assez d’argent pour pouvoir vivre. D’autres encore étaient là pour d’autres raisons.

Achveiya