Une facette de "Tout sur ma mère"

"Tout sur ma mère" un film sombre et lumineux à la fois, où la vie et la mort s'affrontent... Une des facettes de ce film percutant.

Tout sur ma mère, de son vrai nom « Todo sobre mi madre » est un film espagnol de Pedro Almodóvar, présenté au festival de Cannes en 1999.


        

C’est un film percutant. « Tout sur ma mère » est un film sur la tolérance, Pedro Almodóvar parle d’un sujet dont personne ne parle, la vie des prostituées et des travestis, ils peinent à survivre du peu d’argent qu’ils possèdent, ils sont rejetés par leur famille et exclus de la société. Almodóvar nous fait ressentir toutes les émotions, nous identifiant à chacun des personnages. L’histoire est poignante, le jeu des acteurs est bouleversant, et les décors sont simples et sans artifice, ce qui donne tout le charme à ce film.


                                             

La question de « mourir ou de vivre » est souvent remise en question dans cette œuvre, la mort est toujours présente, elle est le sujet principal. Le réalisateur raconte la mort, la peur de perdre un être cher, la peur de mourir. Mais Almodóvar parle aussi de la vie, du bonheur de la naissance d’un enfant, et des petits instant de joie que l’existence nous procure. La mort se réincarne dans la vie, l’enfant de Rosa est comme la succession d’Esteban. Esteban est toujours présent dans le film, nous sommes Esteban, nous suivons son rêve de découvrir son passé, à travers lui, à travers Manuela , le spectateur représente ce jeune homme en voyant à sa place le retour à Madrid de sa mère, pour retrouver le père de son fils.

 

Rosa, interprétée par Penelope Cruz, est l’incarnation de Manuela jeune ; son histoire, ses mésaventures. Elle nous fait vibrer, elle nous fait rire, elle nous fait pleurer.  Je me suis particulièrement attachée à elle et à sa relation avec Manuela, celle-ci la prend sous son aile, l’aide comme une mère,Manuela fait tout pour Rosa comme elle a tout fait pour son fils, Esteban.

Dans ce film, « le père » est aussi important que Manuela, il est toujours présent. Esteban veut connaître son père, Rosa veut que sont père se souvienne d’elle , or il est atteint de la maladie d’Alzheimer.



 

J'ai beaucoup aimé la séquence où Rosa voit son père et son chien, quand celui-ci vient à sa rencontre la reconnaissant, son père lui ne la reconnaît pas. Il l'a voit comme une simple étrangère. Rosa sait qu'elle va mourir bientôt et que son père ne se souviendra jamais d'elle, la vérité lui revient en face, c'est la dernière fois qu'elle le verra.

Ici, Almodóvar exprime la souffrance d'une dure réalité, Rosa va mourir perdant la personne avec qui elle était la plus proche et qui ne  l'a voit désormais que comme une ombre, une simple personne du monde, une inconnue. Cette scène pourtant brève est tout aussi importante que triste, elle reflète également ce qu'Esteban ressentait, le sentiment d'être un inconnu pour son père.

Rosa meurt peu de temps après, son père n'étant pas là, ignorant son existence. Et derrière cette quête autour du père, petit à petit, nous découvrons tout sur Manuela...