La pièce non terminée. C'est la dernière ligne droite !
Par Lemeunier Samantha (Lycée Sonia Delaunay, Villepreux (78)) le 17 mars 2017, 00:18 - Lien permanent
ACTE PREMIER
SCENE PREMIERE. MEDEE
MEDEE
s'apitoyant et creusant la tombe de ses enfants, Ah ! Je vous demande pardon mes chers enfants, la chair de ma chair, mon propre sang. Votre sort est la conséquence de ma colère envers votre père. (Médée furieuse et creusant plus vite) Lui, ce vaurien m'ayant pris ma dignité et mon honneur dès le moment où il a adressé la parole à cette harpie. Elle, le fruit du démon et du pêcher, cette souillon m'a humiliée et a taché ma fierté. Je n'avais d'autre choix que de lui arracher la vie en retour et de punir mon récidiviste de mari.
(Médée désemparée et se justifiant en déposant les corps de ses enfants dans leur tombe et en les recouvrant de terre) Mon unique solution était de lui retirer ce qu'il avait de plus précieux au monde: vous, mes descendants … Même en sachant que je me faisais ainsi souffrir, que je vous condamnais dans la fleur de l'âge. Je n'ai pu réprimer ma vengeance. Je voulais le faire payer plus que je ne vous aimais, plus que je ne m'aimais moi-même. J'ai longtemps tergiversé, j'ai repoussé l'échéance et cherchais d'autres recours. Mais, le tuer ne lui aurait pas causé assez de souffrance. Or, je voulais lui faire connaître l'Enfer sur Terre. Il fallait donc qu'il vive le reste de sa vie avec ce fardeau. Savoir que son péché a causé la mort de ses propres enfants est la plus insupportable des pensées pour le père attentionné et aimant qu'il est. s'apitoyant, Oh ! Pardonnez moi, mais il faut me comprendre : son manque de considération pour moi m'a détruite de l'intérieur et m'a transformée en monstre... » Médée met le dernier lopin de terre sur la tombe de ses enfants.
SCENE II. MARIANNE
Marianne venant de quitter Octave.
MARIANNE
Je suis indignée par la proposition de Coelio. Ce lâche n'a même pas le courage de venir me faire cette offense lui-même, il préfère envoyer son ami Octave. Pourquoi ne m'a-t-il pas fait part de ses sentiments de vive voix ? Suis-je trop intimidante ? Peu importe, ma fidélité étant pure, j'aurais refusé ses avances. Mais à quoi songeait-il ?! Coelio m'a-t-il pris pour une fille de joie ?... Ces moindres pensées m’insupportent, les valeurs inculquées par mes parents n’incluent pas cette pratique, tout de même ! (Marianne réfléchit) Quoi qu'il en soit, il vaudrait mieux que mon mari n’ait guère connaissance de cette mésaventure, cela pourrait causer maints et maints problèmes. Par ailleurs, sa confiance à mon égard s'éteindrait probablement. (Marianne décidée) Oui, je ne lui avouerai point, cela vaut mieux. (Marianne partagée finalement) Cependant, je ne pourrai tenir un tel secret car je lui ai promis honnêteté autrefois. Comment pourrais-je me tenir face à mon mari en le regardant droit dans les yeux, tout en gardant ce fléau ? (Marianne s'imaginant le pire) S’il le découvrait... (Marianne effrayée) Oh ! Aura-t-il confiance en moi, ou se doutera-t-il d’une infidélité de ma part ? Passons, je dois cesser ces inquiétudes, l’angoisse pourrait me ... » Marianne s'interrompt à la vue de Médée.
MARIANNE
Que faites-vous ici ?
MEDEE
J'enterre mes secrets.
MARIANNE
Enterrer mes secrets, est-ce une métaphore ?
MEDEE
Peut-être.
MARIANNE
Vous semblez bien mystérieuse. Je vous avoue que j'ai eu une journée difficile et que j'ai besoin de me confier à quelqu'un.
MEDEE
d'un ton sec, N'y-a-t-il pas quelqu'un d'autre ? N'avez-vous vraiment personne à qui parler ?
MARIANNE
Vous imaginez que si je me retrouve seule dans une forêt sombre, cela signifie que mon entourage est restreint. Et, vous semblez en avoir besoin aussi. Enfin, il m'y paraît.
MEDEE
Je ne vous ressemble point. D'ailleurs, j'ai mieux à faire que discuter avec vous.
MARIANNE
Seriez-vous assez charitable pour me changer les idées ? Pourriez-vous m'épauler ?
MEDEE
Non, j'ai d'autres occupations… (à part) Je dois enterrer mes secrets…
MARIANNE
Quelles occupations ?
MEDEE
Vous m'importunez. D'où vous vient cette prétention de vouloir vous immiscez dans ma vie ?
MARIANNE
Mais … je suis une inconnue, il y a donc peu de chances que nous nous revoyions. Par conséquent, vous pouvez me les partager en toute tranquillité… (coupée par Médée)
MEDEE
Et bien justement, là est le problème.
MARIANNE
Ce n'est pas bon pour vous de garder des secrets. Les secrets vous tuent à petit feu. Croyez en mon expérience. Les secrets sont des poisons. (dit-elle en colère)
MEDEE
Ce n’est pas la peine d’insister je ne vous dirai rien de plus. » (dit-elle avec mépris)
MARIANNE
Vous savez je suis bien aussi têtue que mon mari. Je ne sais d’ailleurs que faire pour y remédier.
MEDEE
Comment cela ? (agacée)
MARIANNE
Et bien, il m’accuse d’un crime que je n’ai point commis ; et malgré tous les serments par lesquels je nous lie, il reste de marbre et ne m’écoute point.
