ciné blog, collège robert doisneau, montrouge

On retrouve, chez De Palma des thèmes qui reviennent assez régulièrement dans ses films. Peut-on assimiler ces thèmes récurrents à des obsessions ? Celles-ci sont-elles liées à des événements de sa vie ? Ces thèmes sont-ils le reflet de son histoire? Il se pourrait que l'un de ces thèmes ait un lien direct avec son passé. L'enregistrement vidéo est pour de Palma une véritable obsession. Brian de Palma a grandi dans une famille déchirée. Sa mère, persuadée de l'infidélité de son père, a demandé au jeune Brian de lui apporter la preuve de ses avances, ce qu'il fit. Grâce à ses talents de caméraman et à sa discrétion il parvint à ses fins. Cet événement causa le divorce de ses parents. La culpabilité se retrouve dans Snake Eyes et dans ses autres films mais a néanmoins permis à Brian De Palma de se créer une véritable identité dans le monde du cinéma.

Dès la première scène de Snake Eyes les caméras sont présentes grâce à une journaliste filmée à la télévision. Cette entrée dans le film enchaîne avec la signature de De Palma : le long plan séquence qui va exposer l'histoire autour de laquelle tout le film va tourner, autour de laquelle des dizaines de caméras vont être scruptées, analysées et découverte. L'intrigue est exposée en 21 minutes lors de ce plan.
 

Nicolas Cage, enquêteur et avant tout acteur principal dans Snake Eyes, se dirige d'emblée vers la salle de contrôle, salle où sont recueillies toutes les images de la scène précédente: la salle des caméras. Cette salle et donc ses caméras vont permettre à Nicolas Cage d'avancer dans l'enquête et d'éclairer les zones d'ombres, de savoir. Ce début d'enquête rappelle directement l'enfance de Brian De Palma ; cette mythique salle des caméras ne peut pas mentir ni cacher des informations. tout comme l'innocence d'un jeune garçon prêt à prouver à sa mère qu'il a réussi et à la rendre fière sans savoir quels seront les conséquences.

L'intimité dévoilée sera aussi exploitée par Brian de Palma grâce à sa prise en plongée traversant les chambres d'hôtel - scène qui rappelle tout autant  que "les caméras savent tout" comme ici où est dévoilée l'intimité des clients. Cette scène renvoie également à sa difficile jeunesse. Au fur et à mesure de l'enquête, Nicolas Cage découvre la vérité qui sera totalement dévoilée lors du visionnage d'une caméra cachée positionnée sur un énorme dirigeable en forme d'œil. "L'œil qui voit tout" il voit et c'est tout. Cette caméra nous éclaire d'ailleurs toutes les zones d'ombre de l'enquête tout comme l'épreuve qu'il a apporté à sa mère étant jeune. Ces deux situations ont abouti à des conséquences imprévisibles...

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