Marie est brune aux yeux bleus océan, elle est gentille, douce, généreuse, intelligente… tout le
contraire de sa grande sœur Martine. Les parents de Martine et Marie sont obsédés par les perles
qui sortent de la bouche de leur fille ainée. Pour mieux les vendre, ils obligent Marie à nettoyer les
perles pleine de salive, dans l’eau claire de la rivière.
Au bord de la rivière, Marie voit une petite fée, pas plus grande que son pouce, en train de boire.
Elles font connaissance :
« - Bonjour, je m’appelle Marie et je suis la sœur de Martine, se présente- t-elle.
- Bonjour, je suis la fée de l’eau et souvent il m’arrive de passer par le robinet. Mon prénom est
Océane. C’est moi qui ai donné ce don à ta sœur, répond la fée. La petite fée est très mignonne avec
sa robe en feuilles de boulot bien vertes et ses petites ballerines bleu ciel décorées d’une belle rose.
- Ah, c’est donc toi ! S’il te plait, peux-tu lui enlever ce don ? lui demande Marie, presque suppliante.
- Pourquoi ? questionne Océane.
- Martine est très malheureuse, elle parle toute seule la journée entière et elle ne va plus à l‘école,
dit tristement Marie.
- Je suis désolée, mais je vois qu’au fond d’elle Martine n’est pas honnête. Et surtout, je ne peux pas
enlever un don à quelqu’un, répondit la fée en secouant sa baguette violette surmontée d’une
magnifique pâquerette d’où sortent en virevoltant des paillettes dorées.
- Es-tu sûre de ne rien pouvoir faire ? insiste Marie en regardant la petite fée blonde aux yeux bleus
pâles.
- Si, peut-être, il faudrait que je regarde dans un livre, il se trouve dans ma bibliothèque, dit-elle en
secouant ses ailes de libellule.
- Pourrais-tu s’il te plait aller voir pour moi ? Ce serait très gentil de ta part, dit Marie.
- D’accord, accompagne-moi, je pourrais te faire visiter mon logis, répondit-elle.

La maison d’Océane est un champignon adapté pour les petits êtres magiques comme elle. Son logis
est placé à coté de la rivière et de la forêt. La fée secoue sa baguette magique au dessus de la tête de
Marie, afin qu’elle rétrécisse et soit de la même taille qu’Océane. Marie est très surprise de voir
comme on se sent petite à côté des grands arbres de la forêt. Elles entrent dans le champignon.
Marie remarque immédiatement l’immense bibliothèque du salon, meublé d’un petit canapé en
mousse et d’une table avec des chaises en écorce.

« Tu peux continuer la visite sans moi, je vais regarder si je trouve le livre, dit la fée.
- Très bien, je vais continuer la visite, répond Marie. »
Marie entre dans la chambre de la fée, elle voit un lit en bois avec une couverture en feuilles de
marronnier et un oreiller en mousse. Elle admire une magnifique armoire taillée dans du bois de
châtaignier et une lampe en pétales de marguerite. Océane l’appelle :
« Marie, Marie !!! Viens vite, j’ai trouvé le bon livre ! s’écrie-t- elle.
- C’est bon je suis là. Alors, que dit le livre ? demande Marie.
- Le livre dit que le don ne peut pas disparaitre, mais seulement s’estomper, dit Océane.
- Tu peux expliquer s’il te plait, demande Marie.
- Cela veut dire que quand elle sera honnête, elle ne crachera plus de perles, mais lorsqu’elle fera
quelque chose de malhonnête, Martine continuera à cracher des perles, explique la fée.
- Donc il faut qu’elle soit tout le temps gentille et agréable ? questionne Marie.
- Exactement, répond la fée. »

Marie explique sa mésaventure à Martine, qui est prête à tout pour arrêter de cracher des perles en
parlant. Martine pense que si elle veut avoir une vie normale il faut qu’elle ressembler à sa sœur.
Martine commence dès le lendemain à être gentille. Au début, elle trouve cela vraiment inutile et
désagréable. Mais au bout d’un mois, cela devient naturel, elle est comme sa sœur : parfaite. Elle ne
crache plus de perles, ce qui déçoit ses parents car ils ne peuvent plus les vendre et gagner de
l’argent. Martine remercie Marie de l’avoir sortie du pétrin, elle a une vie normale à présent.
Et enfin, Martine décide d’aller revoir la fée et lui dit :
- Petite fée, je vous remercie de la leçon que vous m’avez donnée, cela m’a permis de grandir et de
faire sourire les gens un peu plus chaque jour. J’espère que vous me pardonnerez un jour pour ma
malhonnêteté envers vous, dit-t- elle.
- Martine, sache que je te pardonne, promets- moi juste de ne plus changer s’il te plait, demanda
Océane.
- Je vous le promets, répond Martine. »
La fée disparait dans un nuage violet. Et Martine dit tout bas : «Merci ».