MEDEE
furieuse contre l'époux, De quel crime s’agit-il ?
MARIANNE
Celui de l’adultère.
MEDEE
Mais que me dites vous là, votre mari vous aime sûrement.Soyez heureuse qu'il veuille vous conserver à tout prix. Ce n'est point le cas de tout le monde ! Je parle en connaissance de cause…
MARIANNE
Je le comprends… Pourriez-vous m'en faire part ?
MEDEE
à part, Je ne peux me risquer à parler de mes enfants décédés. En revanche, il me serait profitable de me libérer du fardeau qu'est l'acte de mon mari.
à Marianne, Pourquoi pas ... Venez marchons, nous pourrons discuter en paix chez moi.
ACTE II
SCENE PREMIERE. MARIANNE, MEDEE
MARIANNE
Je vous remercie de cette invitation. Vous êtes vraiment très aimable et charitable car j'en avais vraiment besoin.
MEDEE
Hum...
MARIANNE
Où est-ce que vous habitez ?
MEDEE
Non loin d'ici.
MARIANNE
Est-ce la grande demeure avec les roses ?
MEDEE
Non, vous verrez bien à quoi elle ressemble...
MARIANNE
Je suis navrée, je sais que je suis un peu trop enthousiaste. (pause, regardant au loin) Oh, c'est la maison avec les violettes.
MEDEE
Non ! C'est la maison avec les bleuets.
MARIANNE
Oh, j'adore le bleu ! Vous l'aimez aussi, est-ce pour cela que vous avez peinte votre porte en bleue ?
MEDEE
Non, mon mari en revanche en est fou. Mais, la maison était déjà ainsi à notre arrivée.
MARIANNE
D'où venez-vous ? Vous avez dû partir précipitamment si vous n'avez pas pris la peine de choisir la maison de vos rêves. Avez-vous pu décidé de la décoration ? J'ai vraiment hâte de voir l'intérieur. Pouvons-nous rentrer ?
MEDEE
Je crains de devoir annuler notre entretien. (agacée par ce manque de civisme)
MARIANNE
Je suis désolée, je vois bien que je vous ai oppressée voire offensée. Cependant, comprenez-moi j'ai eu une journée horrible. Comme je vous le disais mon mari me mène la vie dure et j'ai véritablement besoin de me confier à quelqu'un... (Marianne en pleure) Je ne pense pas pouvoir supporter cette vie si je n'ai pas une véritable confidente, qui ne soit pas sous le joug de mon époux. Je vous en conjure ne me laisser pas livrée à mon triste sort.
MEDEE
Bien, bien rentrons. Mais arrêtez votre fontaine.
MARIANNE
Oh ! Merci ! Je vous en serai éternellement reconnaissante. Je me souviendrai toujours de votre altruisme et de votre soutien en ces temps troublés.
MEDEE
Hum... Remettez-vous, soyez digne dans l'adversité !
MARIANNE
Pourriez-vous me faire du thé ? Cela me permettrait de me remettre plus rapidement.
MEDEE
à elle-même, Elle est véritablement sans gêne. à Marianne, Voudriez-vous un mouchoir également ?
MARIANNE
en pleurant, Je sens votre irritation. Je suis véritablement gênée d'être un tel fardeau pour vous, qui ne m'avait rien demandé. Mais, je n'ai personne d'autre vers qui me tourner. Je vous en supplie soyez bonne avec moi, je ne pourrais souffrir un autre rejet. Trouvez au fond de vous-même cette âme généreuse et aidez-moi. Je vous en prie, épaulez-moi, soutenez-moi... (s'effondre en pleurant).
MEDEE
Soit. Allons rentrons afin que vous puissiez reprendre vos esprits et tarir cette source inépuisable.
Les deux femmes rentrent chez Médée et Médée prépare du thé.
Alors, qu'est-ce qui vous tracasse à ce point ?
MARIANNE
Je suis avec lui et il m'accuse alors que je suis innocente… Je devrais le tromper pour lui rendre la monnaie de sa pièce, mais …
MEDEE
Estimez-vous heureuse. Moi c'est une autre femme qui l'a fait.
MARIANNE
Je suis navrée pour vous. Pourquoi l'a-t-il fait ?
MEDEE
C'est à vous de me le dire car vous voulez commettre un adultère !
MARIANNE
Je ne l'aurais pas supporté. D'ailleurs, si il m'accuse c'est sûrement parce qu'il le fait lui-même. Je suis déjà tellement attristée par sa jalousie, cela serait le coup de trop. En somme, il est véritablement horrible.
Médée apporte du thé.
Allez-vous mieux ? Voulez-vous que je vous raconte comment mon mari m'a remplacée ? (blasée)
MARIANNE
Si cela vous pèse sur le coeur...
MEDEE
Vous pleurez parce que votre mari est trop possessif, le mien a demandé le divorce pour se marier avec une femme plus jeune, plus riche et plus puissante que moi.
MARIANNE
Le mien ne veut même pas d'enfant !
MEDEE
Le mien me les a donnés puis me les a repris, mais je les ai cachés pour les protéger.
MARIANNE
Où ?
MEDEE
Je dois garder le secret. Sur ce, nos deux maris sont affreux et atroces. Nous devrions être des femmes fortes et dignes. Qu'en dites-vous ?
MARIANNE
Vous avez raison. Merci de m'avoir redonné l'espoir et le courage de vivre avec lui.
MEDEE
De rien. Je ne vous reconduis pas.
Scène II. JASON, MARIANNE
Jason bouscule Marianne
JASON
Je suis désolé, je ne vous avais pas vu mais cela est une erreur car vous êtes magnifique.
