Comme je suis plutôt un grand lecteur, j’avais naturellement envie de lire ce livre avant de le commencer et hâte de faire un nouveau carnet de lecture. J’en avais d’autant plus envie que ce livre a remporté des prix comme le prix Jeunesse du Touquet, le Grand Prix du livre pour la jeunesse du Ministère de la Jeunesse et du Sport…Ceux-ci sont indiqués au début du livre. Le titre ne m’a pas étonné. J’aime bien tous les types de livres.

LES PHILOFABLES :

L’une des histoires des Philofables que j’ai préférée est celle où un homme, en Asie, perds l’une de ses chaussures sur le toit d’un train. Ensuite, il jette l’autre chaussure vers la première. Pour finir, il raconte à un homme étonné par ce geste la morale de l’histoire : si l’on perd une chaussure, l’autre ne nous servira pas. Et si l’on est triste de cette perte, la pensée quelle puisse être positive pour quelqu’un d’autre peut nous réconforter.

LES PASSAGES QUI M’ONT PLU, ÉMU OU SCANDALISÉ :

Un passage m’a tout particulièrement plu car il reflète vraiment pour moi un grand moment de bonheur : « Il faisait un temps superbe et c’était un plaisir de travailler torse nu au soleil, de se mettre de la colle jusqu’aux oreilles et de s’asperger d’eau pour un oui ou pour un non ». C’est tellement agréable parfois d’oublier ses problèmes, de s’amuser au soleil, et d’aider à réaliser une construction qui sera en partie la notre ; une chose dont on sera fier !

Un autre passage m’a ému car il montre bien que le Jobard est un homme formidable et attachant : « Je couru jusqu’au terrain vague et arrivais en larmes devant la tour de verre. Malgré l’heure tardive, le vieil homme était encore sur son échafaudage. Je me suis mis à côté pour lui passer les bouteilles ». J’ai aussi été ému car je comprends bien Brice : les parents ne comprennent pas forcément leurs enfants et ceux-ci ont parfois besoin de rester seuls… ou de se sentir compris et soutenus par leurs parents.

Le passage qui est de mon point de vue, le moment le plus émouvant de ce livre est aussi celui qui m’a le plus scandalisé tant il m’a paru injuste : « le lendemain, un promeneur venu jeté un coup d’œil au moulin trouva Julien dans son lit, allongé dans son habit du dimanche. Il était mort ». Julien « Le Jobard » est mort juste après qu’il ait réalisé son rêve. Les petits jobards ressentent une immense tristesse et ont vu leur bonheur s’envoler quand ils ont été informés du sinistre. C’est le moment le plus triste du livre, une véritable tragédie pour les enfants de perdre leur nouvel ami qui les comprenait si bien.

Un autre passage qui m’a scandalisé est le moment où les parents interdisent à leurs enfants de se rendre sur le chantier et de fréquenter le Jobard. C’est si injuste pour les enfants et pour Julien qui ne mérite pas d’être rejeté ainsi alors qu’on découvre que cet un homme bon et généreux, surtout avec les enfants !

LES HISTOIRES DE BANDES DE COPAINS:

Je connais plusieurs films qui parlent d’une bande de copains, mais je ne m’en rappelle presque plus. Sinon, j’ai lu bon nombre d’épisodes du Petit Nicolas. Cette histoire, très connue, m’a beaucoup fait rire. Elle relate les aventures d’une bande de copains bagarreurs, au sein de laquelle chaque personne est unique en son genre (l’un est violent, par exemple). Mais malgré tout, ils sont tous très soudés et unis, de vrais amis. C’est aussi l’histoire d’un garçon s’appelant Nicolas et de sa vie joyeuse et drôle. Parmi ses copains, l’on trouve Alceste (qui mange tout le temps), Clotaire (le dernier de la classe), Geoffroy (dont le père est très riche) et bien d’autres.

UN JOBARD, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Le terme de Jobard a deux sens, très proches.

Dans un premier sens, d’après le dictionnaire français Larousse, un « jobard » en langage familier désigne un être niais, crédule, naïf, imbécile, dupe, bête, fou (par extension), une personne délirante. C’est aussi un terme qui exprime un mépris général, une insulte. Dans le livre, ce terme est assez approprié car les gens pensent que Julien est fou sans le connaître juste parce qu’il vit différemment de la plupart des gens et de façon plus isolée. Les gens ont des préjugés sur lui et disent qu’il est fou dangereux, voire même psychopathe. En fait, ils sont dans l’erreur : Julien est un homme bon qui n’aime pas la compagnie des adultes mais préfère celle des enfants et des animaux. Il vit seul dans une baraque construite de ses mains en plein milieu d’un terrain vague hérité de son grand père. Et il ne vit que pour une seule chose, pour laquelle il sera aidé par la bande de Brice : construire un immense moulin en verre scintillant actionnant un carrousel, uniquement pour égayer et colorer les immeubles HLM gris de la ville alentour et rappeler les anciens moulins avant si nombreux en Provence.

