Des plaisirs et des jours

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Anne d'Autriche (Tessa)

          J'avais croisé la reine un soir où je travaillais dans l'auberge du village. Nous étions seules toutes les deux. Elle devait avoir entre vingt-six et vingt-sept ans. J'étais éblouie par sa beauté: sa démarche était celle d'une déesse, ses yeux jetaient des reflets d'émeraudes, sa bouche, petite et vermeille, était gracieuse dans le sourire. Sa peau etait citée pour sa douceur et son velouté.

         Après l'avoir comtemplée j'entamais la discussion:
« Bonjour, dis-je.
- Bonjour.
- Alors qu'est-ce qui vous fait venir dans ce village loin de vos terres? lui demandais-je.
- Mélez-vous de vos affaires! Allez plutôt me chercher un verre, ordonna-t-elle.
Je lui ai apporté un verre, puis deux, puis trois, puis quatre verres jusqu'à ce qu'elle commence à me parler.
Je vais tout vous raconter, mon épou, le roi, je ne l'aime pas, mais je ne peux pas le montrer, mon pays compte sur moi...
- Pourquoi est-ce que vous ne l'aimez plus?
- Je ne l'ai jamais aimé. Mon mariage est un mariage forcé mais il empire les choses: il couche avec chaque femme qu'il croise. »
Après quelques instants de réfléxion, elle se rendit compte de ce qu'elle venait de m'avouer et elle s'en alla.