Notre dossier consacré à Claude Sautet à l'occasion de la sortie de ses films remastérisés.
Par Lea METREAU le 21 janvier 2015, 00:00 - Dossiers - Lien permanent
Claude Sautet de son nom de naissance Claude Marie Sautet est né le 23 Février 1924 à Montrouge. Il est très tôt attiré par l'art sous toutes ses formes (sculpture, peinture, comédie, musique, etc.). Jeune homme, il décide d'exercer un métier dans ce domaine. Il fait d'ailleurs pendant quelque temps des critiques musical pour le journal Combat. Il découvre le cinéma dans les salles de banlieue aux côtés de sa grand-mère, et va commencer à l’apprécier, il entre à l'IDHEC (la FEMIS actuelle) naturellement. A 25 ans, il a une première expérience dans le cinéma sur le plateau de Occupe-toi d’Amélie réalisé par Claude Autant-Lara, comme septième assistant.
Il débute sa carrière dans le cinéma qu'en 1955, avec Bonjour sourire, une comédie avec Jean Carmet, Annie Cordy et Louis De Funès. Mais ce premier film passe inaperçu. En 1960 Claude connaitra un succès grâce au film Classe tous risques avec Lino Ventura (avec qui il collaborera une deuxième fois en 1965 pour L’Arme à gauche) et Jean-Paul Belmondo et ce film lui permettra d’être reconnu comme un metteur en scène important dans le cinéma français.
Son troisième long métrage, L’Arme à gauche (1964) ne connut pas la même fortune, et le plongea dans une période de doute douloureuse, mais féconde. Il en ressortira grandi. Aidé de Jean-Loup Dabadie au scénario, Claude Sautet impose son écriture si caractéristique, faite d’attentions minutieuses aux détails, d'intrigues ciselées et de personnages forts. Il entame alors sa période la plus riche avec Les Choses de la vie (1969). Le film, chaleureusement accueilli par la critique et le public, marque le début de la période la plus riche de la vie de Sautet en tant que cinéaste. Romy Schneider devient son actrice fétiche. Il va enchaîner avec elle cinq films à succès: Max et les Ferrailleurs (1971), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul et les autres (1974), Mado (1976) et Une histoire simple (1978). Durant cette période faste, Claude Sautet ne se contente pas de mettre en scène. Fidèle à sa réputation de "script-doctor" (il aide les scénaristes en mal d'inspiration). Il a ainsi collaboré à Peau de banane (1963) de Marcel Ophuls, Echappement libre (Jean Becker, 1964), La Vie de chateau (1965), Borsalino 1970 de Jacques Deray et plus tard à Mon ami le traïtre 1988 de José Giovanni. Ses talents de scénariste trouvent dans Les Yeux sans visage 1959 de Georges Franju l'occasion de se déployer et de réaliser des prouesses.
Malgré le succès, Claude a l'impression d'être attaché à son esthétique. Il cherche alors un second souffle et le trouve, le temps d'un film, Un mauvais fils (1980), dans lequel il réunit Patrick Dewaere et Jacques Dufilho. Entouré de la musique de Philippe Sarde, le film permet à Sautet de s'écarter de l'univers de ses précédentes réalisations. Un univers qu'il réintègre avec Garçon ! (1983), une œuvre que le metteur en scène avoue ne pas beaucoup apprécier. Le réalisateur le croit et doute encore.
Sautet fait alors la connaissance de Jacques Fieschi, remarqué pour son travail sur Police (1985) de Maurice Pialat. Fortifier, il réalise Quelques jours avec moi (1988) et Un cœur en hiver (1992). En 1995, Claude Sautet met en scène Nelly et Monsieur Arnaud, qui fait figure de film-testament (dernière œuvre). Michel Serrault y apparaît comme un double du réalisateur. Sautet n’a plus peur d’expose es émotion au grand jour. Nelly & Monsieur Arnaud conclue les œuvres du cinéaste et apparaît comme son testament.
Il est mort 5 ans après le 22 juillet 2000 à l’âge de 76 ans à Paris, il est enterré au cimetière de Montparnasse à Paris.
Récompenses
-Claude Sautet a remporté deux César du meilleur réalisateur : en 1993 pour Un cœur en hiver et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud.
-Il a été nommé deux autres fois dans la catégorie meilleur réalisateur : en 1979 pour Une histoire simple et en 1981 pour Un mauvais fils.
-Claude Sautet a été nommé trois fois dans la catégorie César du meilleur film : en 1979 pour Une histoire simple, en 1993 pour Un Cœur en hiver et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud.
-Claude a été nommé trois fois dans la catégorie César du meilleur scénario. Une fois avec Jean-Loup Dabadie en 1979 pour Une histoire simple et deux fois avec Jacques Fieschi, en 1993 pour Un cœur en hiver et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud.
-Mostra de Venise Lion d'argent (prix de la mise en scène) en 1992 pour Un cœur en hiver.
-Prix Louis-Delluc Les Choses de la vie (1969) et Nelly et Monsieur Arnaud (1996).
-Oscar Une histoire simple a été nommée en 1980 dans la catégorie meilleure film étranger.
Filmographie :
En tant que réalisateur, scénariste :
1951 : Nous n'irons plus au bois (court-métrage IDHEC)
1955 : Bonjour sourire (non crédité comme scénariste)
1960 : Classe tous risques
1965 : L'Arme à gauche
1969 : Les Choses de la vie
1971 : Max et les ferrailleurs
1972 : César et Rosalie
1974 : Vincent, François, Paul... et les autres
1976 : Mado
1978 : Une histoire simple
1980 : Un mauvais fils
1983 : Garçon !
1988 : Quelques jours avec moi
1991 : Un cœur en hiver
1995 : Nelly et Monsieur Arnaud
En tant que scénariste, dialoguiste ou adaptateur :
1959 : Le Fauve est lâché de Maurice Labro
1959 : Les Yeux sans visage de Georges Franju (+ premier assistant réalisateur)
1963 : Symphonie pour un massacre de Jacques Deray
1963 : Peau de banane, de Marcel Ophuls
1964 : L'Âge ingrat de Gilles Grangier
1964 : Maigret voit rouge de Gilles Grangier
1964 : Échappement libre de Jean Becker
1964 : Monsieur de Jean-Paul Le Chanois
1965 : La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau
1967 : Mise à sac d'Alain Cavalier
1968 : La Chamade d'Alain Cavalier
1969 : Le Diable par la queue de Philippe de Broca
1970 : Borsalino de Jacques Deray
1971 : Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau
1988 : Mon ami le traître de José Giovanni
1994 : Intersection de Mark Rydell
Scénario écrit mais non tourné : Thomas l'agnelet (en collaboration avec Jean-Loup Dabadie pour Philippe de Broca, d'après un roman de Claude Farrère)
En tant que assistant réalisateur :
1950 : Le Mariage de Mademoiselle Beulemans d'André Cerf
1951 : Paris chante toujours de Pierre Montazel
1952 : Le Huitième Art et la Manière (court métrage) de Maurice Regamey
1952 : Le Crime du Bouif d'André Cerf
1953 : Les Révoltés de Lomanach de Richard Pottier
1953 : L'Honneur est sauf d'Édouard Molinaro, court métrage documentaire
1954 : Les Hommes ne pensent qu'à ça d'Yves Robert
1954 : Le Fils de Caroline chérie de Jean Devaivre
1955 : La Bande à papa de Guy Lefranc
1956 : Les Truands de Carlo Rim
1956 : Action immédiate de Maurice Labro
1958 : Ni vu… ni connu… d'Yves Robert
1959 : Les Yeux sans visage de Georges Franju