Un autre sens du mot ‘jobard’ vient du Verlan, où l’on inverse les syllabes : jo/bard vient de ‘barjot’ en Argot. L’adjectif désigne une personne folle, qui prend des risques inconsidérés. Là encore cela correspond bien à l’image qu’on les gens de Julien sans le connaître. Le verlan est une forme d'argotfrançais qui consiste en l'inversion des syllabes d'un mot. Certaines formes en français les plus anciennes remontent au Moyen Âge mais l'usage du verlan s'est particulièrement développé à partir de la Seconde Guerre mondiale. Initialement utilisé comme langage énigmatique dans les milieux ouvriers et immigrés de la banlieueparisienne, il s'est rapidement répandu à toutes les classes de population, notamment grâce à son usage au cinéma et en musique, comme on le voit chez les rappeurs. Un célèbre chanteur français très actuel tient son nom de scène du verlan maestro ; il s’agit de Stromae.

Voici une phrase en verlan que j’ai composée et sa traduction en français :

La turvoi était tedui par mon reup’ (La voiture était conduite par mon père). Tedui est un mot verlan de ma création voulant dire conduite (verbe conduire). Pour obtenir ce mot, j’ai enlevé la première syllabe, puis inversé les deux autres.

Mais je pense aussi à Redoja les cescanva ! qui signifie J’adore les vacances !

LE JOBARD ET SA POTION :

Lorsque le Jobard met des os dans une marmite, cela nous fait penser aux sorcières qui préparent des potions magiques ou maléfiques dans les contes. On ne sait pas vraiment ce que le jobard prépare et c’est d’autant plus effrayant que l’odeur est nauséabonde. On peut autant penser qu’il concocte une potion étrange, une matière chimique inquiétante, qu’une poudre magique. C’est probablement ce mystère qui rend intéressant ce moment de l’histoire. Néanmoins, on découvrira vite au fil de l’histoire que si les sorcières des contes préparent des potions maléfiques, le Jobard lui ne prépare que de la colle pour construire son œuvre.

Il existe de nombreuses histoires où l’on trouve des potions, des marmites et\ou des sorcières. C’est le cas dans les livres sur Harry Potter à l’école de sorcellerie lors de la leçon sur les potions, ou bien, dans le film les Visiteurs avec la potion à remonter le temps. C’est aussi le cas dans la Marmite de Baba Yaga, conte très célèbre que nous avons étudié en classe. En voici l’histoire :

Un jour, une jeune fille dont on ne connaît le nom perdit sa mère. Son père, qui l’aimait énormément, se remaria. Néanmoins, la marâtre, qui détestait la fillette, lui demanda d’aller chez sa tante (qui n’était autre que la terrible ogresse Baba Yaga), chercher du fil à coudre. Cependant, La jeune fille, se méfiant de cet ordre, alla demander conseil à son ancienne tante. Celle-ci lui révéla alors la véritable personnalité de Baba Yaga et lui donna des conseils pour s’échapper. Suivant les instructions de sa tante, elle offrit à toutes les personnes et objets qui servaient Baba Yaga la chose qu’ils aimaient le plus, alors que l’ogresse ne leurs avaient jamais rien donné. Aussi, Grâce aux deux objets magiques que lui avait donnés le chat, elle put s’échapper et éviter d’être amenée dans le chaudron bouillant de Baba Yaga. Une fois rentrée chez elle, elle raconta à son père toute l’histoire. Celui-ci chassa la marâtre, et ils vécurent heureux.

BRICE ET SA BONNE ACTION :

Brice réalise une bonne action en décidant d’arrêter de maltraiter le Jobard et en décidant même de l’aider ! Il lui donne une chance simplement parce que le Jobard a soigné son chien. En guise de remerciements et pour tenter de faire la paix, Brice décide de convaincre ses amis de la bande à ramasser des centaines de bouteilles de verre pour les offrir au Jobard. J’ai déjà fait de bonnes actions comme aider ma mère pour la vaisselle, aider des camarades en difficulté pour leurs devoirs, aider mon petit frère à faire des jeux sur l’ordinateur… et c’est bien agréable.

Après avoir attaqué le Jobard avec sa bande de copains, Brice déclare : « à partir de maintenant ce n’est plus la guerre, mais l’armistice ».

L’armistice, selon sa définition, est une convention établie entre les belligérants afin de suspendre les hostilités, sans pour autant mettre fin à la guerre. C’est une trêve.

Dans le roman, cette phrase est importante car elle signifie que Brice fait la paix avec le Jobard et qu’il le laisse tranquille ; ce qui marque un véritable tournant dans l’histoire. C’est grâce à cette phrase que toute l’histoire s’est déroulée de cette façon car s’il ne l’avait pas fait, ils ne seraient pas devenus amis du Jobard, ne l’auraient pas aidé à construire sa tour de verre, …