TOUT EN HAUT DU MONDE (2) inspiré par une histoire vraie ...
30mars
Envie d'en savoir plus ?
Lis ce récit incroyable où des hommes ont fait preuve d'un courage et d'une endurance extraordinaires !
Le réalisateur du film, Rémi Chayé s'est inspiré d'une histoire vraie ...
A travers la glace : 1914-1917, l'expédition Shackleton.
La carte du voyage de l'équipage de l'Endurance.
L'explorateur Sir Ernest Shackleton a tenté la traversée de l'Antarctique et a accompli une série d'incroyables exploits.
” Cherche hommes pour voyage incertain. Petits gages, froid rigoureux, longs mois de nuit complète, dangers permanents, retour incertain. Honneur et reconnaissance en cas de succès. “
C’est avec cette annonce que Sir Ernest Shackleton a recruté une bonne partie des membres du bateau ” L’Endurance ” pour son expédition vers l’Antarctique, qui démarra en 1914 pour s’achever trois ans plus tard. Une aventure humaine parmi les plus incroyables du XXe siècle.
Au début du XXème siècle, la conquête des pôles, dernières contrées inconnues de l’Homme, anime nombre d’explorateurs, pour la gloire et pour la science. Au rang de ceux-ci, Sir Ernest Shackleton tient lieu de héros : sa traversée de l'Antarctique vit son navire et son équipage faits prisonniers par les glaces. Pour sauver ses compagnons, l’explorateur accomplit une série d'incroyables exploits.
L'explorateur fait affréter deux bateaux : l'Endurance, avec lequel il compte débarquer après avoir traversé la mer de Weddell, et l'Aurora, chargé de mettre en place des dépôts d'approvisionnement sur le chemin de Shackleton puis de récupérer l'explorateur et ses compagnons, après leur périple de 2900 kilomètres à travers le continent de glace.
L'Endurance, piégé par la glace. Photos du photographe de l'expédition: Frank Hurley
Ernest Shackleton
Plusieurs fois le vaisseau est stoppé par la banquise puis se libère. Au matin du 19 janvier 1915, le navire est pris par les glaces. A plusieurs occasions, l'équipage se démène, dès qu'une faille se présente, pour tenter de l'élargir et de dégager le navire : sans succès.
L'équipage est contraint d'abandonner le navire, lentement broyé par la banquise sous les yeux des marins impuissants. 
L'Endurance, piégé dans le pack, photographié par Frank Hurley.
Après deux cent quatre vingt-un jours passés prisonnier de la glace, l'Endurance est progressivement englouti.
L'Endurance, comme un bateau fantôme piégé par la banquise.
L'équipage installe son campement à quelques centaines de mètres de là ; entendant au loin les plaintes et craquements de leur bateau en détresse. Ils ont sauvé tout ce qui pouvait l'être, et emmenés avec eux les trois embarcations. C'est le véritable début de leur odyssée.
Rapidement, Shackleton décide d'entreprendre une expédition. Il permet aux hommes de n'emmener qu’un kilo chacun d'objets personnels. Il ne faut en effet porter que l'indispensable : chaque traîneau, avec un bateau et son chargement, pèse plus d'une tonne. Pour les tracter, quinze hommes sont nécessaires, et il faut faire de nombreux détours, creuser les crêtes de glace pour leur permettre d’avancer. La tâche est épuisante, et les chiens ne sont pas de trop pour aider à traîner la charge. Devant la difficulté de la progression et en attendant des conditions plus propices, les hommes établissent un premier camp, Ocean Camp, où ils passent deux mois.
Sir Ernest Shackleton et son équipage, à Ocean Camp.
Le 21 novembre 1915, l'Endurance, qui est encore à portée de vue, achève de disparaître dans les flots.

