La mère de Mélanie travaille comme agent de service dans un musée d'art contemporain d'une ville provinciale.

Un jour, elle saccage une oeuvre faite avec des sacs poubelle sans le faire exprès. La voilà menacée de perdre son poste ! En effet, cet événement crée un véritable scandale.

Sa fille, jeune collégienne, subit donc des moqueries de la part de ses camarades. Elle va aussi être victime d'un harcèlement des journalistes alors qu'elle n'est pour rien au monde fautive de ce qui lui arrive !

J'ai beaucoup aimé l'histoire, le fait que l'on suive une adolescente stigmatisée pour quelque chose qu'elle n'a pas fait. C'est tout de même un peu tiré par les cheveux du point de vue de l'intrigue. La fin est notamment un énorme "happy end".                                                                                                            Pour parler du style de l'auteur, j'ai trouvé le livre très bien écrit. Il utilise une écriture contemporaine assez caractéristique du genre "réaliste" qui nous fait donc rentrer dans l'histoire. (L'adolescente s'exprime comme une collégienne d'aujourd'hui). Mais ce livre n'est pas trop descriptif, et il y a un bon équilibre entre la narration et les dialogues. L'utilisation de textos pour évoquer la la relation entre son petit ami Timothée et Mélanie est d'ailleurs judicieuse. Cela renforce la sensation de vivacité des personnages. L'auteur réussit à nous faire entrer dans la tête de Mélanie tellement elle est expressive ! (voir  la confrontation avec son père).

J'ai globalement beaucoup aimé le livre, mais j'aurais peut-être changé la fin pour qu'elle soit un peu moins bizarre. Non seulement la mère abîme une oeuvre faite avec des sacs poubelle ( objets sans intérêt aucun de mon point de vue !), alors nous demander d' imaginer que tout se finisse bien (comme dans les contes de fées)...cela fait beaucoup,vous ne trouvez pas ?

L'auteur  dénonce clairement certains excès de l'art contemporain. Il soulève ainsi la question : que vaut cette oeuvre ? Pour nous, elle est visiblement surcotée ! De plus, le créateur de cette "chose",  Théo Burniz, qui a du mal à cacher sa personnalité colérique et capricieuse , espère faire parler de lui . En fait, l'oeuvre a du succès parce que l'artiste  lui- même est déjà connu, et qu'il a donc une influence sur sa médiatisation. L'impact de la bêtise de la mère de Mélanie est donc amplifié par la célébrité de Théo Burniz !

Je conseillerais donc ce roman aux personnes qui apprécient les livres "réels" qui parlent de choses  quotidiennes, mais qui peuvent paraître surprenantes à cause du regard qu'on porte sur elles.