MARIANNE
Euh … Merci.
JASON
D'où venez-vous jeune beauté ?
MARIANNE
Je viens de chez une amie, dans la forêt.
JASON
Je suis sûr que votre nom doit être à la hauteur de votre beauté. Quel est-il ?
MARIANNE
Marianne. Et quel est le vôtre ? D'où venez-vous ?
JASON
Jason, je viens d'un pays très lointain.
MARIANNE
Vous êtes vraiment très séduisant.
JASON
Merci. On me l'a souvent dit, mais venant de votre bouche, il me semble que c'est la première fois que je l'entend véritablement. Cela me touche vraiment !
MARIANNE
Il me semble que c'est la première fois que l'on me dit des choses aussi belles.
JASON
Tous ce que j'ai dis est à la hauteur de votre beauté.
MARIANNE
Laissez-moi vous dire que cela est réciproque.
JASON
Souhaitez-vous que je vous raccompagne chez vous ?
MARIANNE
Cela sera avec plaisir, ainsi nous pourrons faire plus ample connaissance.
JASON
Je laisse votre charme me guider.
MARIANNE
Je suis sûre que vous n'avez pas besoin de guide dans ce domaine.
JASON
J'aimerais vous le démontrer dès maintenant, pourrais – je vous voler un baiser ?
MARIANNE
Ne voulez-vous pas que vous fassions une pause auparavant ?
JASON
Je vous avoue que vos lèvres sont si tentantes que j'ai dû mal à vous résister.
MARIANNE
Et bien, je me laisserai donc tenter.
Jason embrasse Marianne.
JASON
Vos lèvres sont aussi délicieuses qu'elles semblaient l'être.
MARIANNE
Il faut dire que le fruit du péché a toujours un excellent goût...
JASON
Il me tarde de savourer le fruit de votre jeunesse...
MARIANNE
Vous n'y pensez pas. Je ne puis me livrer à vous ainsi ! D'ailleurs, regardez où nous sommes. Voulez-vous que nous fassions comme les animaux ?
JASON
Vous avez vous-même expliqué que le péché a un goût irrésistible. Ne pensez-vous pas que nous connaître en ces lieux, ne ferait qu'augmenter cette jouissance ? Ne ressentez-vous pas cet appel de votre être qui vous prie de succomber à mes charmes ? Votre souffle ne s'accélère-t-il pas ? Vos joues ne vous semblent-elles pas plus chaudes ? Sachez Marianne que je ressens la même chose et que je n'ai qu'une envie : succomber avec vous à ce feu dévorant. Abandonnez-vous à lui, abandonnez-vous à moi.
MARIANNE
à elle-même, Puisque mon mari me punie pour un crime que je n'ai pas commis et qu'un magnifique jeune homme est tombé sous mes charmes, pourquoi devrais-je me priver d'une si agréable trouvaille ? Je ne ferai que me payer des injustes reproches que Claudio a émis. En somme, il considère que j'ai déjà commis ce forfait alors autant l'avoir réellement fait, que je puisse au moins tirer avantage de ses accusations.
à Jason, Je serai plus que ravie de découvrir à quel point ce feu peut être intense dans une forêt comme celle-ci.
Jason prend la main de Médée. Ils se faufilent dans les bois pour ne pas être visibles depuis le chemin et commencent à s'embrasser et à se coucher dans les hautes herbes.
Scène III. JASON, MEDEE
JASON
Ô Marianne, pourquoi es-tu parti si vite ? Ne pouvais-tu pas attendre mon éveil ? Je n'ai même pas eu le temps de te dire ce que j'avais sur le coeur, après cette voluptueuse nuit. Tu aurais entendu mon attachement à ton égard, à quel point tu es magnifique, à quel point tu m'as retourné l'âme. Mais, ce n'est pas grave, je vais coucher sur le papier mes pensées, mes sentiments afin d'avoir la chance de t'apercevoir à nouveau et peut-être de partager un autre moment inoubliable.
(souffle) Maintenant, le temps du plaisir est terminé. Je dois revenir à la réalité, à Médée.
(se dirige vers la maison de Médée et frappe à la porte)
MEDEE
(surprise) Tiens, tu es toujours en vie…
JASON
Ne t'en déplaise ! Je ne viens que pour la chair de ma chair. Ne t'en fais pas, je ne resterai pas.
MEDEE
Ils ne sont pas là, ils sont à la place que tu leur as donné.
JASON
Balivernes! De toute façon, cela n'a pas de sens. (rentre avec force)
MEDEE
Je t'en prie, tu peux retourner la maison si tu le veux.
JASON
C'est bien ce que je compte faire. (Jason cherche dans la maison)
MEDEE
Tu risques d'avoir besoin de cela. (Médée lui tend une pelle)
JASON
(stupéfait) Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'est-ce que tu as encore fait sorcière ? Aurais-tu osé faire du mal à tes propres enfants ? Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? En vérité, tu es un monstre. (dit -il en la secouant)
MEDEE
Peut-être, mais n'est-ce pas ta faute ? En sondant ton âme, ne vois-tu pas que je suis ta création ? Tes péchés m'ont donnée naissance. Je me suis payée de ta trahison.
JASON
Que dis-tu ? Quelle folie t'as atteinte ?
MEDEE
Tu ne comprends donc pas Jason, ils sont morts. Ils sont morts par ta faute. Tu m'as poussé à tuer nos enfants.
JASON
C'est impossible, tu n'aurais pas pu être aussi ignoble !
MEDEE
Tu sous estimes la vengeance d'une femme.
