Le cinéma, un divertissement ou un art ?
Par Ines GOULAMHOUSSEN le 06 mars 2017, 18:19 - Dossiers - Lien permanent
Pour comprendre ce qu'est le cinéma de nos jours, je me suis intéressée à un dialogue entre Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, acteurs principaux du film "Un homme et une femme" de Claude Lelouch.
JLT : Dans la vie, quand une chose n'est pas sérieuse, on dit, "C'est du cinéma".
Pourquoi vous pensez qu'on ne prend pas le cinéma au sérieux?
AM : Je ne sais pas, moi, c'est parce qu'on y va que quand tout va bien.
JLT : Alors, vous pensez qu'on devrait y aller quand tout va mal?
AM : Pourquoi pas ?
A partir de ce dialogue, j'ai essayé de comprendre pourquoi les gens considéraient le cinéma comme une distraction et non comme un art. Pour commencer, je me suis donc intéressée à la définition du dictionnaire.
Cinéma : nom masculin
- Art de composer et de réaliser des films cinématographiques.
-
Procédé permettant de procurer l'illusion du mouvement par la projection, à cadence suffisamment élevée, de vues fixes enregistrées en continuité sur un film.
-
Salle de spectacle où l'on assiste à des projections cinématographiques.
- Simulation, bluff ou manières affectées : « Tout ça c'est du cinéma, de la comédie, ce n’est pas sincère.»
Dans la définition du dictionnaire, on remarque plusieurs sens : l’art du cinéma, la technique utilisée au cinéma, la salle de cinéma et « faire du cinéma ».
J’attire votre attention sur ce dernier sens (sens qui rejoint d’ailleurs le dialogue ci- dessus).
Premièrement, savons-nous réellement ce que signifie l’expression « faire du cinéma » ? Et demandons-nous, chers lecteurs, pourquoi cette expression péjorative est en rapport avec Le cinéma ?
Comme vu précédemment, quand on dit « C’est du cinéma », cela signifie : ce n’est pas sérieux, ce n’est pas la vérité, c’est irréel. Mais pourquoi l’art du cinéma est, ici, mentionné ?
Le cinéma peut être vu de plusieurs façons :
Premièrement, il peut raconter des faits historiques, comme le montre le film « La grande illusion », réalisé par Jean Renoir en 1937 qui va nous raconter la vie de deux soldats français durant la Première Guerre Mondiale.
Il peut raconter un scénario tout à fait fictif comme dans les films fantastique, qui aura pour but de divertir le spectateur. La série « Harry Potter » produite par David Heyman est d’ailleurs un bon exemple, puisque la plupart des adolescents (et beaucoup d’adultes) en sont passionnés.
Enfin, il peut avoir pour but de faire passer un message, de faire réaliser aux gens la rude vie dans certains pays, comme dans le film « Hôtel Rwanda », sorti en salle en 2005, et qui fut, pour moi, un chef d’œuvre d’un réalisateur américain, Terry George. Ce film m’avait beaucoup touché car l’acteur principal, Don Cheadle, dans le rôle d’un père de famille, se battait, seul contre tous, pour sauver sa famille. Ce film m’a d’autant marqué puisqu’il est inspiré d’une histoire vraie.
Tous ces films (ou genre de films) ont plusieurs points en communs : effectivement, ils ont tous été réaliser pour répondre aux attentes de chacun, mais ce qui va nous intéresser, c’est leur second point commun : ce sont tous des films, tous de l’art. Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous dit cela puisque c’est évident, mais le fait est, que je pense que c’est ici toute la différence.
C’est PARCE-QUE ce sont des films et PARCE-QUE chaque spectateur sait que c’est jouer, que « dans la vie, quand quelque chose n’est pas sérieux, on dit, « C’est du cinéma » ».
A mon avis, si l’expression « C’est du cinéma » fait référence au Cinéma, c’est parce- que, pour la plupart des gens, le cinéma, c’est un divertissement, et se divertir, c’est un jeu.
La plupart des spectateurs ne s’intéresse qu’au jeu d’acteur vu à l’écran, et non au message caché derrière celui-ci. Je pense que c’est une des raisons qui expliquerait l’implication du Cinéma dans cette expression française.
Intéressons-nous à présent à la deuxième partie de ce dialogue entre Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée : ce dernier demande à celle-ci pourquoi on va au cinéma quand tout va bien et non pas quand tout va mal.
J’ai trouvé un témoignage d’une personne anonyme qui s’exprime à ce sujet :
Témoignage : « Je pense que le cinéma est fait pour se divertir. Mon quotidien est super barbant et, en allant au cinéma, je veux juste m’évader (...) je veux me changer les idées, rêver, vivre une autre vie pendant 1h30 (...) »
Ici, contrairement à ce que nous dit Jean-Louis Trintignant, cette personne confie qu’elle va au cinéma également quand tout ne vas pas au mieux dans le meilleur des mondes puisqu’elle dit : « Mon quotidien est super barbant et, en allant au cinéma, je veux juste m’évader (...) ».
Personnellement, contrairement à ce que pense Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, je pense que le cinéma est fait pour tous et à n’importe quel moment. Une comédie par exemple, sera la bienvenue entre amis pour passer un bon moment, mais aussi seul quand je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle et que, pour me changer les idées, j’ai besoin de rire !
Le cinéma est fait pour tous, et à n’importe quel moment, un film nous passionnera et nous fera, en l’espace d’un temps, oublier les difficultés de la vie, ou au contraire, nous rappeler les bonnes choses. Je rejoins d’ailleurs François Truffaut qui nous dit : « Tout le monde a deux métiers : le sien, et critique de cinéma ».
Je tiens à citer également Isabelle Huppert : « Le cinéma, par définition, c’est inédit. »