Des propositions à choisir et n'oubliez pas de proposer un titre à la pièce !
Par Lemeunier Samantha (Lycée Sonia Delaunay, Villepreux (78)) le 24 mars 2017, 23:46 - Lien permanent
ACTE III
SCENE II. MARIANNE
Première proposition :
Qu'ai-je fait pour mériter une telle souffrance ? Cet homme que je viens de rencontrer, cet homme que je viens de chérir, cet homme que j'ai aimé. Mais quelle est cette douleur qui m'envahit ? Pourra-t-elle un jour partir ? Elle m'a guetté et me guettera à jamais. Cet homme qui fut le sien pendant vingt ans et le mien pendant une nuit... Oh ! Cette nuit ! Elle ne cessera de me hanter, le seul souvenir qu'il me reste de lui... Je peux encore le voir, l'entendre, le sentir et le toucher. Ce court instant partagé fut une révélation. Ma vie avait prit un sens dès lors qu'il était là, il a su me sauver, me secourir d'une vie sans issue. Mais maintenant, elle l'est définitivement, sans issue. Sans son amour, je ne suis plus rien. Mon existence est morte ! Qu'est-ce qui pourrait me maintenir en vie ? C'est une trop grande absence, un vide dans mon cœur qui ne pourra jamais être comblé. (pause, réalisant toute l'horreur de ce suicide) Jason est mort ! Comment … mon Dieu ! Pourquoi . ? Pourquoi a-t-il renoncer à vivre ? Pourquoi m'a-t-il laissée seule, ici ? Après avoir trahi mon mari, après avoir retrouvé espoir en la confiance, me voilà abandonnée à mon tour. (refusant cette idée) Non, il m'aimait ! Est-ce qu'un parent, un frère, un ami, un proche serait à l'origine du malheur qui l'a pris ? (s'adressant à Jason mort) Tu m'aimais, non ? Autant que moi ? Alors pourquoi n'as-tu rien dit ? N'avais-tu pas confiance en moi ? J'aurais pu t'apporter une aide, même infime ! Quel était le malheur qui te rongeait ? Je t'aimais, alors pourquoi est-ce que tu es parti... Non. Pour toi, je ne peux pas me laisser abattre ! Je dois retrouver d'autres bras dans lesquels me réfugier. Ton absence se fera peut-être moins pesante, si quelqu'un est là pour m'accompagner... Octave … Ta tendresse pourra-t-elle remplacer la sienne ? Je me dois d'essayer si je ne veux pas sombrer.
Deuxième proposition :
Ô mon désespoir est ineffable. Mon amour l'étais aussi. Il m'a fallu une nuit pour t'aimer. Il me faudra une vie pour t'oublier. Ton visage ne cessera de me hanter comme le souvenir de nos corps en train de s'aimer. En levant la tête vers le ciel je ne vois que l'azur de tes yeux. Le songe de ta douceur soyeuse sur mes lèvres me pénètrent. Tu m'as quitté pour rejoindre les étoiles. Mon âme subit la déréliction. Et de noir vêtue, je ne suis plus séduit que par la solitude. Ô Jason, je chercherais ton amour dans ciel, mer et terre. Mais mes veines si fragiles ne seront ouvertes que si l'Amour m'y en empêche. Peut-être retrouverai-je la colossal intensité de notre amour dans les bras d'Octave.
Troisième proposition :
O ciel ! Miséricorde. Ô misérable, comment as-tu pu faire cela sans même saigner contempler mon ressenti. Je ne ressens plus rien, mon cœur est vide, lourd et mort. Et tu t'en es allé, emportant nos souvenirs alors que j'essaye de me les remémorer, le son de ta voix, résonnant encore dans ma tête. Cette sensation d'être étendue sur ce sol dur et froid, le visage ravagé, écorché par toutes ces larmes, sans pouvoir les retenir, hélas, c'est de toi que viennent tous mes maux. Quel malheur pourtant, à quoi bon me lamenter et me laisser submerger par cet état pitoyable. Tu m'as laissé, tout est fini à présent. Et je t'en veux tellement mais je t'aime alors que je dois me ressaisir maintenant. Et d'un seul éclat tu es parti. Mais ciel ! Pourquoi, ô pourquoi m'as-tu laissé ?