JASON
(cherche à étrangler Médée) Non, non, je ne veux pas devenir comme toi. Tu es la pire des criminelles. Tu es le Diable incarné ! Et encore, le diable ne pourrait égaler ta cruauté. Quelle mère dénaturée es-tu pour sacrifier tes enfants à ta vengeance ! Comment as-tu fait ? Comment l'impassibilité a-t-elle pu à ce point te dominer ? Je suis incapable de vivre sans la présence chaleureuse de ma progéniture. Je ne souffrirai pas leur manque. Leur regard me suivront partout, leur rire résonnera à chaque coin de rue, tu as volé leur avenir et le mien par la même occasion. Tu m'as condamné à ta folie. Je préfère encore ne pas vivre plutôt que de te voir tous les jours dans le miroir de ma conscience.
Jason se suicide.
ACTE III
SCENE PREMIERE. MARIANNE, MEDEE
MEDEE
Marianne ! J'ai quelque chose à vous annoncer... Ce n'est pas gai mais cela me ravie !
MARIANNE
Qu'est-ce donc chère amie ?
MEDEE
Hier soir, mon ex-mari est venu me voir pour me demander des explications sur mes secrets. Je lui ai tout raconté car je savais pertinemment que celui lui briserait le cœur et, je voulais le faire souffrir. Dans son malheur, il a décidé de mettre fin à ses jours devant mes yeux.
MARIANNE
Juste ciel ! Je m'imagine à votre place. Cela a dû être très récompensant pour vous.
MEDEE
Mais certainement. Il est vrai que je parais cruelle, mais, croyez-moi, ce Jason le méritait.
MARIANNE
Jason ? Tel est son nom ?
MEDEE
Oui, bien sûr ! Excusez-moi si je ne vous l'ai pas dit auparavant... De toute façon, je ne pouvais pas me faire à ce nom, trop répugnant à mon goût.
MARIANNE
Que dites-vous, là ? À part, Serait-ce l'homme que j'ai rencontré la nuit passée ?
MEDEE
Vous semblez distraite. Qu'y a-t-il ?
MARIANNE
se remémorant gaiement leur rencontre, Ce fameux Jason ne serait-il pas grand, brun, beau et charismatique ? N'a-t-il pas une voix envoûtante mais douce ?
MEDEE
hésitante et intriguée, Vous avez fait un très beau portrait de ce dernier. L'avez-vous déjà rencontré ?
MARIANNE
retourne à la réalité, Bien sûr que non ! Tout cela n'était qu'une supposition. À part, triste, C'est donc bien de mon Jason dont elle parle ! Cette nouvelle me laisse un vide, me brise le cœur et m’anéantit au plus profond de moi-même. à Médée, Excusez-moi, je ne me sens pas très bien. J'aurais aimé partagé votre bonheur, mais il faut que vous partiez.
MEDEE
étonnée, Vous me brusquez ! Je viens à peine d'arriver !
MARIANNE
irritée, S'il-vous-plaît, partez, partez ! Je me sens faiblir.
MEDEE
Si c'est ainsi, je m'en vais... Ce ne sera pas la peine de venir me voir lorsque vous vous sentirez seule ou que vous n'aurez personne pour vous consoler !
SCENE II. MARIANNE
Première proposition :
Qu'ai-je fait pour mériter une telle souffrance ? Cet homme que je viens de rencontrer, cet homme que je viens de chérir, cet homme que j'ai aimé. Mais quelle est cette douleur qui m'envahit ? Pourra-t-elle un jour partir ? Elle m'a guetté et me guettera à jamais. Cet homme qui fut le sien pendant vingt ans et le mien pendant une nuit... Oh ! Cette nuit ! Elle ne cessera de me hanter, le seul souvenir qu'il me reste de lui... Je peux encore le voir, l'entendre, le sentir et le toucher. Ce court instant partagé fut une révélation. Ma vie avait prit un sens dès lors qu'il était là, il a su me sauver, me secourir d'une vie sans issue. Mais maintenant, elle l'est définitivement, sans issue. Sans son amour, je ne suis plus rien. Mon existence est morte ! Qu'est-ce qui pourrait me maintenir en vie ? C'est une trop grande absence, un vide dans mon cœur qui ne pourra jamais être comblé. (pause, réalisant toute l'horreur de ce suicide) Jason est mort ! Comment … mon Dieu ! Pourquoi . ? Pourquoi a-t-il renoncer à vivre ? Pourquoi m'a-t-il laissée seule, ici ? Après avoir trahi mon mari, après avoir retrouvé espoir en la confiance, me voilà abandonnée à mon tour. (refusant cette idée) Non, il m'aimait ! Est-ce qu'un parent, un frère, un ami, un proche serait à l'origine du malheur qui l'a pris ? (s'adressant à Jason mort) Tu m'aimais, non ? Autant que moi ? Alors pourquoi n'as-tu rien dit ? N'avais-tu pas confiance en moi ? J'aurais pu t'apporter une aide, même infime ! Quel était le malheur qui te rongeait ? Je t'aimais, alors pourquoi est-ce que tu es parti... Non. Pour toi, je ne peux pas me laisser abattre ! Je dois retrouver d'autres bras dans lesquels me réfugier. Ton absence se fera peut-être moins pesante, si quelqu'un est là pour m'accompagner... Octave … Ta tendresse pourra-t-elle remplacer la sienne ? Je me dois d'essayer si je ne veux pas sombrer.