Un mois après la disparition du navire, le 23 décembre, l'équipage prend le départ pour une longue marche, dans le but de rallier l'île Paulet. Les hommes vont marcher la nuit, pour profiter du durcissement de la glace, et dormir le jour. En vain : après sept jours de progression, le terrain est jugé trop impraticable. Des crêtes de trois mètres rendent l'avancée particulièrement difficile. En une semaine, les hommes n'ont progressé que de 18 kilomètres. Il leur faudrait 200 jours pour atteindre leur objectif. Shackleton renonce. Il installe un nouveau camp, Patience Camp. Ils y vivront trois mois.
Thomas Crean, avec les chiots nés à bord de l'Endurance.
Face à l'ampleur de la tâche qui attend les hommes, Sir Ernest Shackleton commence à rationner sévèrement la nourriture. La principale source d'alimentation consiste en de la viande de phoques et de manchots attrapés sur la banquise. L'huile qu'ils récupèrent ainsi devient également un de leurs principaux combustibles. Mais ces animaux se font de plus en plus rares : la pénurie guette et, nécessité oblige, Shackleton ordonne d’abattre tous les chiens.
« Ce fut la plus pénible tâche de tout notre voyage et leur perte nous affligea beaucoup », regrette-t-il.
L'équipage de l'Endurance joue au football sur la banquise.
Les chiens de traîneau contemplent l'Endurance, peu à peu broyé par la banquise.
La faim devient, au fil des jours, l'unique préoccupation des hommes, et elle les tenaille constamment. Pour dégeler l'eau, ils dorment avec des boîtes qu'ils remplissent de glace et qu'ils réchauffent grâce à la chaleur de leurs corps.
Bientôt,avec la banquise morcelée, Sir Ernest Shackleton se résout à tenter de rallier l'île de Clarence ou l'île de l’Éléphant, dernières îles au Nord, et donc dernières chances d’atterrir avant de se trouver face à l'océan Atlantique.
Le principal problème auquel sont confrontés les marins est la dislocation de la banquise : elle empêche ainsi les traîneaux de circuler, mais n'est pas assez ouverte pour permettre aux trois canots qu'ils ont sauvé du naufrage de l'Endurance de prendre la mer. Il leur faut attendre. Peu à peu, l’îlot sur lequel l'équipage a installé le camp se disloque à son tour .
Les conditions sont extrêmement difficiles. Il est impossible d'accoster toutes les nuits, et les trois équipages sont contraints de passer la nuit en mer, fouettés par les embruns, les lèvres craquelées par le sel, par des températures de – 20°C, blottis les uns contre les autres en espérant trouver un peu de chaleur. Peu à peu, l'eau douce vient à manquer, et les hommes se partagent un bloc de glace embarqué à bord d'un des canots : « Notre soif devenait terrible. Nous trouvâmes un soulagement momentané à mâcher de petits morceaux de phoque dont nous avalions le sang ; mais notre soif redoubla ensuite sous l'effet de la salaison ».
Après quatre jours de labeur quasi-continu, deux jours sans manger faute de pouvoir cuisiner et les vêtements imbibés d'eau salée, transis par le froid, les trois petits équipages parviennent enfin à l'île de l'Eléphant le 14 avril 1916. Certains hommes sont sévèrement mordus par le gel et s'effondrent dès que leurs pieds touchent le sol...Dès le lendemain, l'équipage quitte la plage sur laquelle ils avaient abordé et installe son campement plus loin. Rapidement une décision s'impose : l'île de l'Eléphant est éloignée de toutes les routes maritimes, il faut donc aller chercher des secours et tenter la traversée jusqu'à la Georgie du Sud, dans une embarcation de 7 mètres de long, à travers les mers les plus dangereuses du globe.
Frank Wild et Ernest Shackleton, lorsqu'ils étaient encore à Ocean Camp.
Le charpentier du bateau, Henri McNish, répare et aménage la baleinière de l’expédition : les bords sont surélevés, un pont de fortune est aménagé et une mature installée tant bien que mal, le bateau est également lesté d’une demi-tonne. Pour l’expédition, Shackleton prend avec lui son capitaine, Worsley. Il décide de laisser Frank Wild, le commandant en second, à l’île de l'Eléphant, afin qu’il veille sur les hommes.
L'équipage de l'Endurance resté sur l'île de l'Eléphant