Note d’intention de Daniel Mesguich sur le Prince travesti
Dans : le prince travesti
Par OFFREDO Alexandra (Collège Jean Moulin, Chaville, 92) le 07 mars 2017, 21:52 - le prince travesti - Lien permanent

« Dans Le Prince Travesti - manière de conte de fées qui cache sous la langue la plus délicieuse la voix la plus délictueuse - la voix majeure du désir sans dieu - manière de rêve (ou de cauchemar) toute tissée de secrets, de désirs, de menaces et de terreurs, où évoluent, dans un labyrinthe mental, dans un pays de carton-pâte, dans un palais-prison, en lequel, sans cesse, lorsqu’ils ne sont pas en train de s’y perdre, s’espionnent princes, princesse et méchant ministre - nul n’est qui il est. Mais le devient. Par le théâtre. Une Princesse prie sa meilleure amie de dire pour elle à un homme qu’elle l’aime… Mais « pour », hélas, signifie aussi bien « en faveur de » que « à la place de ». « Pour », qui toujours déplace ou remplace, est le mot du théâtre. Le Prince Travesti, en les méandres psychologiques les plus romanesques (et les plus terrifiants : plutôt roman noir anglais que « marivaudage »), colinmaillard métaphysique tout sous-tendu de faux semblants, de chaussetrappes et de miroirs sans tain, triomphe de l’Amour et du Désir sur le Pouvoir et l’Intérêt, spectre incandescent d’un étrange soleil noir en pleine idéologie des Lumières, dit le théâtre même. Si je mets en scène Le Prince Travesti, c’est que je cherche, une fois de plus, à mettre en scène… le théâtre. »
Daniel Mesguich
source :http://www.danielmesguich.fr/files/dossier_peda/1.pdf