Deuxième proposition :
Ô mon désespoir est ineffable. Mon amour l'étais aussi. Il m'a fallu une nuit pour t'aimer. Il me faudra une vie pour t'oublier. Ton visage ne cessera de me hanter comme le souvenir de nos corps en train de s'aimer. En levant la tête vers le ciel je ne vois que l'azur de tes yeux. Le songe de ta douceur soyeuse sur mes lèvres me pénètrent. Tu m'as quitté pour rejoindre les étoiles. Mon âme subit la déréliction. Et de noir vêtue, je ne suis plus séduit que par la solitude. Ô Jason, je chercherais ton amour dans ciel, mer et terre. Mais mes veines si fragiles ne seront ouvertes que si l'Amour m'y en empêche. Peut-être retrouverai-je la colossal intensité de notre amour dans les bras d'Octave.
Troisième proposition :
O ciel ! Miséricorde. Ô misérable, comment as-tu pu faire cela sans même saigner contempler mon ressenti. Je ne ressens plus rien, mon cœur est vide, lourd et mort. Et tu t'en es allé, emportant nos souvenirs alors que j'essaye de me les remémorer, le son de ta voix, résonnant encore dans ma tête. Cette sensation d'être étendue sur ce sol dur et froid, le visage ravagé, écorché par toutes ces larmes, sans pouvoir les retenir, hélas, c'est de toi que viennent tous mes maux. Quel malheur pourtant, à quoi bon me lamenter et me laisser submerger par cet état pitoyable. Tu m'as laissé, tout est fini à présent. Et je t'en veux tellement mais je t'aime alors que je dois me ressaisir maintenant. Et d'un seul éclat tu es parti. Mais ciel ! Pourquoi, ô pourquoi m'as-tu laissé ?
Mais pauvre ignorante que je suis, Octave, Coelio ! Et me voici, encore partagée, le doute s'installe vraiment désormais. Pourquoi ne puis-je donc me délecter d'un amour simple ? Octave me plaisait, mais hélas il n'est entré dans ma vie que pour me faire des avances de la part de Coelio. Devrais-je lui faire part de ma pensée ? Risquer le peu qu'il me reste ou choisir la sécurité mais à l'encontre de mes sentiments ? J'irai, le temps panse les blessures, et je me dois de voir les deux, afin que mon choix soit sûr.
SCENE III. MARIANNE, OCTAVE
Octave toque à la porte.
MARIANNE
Oui ? Bonjour Octave, comment vas-tu ? (en ouvrant la porte et en prenant un sourire charmeur)
OCTAVE
Je me porte bien. Je venais savoir si tu avais réfléchi depuis hier. Je t'avoue que Coelio t'apprécie vraiment et qu'il a fortement envie de te voir. Il ne fait que me parler de toi...
MARIANNE
rire charmeur, Et toi ? Que penses-tu de moi ? M'inviterais-tu à un rendez-vous ? Ton charme m'a séduit, j'aimerais en apprendre plus sur toi...
OCTAVE
Oh... Je ne m'attendais pas à ça. (pause) Il est vrai que tu es une belle femme, mais ce serait trompé mon ami (à la fois gêné et content).
MARIANNE
Peu importe, il n'en saura rien ! Et puis, c'est seulement un rendez-vous, rien de plus après tout...
OCTAVE
Oui, mais je n'ose pas … Oh et puis après tout allons y. Il n'y a rien de mal à ce que l'on se voit.
MARIANNE
Très bien, à très très bientôt alors ce soir à l'auberge, ça te va ? Et, ne parlons plus de Coelio, je n'ai que faire de lui.
OCTAVE
Parfait, à tout à l'heure.
ACTE IV
SCENE PREMIERE. MEDEE
Médée balance le corps de Jason dans le fond de son jardin de manière brutale.
MEDEE
se tenant devant le corps, Tu auras été un pour moi jusque dans ta mort. Je continuerai de te maudire de tout mon être jusqu'à la fin des temps, mon amour.
Médée se penche sur le corps de son mari décédé, fermant ses yeux avec délicatesse.
Médée sortant une lettre de la veste de Jason en se redressant, Que vois-je ? Est-ce une lettre ? curieuse, A qui as-tu adressé tes dernières pensées ?
Médée ouvre et lit la lettre à haute voix, Ma chère et tendre,
Quelle a été ma triste surprise de me réveiller dans cette sombre forêt sans ta lumineuse présence à mes côtés alors que j'avais tant de choses à te dire. Les mots que je puisse trouver ne sont pas assez puissants pour te témoigner de mon exaltation à la suite de cette tumultueuse nuit. Cette douce nuit qu'on a passé ensemble m'a complètement émerveillé. Cette douce nuit passée contre ta peau et au creux de tes bras a été la plus belle de ma vie. Notre rencontre m'a retourné le cœur. L'odeur de tes long cheveux m'a envoûté. Tes mains sur mon corps me procuraient des palpitations et des sensations que je n'ai pas ressenti depuis longtemps. Et, tes yeux, aussi purs que ton âme, ont transpercé mon cœur et m'ont fait découvrir les flots emprisonnant de l'amour. Le souvenir d'une nuit aussi exquise est si inoubliable, que je ne pourrais en vivre une autre aussi passionnée. En effet, j'ai connu bien des femmes, mais aucune ne t'égale tant part ta beauté que grâce à ton intelligence. Sous ce doux ciel étoilé, l'amour que tu m'as apporté m'a transporté dans de magnifiques songes. Du coup, je me retrouve totalement désemparé à mon réveil, j'aimerais connaître la raison de ton départ précipité, car mes yeux aussitôt ouverts, mon coeur réclamait déjà ton précieux sourire. S'il-te-plaît reviens moi vite mon ange, j'organiserais une rencontre digne de l'amour que je te porte. Je t'emmènerai dîner dans l'intimité de notre amour afin de mieux te connaître, la personne que je chéris, tout en espérant frôler nos lèvres à nouveau.
