Des plaisirs et des jours

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Interview de Prosper Mérimée (Clément et Bilal)

Journaliste : Bonjour monsieur Mérimée. Merci d'avoir accepté cette interview.

Mérimée : Je suis ravi.
Journaliste : Vous êtes né le 28 septembre 1803, vous avez étudié au lycée imperial Napoléon et vous avez suivi des études de droit. Vous avez été récemment élu à l'Académie française et vous venez de publier Carmen. Vous avez à nouveau choisi de nous présenter une nouvelle, pourquoi ce choix ?
Mérimée : La nouvelle est un exercice de style qui me correspond. C'est court, réaliste, vif et elle se prête très bien à mes récits. J'ai déjà beaucoup écrit pour le théâtre avec le théâtre de Clara Gazul et j'ai aussi écrit un roman historique avec ma Chronique du règne de Charles IX. Cela faut plusieurs années déjà que j'écris des nouvelles et Carmen n'est pas ma première nouvelle. Vous avez peut être lu Colomba ou d'autres ?
Journaliste: Columba ? Oui, cette nouvelle se déroule en Corse. Vous avez beaucoup voyagé, en Italie, en Corse, en Orient et en Espagne. Carmen est-elle une oeuvre en hommage à l'Espagne ?
Mérimée : Oui j'aime beaucoup les voyages. Je parle plusieurs langues, le russe, l'anglais, le grec et l'arabe. Je suis déjà allé deux fois en Espagne avant d'écrire Carmen. Je connais bien la culture de ce pays et j'ai été inspiré par les aventures des bandits chevaleresques.
Journaliste: Vos parents vous ont-ils influencé dans le choix de devenir écrivain ?
Mérimée : Sans doute. J'ai pris une autre voie que la peinture, mais l'écriture reste un art. La différence c'est que j'utilise des mots.
Journaliste : Lors de la publication de Carmen, vous avez été critiqué tant par le public que par des auteurs. Comment supportez vous ces critiques ?
Mérimée : J'assume complètement mon travail. On dira que j'ai un style direct, que je suis brusque et que je ne prends pas le temps pour décrire mes personnages. Peu importe, je ne cherche pas à copier.
Journaliste: Très bien, vous êtes né un an après le célèbre écrivain Victor Hugo qui vous a fait une critique plutôt négative qu'en pensez-vous ?
Mérimée: Je pense que toutes les personnes de ce monde ont le droit de critiquer n'importe qui. Donc non, cette critique ne m'a pas choqué. Je ne suis ni triste, ni joyeux, je fais simplement mon travail.
Journaliste: Bon, parlons de votre famille pouvez vous nous la décrire ?
Mérimée: Ma mère enseignait la peinture. Je me rappelle beaucoup de la gravure me représentant à l'âge de 5 ans et mon père était avocat au parlement mais il peignait beaucoup de tableaux. Il finit par renoncer à la peinture pour se consacrer à l'enseignement.
Journaliste : Très bien, merci d'avoir participé à notre interview.
Mérimée : Merci.