LES OPTIMISTES : Un voyage optimiste en Palestine
Par Johanne Rastel (Collège Saint-Exupéry, Villiers-le-Bel (95)). 08 décembre 2016, 11:48. Les Optimistes | Lien permanent.
Les optimistes de Lauren Houda Husein et Ido Shaked - Théâtre Majâz
Inauguration du 34è Festival théâtral du Val d'Oise le vendredi 4 novembre 2016 à L'Espace culturel L'Orange Bleue à Eaubonne
C’est l’histoire d’un prénommé Samuel qui va en Israël, dans la ville de Jaffa, pour vendre l’ancienne maison de son grand-père qu’il ne connaît pas et qui vient de mourir. C’est là-bas qu’il va découvrir le passé de sa famille…
Dans la pièce, les acteurs qui sont d’origines différentes parlent plusieurs langues : l’hébreu, l’arabe, le français et l’anglais. Le spectacle est surtitré et il est parfois difficile de lire le texte et de suivre ce qu’il se passe sur scène en même temps. Un écran est placé en hauteur de la scène, sur le toit de la grande maison qui sert de décor évolutif. La maison est d’abord comme laissée à l’abandon et remplie de vieux cartons empilés. Elle tourne sur elle-même tandis qu’un autre disque tournant se trouve à l’intérieur. Leur double mouvement évoque le temps qui passe car la pièce fait se côtoyer le passé et le présent dans le même espace et avec des jeux de lumières. La maison est incomplète : elle ne possède que les fondations et la structure. Il lui manque un toit et des murs, et on imagine (grâce au jeu des acteurs) les portes et les fenêtres qui donnent sur l’extérieur. Le fait qu’elle soit transparente permet de voir ce qui se passe à l’intérieur. On comprend dans son dépouillement que l’âme de la maison est perdue à cause de l’absence de ses propriétaires et l’arrivée des nouveaux habitants qui ont pris leur place.
Les auteurs ont réussi à la fois à nous faire rire et nous émouvoir. La pièce est émouvante parce qu’elle évoque des conflits entre frères ennemis en Palestine mais aussi des conflits intimes comme la séparation de Benno et sa femme. Lorsque Samuel montre par le biais de Skype à sa grand-mère son ancienne maison à Jaffa, il pense que cela la rendra heureuse. A l’inverse, celle-ci n’est pas contente de revenir à ses souvenirs. Le moment le plus bouleversant est quand tous les personnages sont arrêtés et assis les mains liées. Ils parlent, chacun leur tour, avant de se faire exécuter à la fin de la pièce. Parmi les moments drôles, il y a la récitation de Karim qui se trompe dans sa leçon de conjugaison française. Le personnage qui sort de l’imprimante était comique aussi. C’est son apparition qui déclenche le mouvement de résistance.
Les personnages écrivent d’abord des lettres adressées aux réfugiés puis décident de monter un journal clandestin dont la rédaction est aménagée dans le salon de la maison. Ils filment aussi des petites vidéos. A travers ces médias, ils communiquent de manière illégale avec les réfugiés et leur envoient de « fausses » bonnes nouvelles de la situation du pays en parlant des choses détruites comme si elles existaient encore (par exemple l’oranger).
Le mensonge que commettent Benno et ses amis est-il une bonne chose ? Oui, car il peut redonner de l’espoir aux réfugiés malheureux d’avoir dû quitter leur pays et se réfugier au Liban mais heureux de recevoir des nouvelles de leur maison et de leurs terres. En revanche, cette initiative pourrait aussi susciter une grosse déception s’ils apprenaient la réalité, ils pourraient se sentir trahis par des personnes en qui ils avaient confiance.
La pièce Les Optimistes porte bien son titre car elle fait référence à dans un contexte de conflit politique entre la Palestine et Israël, elle réunit des comédiens d’origines, de langues, de cultures, de religions différentes. C’est un très beau symbole de fraternité qui sensibilise le public amené à voir autrement le monde et la vie ensemble.
Par la classe de 3ème Sarah Bernhardt du Collège Saint-Exupéry de Villiers-le-Bel (95)