Jason, qui se languit déjà de toi
furieuse, Marianne, cette fille de joie a osé tromper mon ambition ! Elle dans le même lit que Jason ! Comment Marianne a-t-elle pu me faire cela et lui offrir une nuit aussi exquise ? Dire que je lui faisait confiance... Ils vont voir le sort que je réserve aux criminels. Entend Jason, ta mort est seulement le début de ma vengeance. Marianne paiera pour sa trahison.
SCENE II. MEDEE, MARIANNE
Marianne vient chez Médée.
MARIANNE
Chère amie, j’ai besoin d’un avis extérieur à propos d’une idée qui m’est venue. Cela concerne l’injuste accusation de mon époux, qui suggère que j’aurais commis un adultère.
MEDEE
d'un ton nonchalant, Va, dit ce qui t’amène.
MARIANNE
Octave n’est guère déplaisant, n’est-ce pas ?
MEDEE
Certes…
MARIANNE
J’ai ainsi pensé qu’il serait juste de commettre ce pour quoi je suis soupçonnée.
MEDEE
d'un ton non surpris, Commettrais-tu l’adultère ?
MARIANNE
Je sais combien irrespectueuse je serais. Mais cela vaut mieux qu’être infidèle à ses yeux, alors que le doute qu’il prend pour réalité, est le fruit de ma liberté.
MEDEE
De qui parles-tu donc ?
MARIANNE
Claudio, qui d’autre ?
MEDEE
Je l’ignore, (puis tout bas) un mari infidèle…
MARIANNE
Je te remercie de ton écoute, mon amie.
MEDEE
(faux sourire, méprisant)
MARIANNE
Ton amitié et ton soutien me sont bénéfiques.
MEDEE
Je n’en doute pas…
SCENE III. MEDEE
MEDEE
J'ai déjà tant souffert. Comment ai-je pu être aussi naïve ? Elle s'est rapprochée de moi pour séduire mon atroce mari. J'aurais dû m'en douter et me méfier de cette étrange approche. Une fois de plus le destin se retourne et s'acharne contre moi... (n'en revenant pas) Comment a-t-elle pu me trahir moi, son amie ? Elle avait conscience du mal que cette trahison me causerait ! Non seulement, elle savait que l'infidélité de mon mari sera la source de mon profond désespoir, mais en plus de cela, elle m'a menti droit dans les yeux. Cette catin n'a pas osé m'avouer qu'elle a eu une relation avec Jason. Quelle lâche ! En plus de n'avoir que peu de vertu, elle n'a pas non plus d'honneur ! Je me dois de lui payer le prix de ses actes. (va chercher son livre de potion et le feuillette) Comment puis-je me rembourser de son déshonneur ? La tuer ? Non, ce serait trop plaisant à son égard, elle mérite une souffrance plus dévastatrice. Je me dois de lui faire ressentir la douleur qu'elle a provoqué en moi. Cette fille de joie m'a apprise qu'elle était éprise d'Octave... Quel meilleur moyen de se venger que de lui faire subir le même sort ? (Réalise un filtre d'amour en expliquant son plan) Puisque c'est ainsi, je vais lui voler son amour. Ce puissant filtre d'amour devrait écarter Octave de Marianne. Ce dernier tombera follement amoureux de moi, et rejettera celle qui l'aime. Ensuite, je le tuerai pour la faire affreusement souffrir au point qu'elle veuille en mourir.
ACTE V
SCENE PREMIERE. MEDEE, MARIANNE, OCTAVE, SERVEUR
Première proposition :
SERVEUR
Bonjour ! Une table pour deux ?
OCTAVE
Oui, bien sûr, merci.
Ils se placent.
MARIANNE
Nous serons bien ici.
OCTAVE
Oui, en effet, il est fort plaisant d'être en ta compagnie !
Le serveur arrive et propose le menu du jour.
MARIANNE
Pour moi, ce sera une salade de chèvre, s'il-vous-plaît.
OCTAVE
Et moi, un morceau de viande sans sauce et un verre de vin rouge s'il-vous-plaît.
SERVEUR
Ce sera tout ?
MARIANNE
Oui, merci. Ah ! Cela faisait longtemps que j'attendais cette soirée (dit-elle en exagérant pour le faire rire).
OCTAVE
Nous en profiterons donc comme il se doit.
Les plats arrivent et Médée rentre dans le restaurant.
MEDEE
Ah ! Les voilà !
MARIANNE
C'est vraiment un délice. Tu as de très bons goûts concernant les restaurants.
OCTAVE
Mais je ne veux que le meilleur pour une aussi belle demoiselle que toi.
MARIANNE
Oh ! En parlant de cela, je reviens. Je vais justement me refaire une petite beauté.
OCTAVE
Bien sûr ! Vas y je t'attendrais.
MEDEE
C'est le moment ou jamais pour ma vengeance !
Médée se déguise en serveuse et rejoint Octave à sa table, après avoir mit un filtre d'amour dans son vin.
OCTAVE
Oh ! Je commençais à m'impatienter.
MEDEE
Bonne dégustation Monsieur.
Elle s'écarte, un sourire aux lèvres. Marianne sort des toilettes.
MARIANNE
Me revoilà !
Marianne, prise de surprise, retrouve Octave dans les bras de Médée, qu'elle reconnaît immédiatement.
MARIANNE
Mais... Mais qu'est-ce que … Octave ! Médée !
MEDEE
Oh ! Mais tu es là Marianne... On dirait bien que ton cher Octave a trouvé mieux.
