Visites aux opéras de Paris
Par Benistant Simon (Lycée Jean Perrin, Saint-Ouen l'Aumône) le , - Lien permanent
Notre classe de 2 SN participe au projet Dix Mois d'École et d'Opéra, qui consiste à accompagner les élèves vers l'univers de l'Opéra.
Notre projet "A LA DECOUVERTE DE L'OPERA NUMERIQUE" signifie rencontrer à travers des aspects techniques de l'Opéra et de la danse des oeuvres et des démarches artistiques dont les points communs sont le numérique, le virtuel, l'illusion. La classe expérimentera prochainement, en janvier, un atelier de danse pour lequel les élèves pourront exploiter les moyens numériques d' un décor qui sera créé par ordinateur.
Rappelons que dans le cadre de Dix Mois D'école et D'Opéra nous assisterons aussi à deux spectacles programmés à l'opéra Garnier :
- un ballet : Tree of codes le 21 février 2017
- un opéra : Trompe-la-mort le 16 mars 2017
Pour démarrer cette aventure, nous avons fait deux sorties, l'une à l'Opéra Garnier, le 27 septembre 2016 et l'autre à l'Opéra Bastille, le 18 octobre 2016. Chacun d'entre nous était chargé de revenir avec des photographies, des dessins et des croquis ou bien des informations écrites.
C'est donc accompagnés d'un beau soleil d'automne que nous avons d'abord découvert les multiples facettes de Garnier, un endroit absolument magnifique.
La visite a débuté par l'entrée des artistes, rue Scribe, située à l'arrière du bâtiment,par laquelle entrent les nombreux employés de l'opéra.
L'Opéra Garnier fut construit de 1861 à 1875 par l'architecte Charles Garnier, durant la guerre qui opposa la France à la Prusse (Allemagne). L'Opéra est situé dans le 9ème arrondissement de Paris; c'est le plus grand théâtre lyrique d'Europe et il peut accueillir jusqu'à 2 000 personnes. Charles Garnier a utilisé le style Second Empire (ou style Napoléon III) : les matériaux sont principalement le marbre, la pierre d'Euville, une pierre aux nuances blondes, mais aussi du fer pour les fondations cachées à l'aide de plâtre et de stuc. Pour les décorations, Garnier a fait appel à de nombreux peintres et sculpteurs, qui embelliront les différentes salles de l'Opéra, comme le grand foyer et la salle de spectacle ; des mosaïques sont aussi présentes dans de nombreux endroits, au sol comme au plafond.
Nous sommes ensuite montés jusqu'à la salle de spectacle qui est très impressionnante par ses dimensions, ses balcons et ses décors qui sont dans des couleurs rouge et or.
Dans la salle de spectacle, Marc Chagall, peintre moderne, créa un nouveau plafond à la place de l'ancien en 1960.
Comme dans tout opéra, l'espace est très organisé : la scène (plus précisément l'aire de jeu dans le langage spécialisé ) se divise en plusieurs parties : la droite se nomme le jardin, la gauche la cour, la plus lointaine le lointain et enfin la partie de l'aire de jeu la plus proche s'appelle la face. Les rangs des sièges sont également divisés en plusieurs parties : les sièges situés le plus en hauteur sont dit situés au paradis, alors qu'en bas, c'est le poulailler. Enfin, les loges, qui sont situées sur les côtés, étaient réservées à l'élite de la société.
La salle de spectacle est entièrement décorée de sculptures et de dorures pour lesquelles Charles Garnier a utilisé un pigment qui ressemble à de l'or.
Nous avons eu la chance d'assister à la mise en place de décors pour le spectacle qui se déroulait le soir par des équipes de techniciens très habiles et énergiques pour assurer l'ambiance des représentations qui ont lieu. Ils ont en effet très peu de temps pour transformer les espaces et participent très directement à la réussite des opéras et des ballets.
La visite a été complétée par la découverte de la bibliothèque, du grand escalier qui accueille les spectateurs, du foyer, où les mêmes spectateurs venaient se détendre ou discuter pendant les entractes et qui ressemble à la galerie des glaces de Versailles.
Charles Garnier a signé son architecture au plafond de la rotonde qui réceptionnait les spectateurs arrivant à l'opéra.
Garnier est donc un lieu chargé d'histoire et de décors raffinés qui impressionnent beaucoup.
A l'opposé, l'opéra Bastille, visité dans un deuxième temps, est très moderne et possède aussi une très grande salle de spectacle inaugurée en 1989 par l'ancien président de la Ve République François Mitterrand. L'opéra dispose de nombreux moyens matériels comme son immense plateau technique dont la profondeur et la hauteur de plafond sont vertigineuses !
Des câblages électriques complexes et un système de lumières très sophistiqué permettent de préparer et de mettre en scène les spectacles depuis des régies de contrôle disposées de chaque côté (cour comme jardin) de la scène.
Dans la salle de spectacle, l'acoustique a été pensée précisément avec des matières spécifiques : bois, tissus ou pierre pour offrir à chaque spectateur une qualité optimale. Le paradis offre aussi une vue spectaculaire sur la scène.
Nous avons pu avoir accès à l'atelier de sculpture qui crée certains des décors (statue, arbres, animaux, ...) prévus pour la scène. Pour des raisons de poids ils sont en polystyrène que découpent avec un savoir-faire incroyable des techniciens. Parallèlement les sous sols situés sous la scène et le plateau technique permettent la construction de certains décors monumentaux en bois qui sont préparés par une armée d'autres techniciens. Ces décors remontent au niveau du plateau par un impressionnant système de monte-charge qui apporte directement ces décors construits.
Ce sont donc ces aspects très techniques mis au service de moyens importants qui nous ont stupéfaits à l'opéra Bastille : une incroyable machine à créer de l'illusion et du rêve !