Mais pauvre ignorante que je suis, Octave, Coelio ! Et me voici, encore partagée, le doute s'installe vraiment désormais. Pourquoi ne puis-je donc me délecter d'un amour simple ? Octave me plaisait, mais hélas il n'est entré dans ma vie que pour me faire des avances de la part de Coelio. Devrais-je lui faire part de ma pensée ? Risquer le peu qu'il me reste ou choisir la sécurité mais à l'encontre de mes sentiments ? J'irai, le temps panse les blessures, et je me dois de voir les deux, afin que mon choix soit sûr.
ACTE V
SCENE PREMIERE. MEDEE, MARIANNE, OCTAVE, SERVEUR
Première proposition :
SERVEUR
Bonjour ! Une table pour deux ?
OCTAVE
Oui, bien sûr, merci.
Ils se placent.
MARIANNE
Nous serons bien ici.
OCTAVE
Oui, en effet, il est fort plaisant d'être en ta compagnie !
Le serveur arrive et propose le menu du jour.
MARIANNE
Pour moi, ce sera une salade de chèvre, s'il-vous-plaît.
OCTAVE
Et moi, un morceau de viande sans sauce et un verre de vin rouge s'il-vous-plaît.
SERVEUR
Ce sera tout ?
MARIANNE
Oui, merci. Ah ! Cela faisait longtemps que j'attendais cette soirée (dit-elle en exagérant pour le faire rire).
OCTAVE
Nous en profiterons donc comme il se doit.
Les plats arrivent et Médée rentre dans le restaurant.
MEDEE
Ah ! Les voilà !
MARIANNE
C'est vraiment un délice. Tu as de très bons goûts concernant les restaurants.
OCTAVE
Mais je ne veux que le meilleur pour une aussi belle demoiselle que toi.
MARIANNE
Oh ! En parlant de cela, je reviens. Je vais justement me refaire une petite beauté.
OCTAVE
Bien sûr ! Vas y je t'attendrais.
MEDEE
C'est le moment ou jamais pour ma vengeance !
Médée se déguise en serveuse et rejoint Octave à sa table, après avoir mit un filtre d'amour dans son vin.
OCTAVE
Oh ! Je commençais à m'impatienter.
MEDEE
Bonne dégustation Monsieur.
Elle s'écarte, un sourire aux lèvres. Marianne sort des toilettes.
MARIANNE
Me revoilà !
Marianne, prise de surprise, retrouve Octave dans les bras de Médée, qu'elle reconnaît immédiatement.
MARIANNE
Mais... Mais qu'est-ce que … Octave ! Médée !
MEDEE
Oh ! Mais tu es là Marianne... On dirait bien que ton cher Octave a trouvé mieux.
MARIANNE
Sorcière ! Qu'est-ce que tu lui as fait !
Deuxième proposition :
Octave arrive côté jardin et Médée côté cour
OCTAVE
Bonjour, une femme du nom de Marianne est venue réserver une table pour deux.
MEDEE
Oui, bien sûr ! Veuillez me suivre. (Elle conduit Octave jusqu'à une table au centre de la scène). Je vous en prie, asseyez-vous. (Elle le fait asseoir) Désirez-vous un pichet de vin pour vous désaltérer ?
OCTAVE
Cela va de soit étant donné que j'ai fait un long chemin.
MEDEE
Parfait, je vous apporte cela tout de suite.
(Elle sort côté cours).
OCTAVE
(à lui-même) Très aimable cette serveuse... (il regarde autour et soupire) Je suis si nerveux, mais j'ai tellement hâte de voir Marianne ! J'espère tout de même que ce rendez-vous n'aura pas de conséquence sur l'amitié que j'entretiens avec Coelio.
(Médée apparaît mais reste proche des coulisses pour qu'Octave ne puisse pas la voir. Elle tient un pichet dans sa main et un verre dans l'autre. Elle verse le contenu du verre dans le pichet.)
MEDEE
(à part) Moi, Médée, par le pouvoir de ma sorcellerie
Je demande que l'homme prénommé Octave
Celui qui attend Marianne, assit ici
Tombe sous mon charme après avoir bu ce breuvage !