MARIANNE
Sorcière ! Qu'est-ce que tu lui as fait !
Deuxième proposition :
Octave arrive côté jardin et Médée côté cour
OCTAVE
Bonjour, une femme du nom de Marianne est venue réserver une table pour deux.
MEDEE
Oui, bien sûr ! Veuillez me suivre. (Elle conduit Octave jusqu'à une table au centre de la scène). Je vous en prie, asseyez-vous. (Elle le fait asseoir) Désirez-vous un pichet de vin pour vous désaltérer ?
OCTAVE
Cela va de soit étant donné que j'ai fait un long chemin.
MEDEE
Parfait, je vous apporte cela tout de suite.
(Elle sort côté cours).
OCTAVE
(à lui-même) Très aimable cette serveuse... (il regarde autour et soupire) Je suis si nerveux, mais j'ai tellement hâte de voir Marianne ! J'espère tout de même que ce rendez-vous n'aura pas de conséquence sur l'amitié que j'entretiens avec Coelio.
(Médée apparaît mais reste proche des coulisses pour qu'Octave ne puisse pas la voir. Elle tient un pichet dans sa main et un verre dans l'autre. Elle verse le contenu du verre dans le pichet.)
MEDEE
(à part) Moi, Médée, par le pouvoir de ma sorcellerie
Je demande que l'homme prénommé Octave
Celui qui attend Marianne, assit ici
Tombe sous mon charme après avoir bu ce breuvage !
(Elle regarde à l'intérieur du pichet)
Ce philtre d'amour fera l'affaire.
(Elle s'avance vers Octave)
Voici votre breuvage, cher Monsieur.
OCTAVE
Merci, j'ai vraiment besoin d'apaiser ma soif.
MEDEE
Vous verrez, le vin va vous changer les idées... Quand est-ce que Marianne est censée arriver ?
OCTAVE
Elle ne devrait pas tarder.
MEDEE
Je reviendrai à son arrivée. (elle sort)
MARIANNE
(arrivant côté jardin et apercevant Octave) Mon cher ! Excusez mon retard, mais j'ai dû courir, c'est pour cela que je suis essoufflée.
OCTAVE
(sur le point de boire, mais s'arrête en voyant Marianne) Pas de problème, du moment que vous êtes là (il lui prend la main au moment où elle s'assoit) Je vois bien que vous êtes essoufflée, voulez-vous boire ? C'est du vin (lui tend son verre).
MARIANNE
(hésitante) Non merci, j'ai surtout besoin d'eau.
MEDEE
(revient vers eux, mais détourne son regard de Marianne) Que désirez-vous ?
OCTAVE
Un verre d'eau pour mademoiselle, une côte d'agneau et ?
MARIANNE
(en observant Médée) La même chose pour moi.
MEDEE
Très bien, à tout de suite (elle sort).
OCTAVE
(inquiet) Allez-vous bien, Marianne ? Vous avez l'air préoccupée.
MARIANNE
Ce n'est rien, Octave. C'est simplement que la voix de la serveuse me dit quelque chose, mais elle ne m'a pas regardée. Je n'ai donc pas pu voir correctement son visage.
OCTAVE
Elle est charmante, n'est-ce pas ? (Marianne le dévisage) Mais pas aussi charmante que vous, bien sûr.
MARIANNE
Je suis tellement heureuse que vous soyez là. Vous savez, je me sentais si seule jusqu'à ce que je vous rencontre. Mon mari ne m'aime plus et me fait plus confiance... C'est presque un étranger pour moi. (silence) Mais ne parlons pas de lui !
OCTAVE
Il a fait une grande erreur en vous traitant ainsi. Vous êtes une des femmes les plus charmantes que j'ai rencontré et je vous ferai entièrement confiance !
MEDEE
(en bout de scène, aparté) Lui faire confiance ! Elle n'est qu'une traîtresse !
Marianne tousse.
OCTAVE
Tenez, buvez cela. (lui tend son verre)
MEDEE
(aparté) Non !
MARIANNE
(sur le point de boire, elle semble agitée) Parbleu ! (elle fouille ses poches) Je crois bien que j'ai fait tomber mon argent en courant ! (se lève) Pardonnez-moi, je pense savoir où il est tombé (elle est sur le point de partir) Je reviens tout de suite, mon cher ! (elle sort)
OCTAVE
(déboussolé) En attendant, je vais me rafraîchir (il boit).
MEDEE
(arrivant vers Octave avec un sourire machiavélique, deux plats dans les bras) Où est partie Marianne ? Ce n'est pas poli de sortir ainsi d'un restaurant.
OCTAVE
(regarde la serveuse d'un nouvel œil) Vous avez raison, je trouve qu'elle n'est pas du tout respectueuse.
MEDEE
Alors pourquoi l'avoir invitée ?
OCTAVE
Je ne le sais guère depuis que je suis rentré dans ce restaurant car une autre femme a attiré mon regard...
Il embrasse Médée.
MARIANNE
(entre sur scène) Octave !
MEDEE
Échappons à cette vipère ! (ils sortent en courant)
MARIANNE
(s'arrête) Cette voix, cette serveuse (réfléchissant) Mais oui ! Cette voix doucereuse ne peut qu'être celle de Médée ! La traînée !
SCENE II. MARIANNE, MEDEE, OCTAVE
La scène est coupée en deux. Marianne, d'un côté, se parle à elle-même. De l'autre, Médée tue Octave.
MEDEE
Oh oui ! Octave suit moi, nous serons plus à l'abri des regards indiscrets dans l’arrière boutique.
