Le ciel par-dessus le toit

de Nathacha Appanah


 

Loup, Éliette alias Phénix et Paloma. Tels se nomment les trois personnages principaux de ce roman, ni totalement atypique, ni totalement banal.

L’histoire commence par Loup en prison, ou plutôt en maison d’arrêt pour une raison qui sera dévoilée dès les premières pages mais expliquée tout au long du livre avec un récit alternant entre différents points de vue, principalement celui de Phénix et ses enfants, mais aussi quelquefois celui de personnages secondaires, externes, comme celui de Michel : le docteur à la vie banale soudainement illuminée par la rencontre avec cette famille. On découvre ainsi les liens étroits mais emmêlés que ces trois possèdent et les causes de ce nœud.

 

J’ai personnellement trouvé le livre court mais accrochant. On ne s’ennuie pas et l’histoire n’est pas étirée inutilement. Le texte est direct et consistant et le déroulement reste naturel et facile à suivre malgré les constants sauts dans le temps.

Les différentes perspectives apportent vraiment un plus et rendent la lecture beaucoup plus intéressante et dynamique.

 

Cependant, quelques éléments de l’histoire comme sa « fin », bien réfléchie mais qui reste brusque, peuvent rendre l’histoire frustrante.

L’histoire principale, elle, frôle aussi globalement le cliché.

Une femme conditionnée dès son plus jeune âge à être une petite fille parfaite, une personne qu’elle n’est pas, et qui craque.

 

Cependant l’histoire est, je trouve, une histoire qui joue justement sur la psychologie des personnages.

Le sentiment des personnages est délivré de façon évidente mais indirecte. Par exemple à travers des actions particulières ou par une description de l’atmosphère, mettant rarement des noms sur les sentiments ressentis. Ou même quand c’est mentionné ; une sensation de voir la description de l’extérieur au lieu de se sentir dans l’esprit de la personne.

(« La femme qui ne s’appelle plus Éliette rince ses mains et les place, encore mouillées, sur son visage. Elle tente d’éloigner ses souvenirs, le visage de ses parents, l’écho de la prédiction de la punk à chien. Elle doit faire quelque chose pour Loup et elle n’a personne à qui demander conseil parce que les gens qu’elle croise, les gens à qui elle parle, les gens qu’elle affectionne, ils ne la connaissent pas vraiment. Ne la connaissent pas entièrement. »)

 

C’est donc presque poétique même si le fond est quand même assez commun et manque peut-être de profondeur.

Personnellement, j’ai adoré ce livre.

Soubatra

 

A lire également : la critique de Tropique de la violence, de Nathacha Appanah, rédigée par Soumia.