(Elle regarde à l'intérieur du pichet)
Ce philtre d'amour fera l'affaire.
(Elle s'avance vers Octave)
Voici votre breuvage, cher Monsieur.
OCTAVE
Merci, j'ai vraiment besoin d'apaiser ma soif.
MEDEE
Vous verrez, le vin va vous changer les idées... Quand est-ce que Marianne est censée arriver ?
OCTAVE
Elle ne devrait pas tarder.
MEDEE
Je reviendrai à son arrivée. (elle sort)
MARIANNE
(arrivant côté jardin et apercevant Octave) Mon cher ! Excusez mon retard, mais j'ai dû courir, c'est pour cela que je suis essoufflée.
OCTAVE
(sur le point de boire, mais s'arrête en voyant Marianne) Pas de problème, du moment que vous êtes là (il lui prend la main au moment où elle s'assoit) Je vois bien que vous êtes essoufflée, voulez-vous boire ? C'est du vin (lui tend son verre).
MARIANNE
(hésitante) Non merci, j'ai surtout besoin d'eau.
MEDEE
(revient vers eux, mais détourne son regard de Marianne) Que désirez-vous ?
OCTAVE
Un verre d'eau pour mademoiselle, une côte d'agneau et ?
MARIANNE
(en observant Médée) La même chose pour moi.
MEDEE
Très bien, à tout de suite (elle sort).
OCTAVE
(inquiet) Allez-vous bien, Marianne ? Vous avez l'air préoccupée.
MARIANNE
Ce n'est rien, Octave. C'est simplement que la voix de la serveuse me dit quelque chose, mais elle ne m'a pas regardée. Je n'ai donc pas pu voir correctement son visage.
OCTAVE
Elle est charmante, n'est-ce pas ? (Marianne le dévisage) Mais pas aussi charmante que vous, bien sûr.
MARIANNE
Je suis tellement heureuse que vous soyez là. Vous savez, je me sentais si seule jusqu'à ce que je vous rencontre. Mon mari ne m'aime plus et me fait plus confiance... C'est presque un étranger pour moi. (silence) Mais ne parlons pas de lui !
OCTAVE
Il a fait une grande erreur en vous traitant ainsi. Vous êtes une des femmes les plus charmantes que j'ai rencontré et je vous ferai entièrement confiance !
MEDEE
(en bout de scène, aparté) Lui faire confiance ! Elle n'est qu'une traîtresse !
Marianne tousse.
OCTAVE
Tenez, buvez cela. (lui tend son verre)
MEDEE
(aparté) Non !
MARIANNE
(sur le point de boire, elle semble agitée) Parbleu ! (elle fouille ses poches) Je crois bien que j'ai fait tomber mon argent en courant ! (se lève) Pardonnez-moi, je pense savoir où il est tombé (elle est sur le point de partir) Je reviens tout de suite, mon cher ! (elle sort)
OCTAVE
(déboussolé) En attendant, je vais me rafraîchir (il boit).
MEDEE
(arrivant vers Octave avec un sourire machiavélique, deux plats dans les bras) Où est partie Marianne ? Ce n'est pas poli de sortir ainsi d'un restaurant.
OCTAVE
(regarde la serveuse d'un nouvel œil) Vous avez raison, je trouve qu'elle n'est pas du tout respectueuse.
MEDEE
Alors pourquoi l'avoir invitée ?
OCTAVE
Je ne le sais guère depuis que je suis rentré dans ce restaurant car une autre femme a attiré mon regard...
Il embrasse Médée.
MARIANNE
(entre sur scène) Octave !
MEDEE
Échappons à cette vipère ! (ils sortent en courant)
MARIANNE
(s'arrête) Cette voix, cette serveuse (réfléchissant) Mais oui ! Cette voix doucereuse ne peut qu'être celle de Médée ! La traînée !
Commentaires
Selon moi, pour la scène 2 de l'acte 3, les propositions 1 et 3 sont très bien, les deux conviendraient à la pièce. Quant à la scène 1 de l'acte 5, la 2e proposition me plait, surtout quand Octave propose son verre de vin à Marianne ; ça laisse donc le suspense de savoir s'il va boire le philtre d'amour ou non.