Abderrahmane Sissako, une des plus grande fierté de l'Afrique

 
Biographie :
Abderrahmane Sissako est un réalisateur mauritanien né Le 13 octobre 1961 à Kiffa, en Mauritanie.
Peu de temps après sa naissance, Abderrahmane émigre avec sa famille au Mali où il suit des études primaires et secondaires. Par ailleurs, il fait des activités au sein d’une association étudiante qui dérange le pouvoir Malien qui est dirigé par Moussa Traoré. Le régime interdit tout manifestation politique et Sissako décide donc de retourner en Mauritanie en 1980. Il étudie pendant cette période où il est avec sa mère en Mauritanie la littérature russe au Centre culturel soviétique.

En 1983, Sissako intègre l’université de Moscou dans l’Union soviétique pour finalement accéder au VGIK, l’Institut fédéral d’État du cinéma où il y restera jusqu’en 1989. Cette même année, il présente un court-métrage de 23 minutes tourné au Turkménistan, supposé se dérouler dans le désert mauritanien, qui se nomme « Le Jeu ».  Il montre des enfants, jouant à la guerre pendant qu’un père de famille y va réellement. Ce court métrage n’est pas très bien reçu par le corps enseignant même si plus tard il sera acclamé. Son cinéma est à la fois dans l’intime et dans le politique.

Son cinéma est basé sur un sentiment de perte : il a oublié sa langue d’origine au Mali, éclatée. Sa famille l’est aussi avec les amis qu’il a laissé derrière lui.
Son deuxième court-métrage, « octobre », tourné en Russie dans la banlieue de Moscou, a été sélectionné en 1993 au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard et il a obtenu le prix du meilleur court-métrage lors du 4ème Festival du cinéma africain de Milan. L’histoire raconte la séparation d’une femme russe avec son amant africain car elle veut revenir dans son pays natal, même enceinte.

Abderrahmane Sissako a réalisé son premier long-métrage en 1998 pour la chaîne de télévision « Arte », qui s’intitule « La vie sur Terre. Il reçoit en 1999 lors de la 9ème édition du Festival du cinéma africain à Milan un prix du meilleur long-métrage.

En 2002, Il a tourné le long-métrage « En attendant le bonheur » qui revient sur son séjour en Mauritanie en 1980 où il exprime l’humanisme, son déracinement, son engagement politique et sa nostalgie de ses origines qui ensemble font l’identité unique de Sissako.

En 2006, Sissako tourne le film « Bamako » dans le même décor que son premier long-métrage, dans le village malien où vit son père.

En 2014, Il a tourné le film « Timbuktu ». L’action se passe au Mali mais pour des raisons de sécurité, il a été tourné en Mauritanie et raconte la vie d’un village où les djihadistes ont pris le contrôle.


Abderrahmane Sissako fait partie des rares cinéastes africains qui ont réussi à acquérir une notoriété internationale avec Souleymane Cissé et Ousmane Sembène comme exemple. Le caractère universel de ses films contribue à cette réussite dans le milieu du cinéma mais cette visibilité lui vaut des reproches de la part de certains spectateurs africains qui pensent que ses films s’adressent plus à un public étranger. Pourtant, Sissako se voit plutôt comme un porte-parole du continent africain car il constate que « quand on vit dans un pays où l’acte de faire un film est rare et difficile, on peut parler au nom des autres ».
Il est également conseiller culturel pour le chef d’état mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et il est aussi le président de la Ciné Fabrique, une école de cinéma et qui fait également multimédia basée à Lyon, en France.
 

Filmographie :
1989 : Le Jeu (cm)
1993 : Octobre (cm)
1995 : Le Chameau et les bâtons flottants (cm)
1998 : La Vie sur terre
2002 : En attendant le bonheur
2006 : Bamako
2014 : Timbuktu