OCTAVE
Allons-y mon amour, je te suivrai où que tu ailles ! Ton chemin est le mien, je t'aime à la folie, tu es le rayon de soleil qui éclaire mes nuits ! Dis moi ce que tu veux, je réaliserai tes vœux.
MEDEE
Donne moi ta main, mon Octave chéri, tu me dévoileras tes délicieuses perversités dans l'alcôve de cette gargote (ils sont arrivés dans l'arrière boutique)
OCTAVE
Tu es la source de mon sourire, que veux-tu faire de moi ?
MEDEE
avec un sourire maléfique, Nous allons jouer mon bébé, va au fond de la pièce et ferme les yeux en
pensant à moi. (Octave va au fond de la pièce, bouillant d'impatience. Rire démoniaque de Médée
tout en s'approchant doucement d'Octave et en chuchotant avant de le poignarder) Mon pauvre.
MARIANNE
Octave n'aurait pas pu me trahir ! Il était si aimant, si gentil, si attentionné... Je ne peux croire qu'il soit parti avec Médée. Quelle ignoble femme ! Elle est forcément impliquée dans cette atrocité... Elle a dû l'ensorceler ! Cette sorcière a une méchanceté que personne ne peut égaler ! (Marianne réfléchit) Elle porte un secret, j'en suis certaine ! Elle a forcément une faiblesse, même la plus petite qui soit ! Le jour de notre première rencontre, elle m'a avoué qu'elle enterrait ses secrets. (Marianne se met à courir jusqu'à ce lieu, dans la forêt. Elle commence à creuse avec ses mains). Je vais découvrir son secret. Je vais trouver une façon de me venger ! (elle continue à creuser et tombe sur une main d'enfant puis elle crie en regardant sa main) Oh mon Dieu ! Quelle horreur ! (Toujours en creusant) Elle n'a quand même pas osé tuer ses propres enfants pour se venger de Jason ! (Elle trouve les corps). C'est horrible ! Je ne peux pas croire qu'elle ait fait ça ! Je dois révéler ses crimes, cela doit passer avant ma vengeance. Le monde entier doit savoir !...
SCENE III. MARIANNE, MEDEE
MARIANNE
Octave ! Oh mon Dieu … Octave que t'est-il arrivé ? (tombe à genoux à côté d'Octave). Qui a bien pu te faire cela ? Qui oserait ôter la vie à un si bel homme ? Ne serait-ce pas une malédiction ? Chaque homme se rapprochant de moi est-il destiné à mourir ? (remarque Médée) Cet odieux forfait ne peut être que ton œuvre.
MEDEE
En effet, j'en suis l'auteur.
MARIANNE
Pourquoi as-tu fait ça ? Qu'est-ce qui t'es par la tête ?
MEDEE
La vengeance ! Tu m'as pris ce qui m'appartenait. Tu n'avais pas le droit de me dérober Jason. Tu n'avais pas le droit de le rendre heureux. Je ne fais que te rendre le mal que tu m'as fait subir !
MARIANNE
Me voici submergée par la haine, Médée, tu ne t'en sortiras pas si facilement. Tu es la source de tous mes tourments, mais je me vengerai. Oh jamais, jamais tu n'aurais dû aller si loin.
MEDEE
Et avec tes pauvres moyens, idiote, tu penses m'impressionner. Sais-tu au moins qui je suis, ce que je pourrais te faire ? De toute façon, cela n'a guère d'importance, tu peux t’égosiller tant que tu veux, je suis déjà arrivée à mes fins.
MARIANNE
lui donnant une gifle, L'idiote sait ce que tu as fais, tu ne t'es pas contenté de conduire au suicide l'homme que j'aimais, ni même te tuer un autre prétendant en l'ayant fait tomber amoureux de toi. Non, tu as fait bien pire et tu le sais ! Comment peux-tu te supporter ?
MEDEE
Et toi alors ? Tu as trahi ton mari et la seule amie…
MARIANNE
Je ne suis pas un monstre, je suis simplement humaine. Mais, ce n'est pas ton cas… Je sais ce que tu es, je sais ce que tu as fait. Le monde ne peut supporter une inhumaine comme toi. Je jure donc devant Dieu que tes crimes ne resteront pas impunis. Je vais donc révéler au monde la noirceur de ton âme, tes pires secrets.
MEDEE
ironique, Tu m'effraies outre mesure.
MARIANNE
Si tu n'étais pas terrorisée par cette révélation, pourquoi avoir cherché à l'enterrer lors de notre première rencontre. (Médée la regarde attentivement) Et oui, je suis retournée sur notre lieu de rencontre pour déterrer ce que tu avais caché. Je voulais trouver un moyen de te punir de l'humiliation que tu m'as fait subir, mais à la place j'ai découvert ta folie. J'ai ainsi compris pourquoi tu ne voulais rien me dire ce jour-là. La vérité était trop atroce : tes secrets sont les corps de tes enfants ! Tu es une mère dénaturée ! Tu as tué la chair de ta chair ! Ce crime fait passer mon désir de vengeance en second plan, je me dois de te dénoncer pour que le juste courroux de la justice s'abatte sur toi. Tes actes odieux ne peuvent rester ignorés.
MEDEE
Pitié, penses-tu sincèrement vivre assez longtemps pour avoir le temps de les révéler ? J'ai obtenu tous ce que je désirai, je suis donc obligée de te dire au revoir et de parfaire ainsi ma vengeance.
MARIANNE
Ta menace n'a aucune emprise sur moi. Sache que je n'ai plus rien à perdre.
MEDEE
Détrompe-toi, chère amie, tu peux encore perdre la vie.
(Médée étrange Marianne à distance ou la poignarde).
Fil des commentaires de ce billet