Notre dossier consacré à Claude Sautet à l'occasion de la sortie de ses films remastérisés.

Claude Sautet de son nom de naissance Claude Marie Sautet est né le 23 Février 1924 à Montrouge. Il est très tôt attiré par l'art sous toutes ses formes (sculpture, peinture, comédie, musique, etc.). Jeune homme, il décide d'exercer un métier dans ce domaine. Il fait d'ailleurs pendant quelque temps des critiques musical pour le journal Combat. Il découvre le cinéma dans les salles de banlieue aux côtés de sa grand-mère, et va commencer à l’apprécier, il entre à l'IDHEC (la FEMIS actuelle) naturellement. A 25 ans, il a une première expérience dans le cinéma sur le plateau de Occupe-toi d’Amélie réalisé par Claude Autant-Lara, comme septième assistant.

 Il débute sa carrière dans le cinéma qu'en 1955, avec Bonjour sourire, une comédie avec Jean Carmet, Annie Cordy et Louis De Funès. Mais ce premier film passe inaperçu. En 1960 Claude connaitra un succès grâce au film Classe tous risques avec Lino  Ventura (avec qui il collaborera une deuxième fois en 1965 pour L’Arme à gauche) et Jean-Paul Belmondo et ce film lui permettra d’être reconnu comme un metteur en scène important dans le cinéma français.

 Son troisième long métrage, L’Arme à gauche (1964) ne connut pas la même fortune, et le plongea dans une période de doute douloureuse, mais féconde. Il en ressortira grandi. Aidé de Jean-Loup Dabadie au scénario, Claude Sautet impose son écriture si caractéristique, faite d’attentions minutieuses aux détails, d'intrigues ciselées et de personnages forts. Il entame alors sa période la plus riche avec Les Choses de la vie (1969). Le film, chaleureusement accueilli par la critique et le public, marque le début de la période la plus riche de la vie de Sautet en tant que cinéaste. Romy Schneider devient son actrice fétiche. Il va enchaîner avec elle cinq films à succès: Max et les Ferrailleurs (1971), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul et les autres (1974), Mado (1976) et Une histoire simple (1978). Durant cette période faste, Claude Sautet ne se contente pas de mettre en scène. Fidèle à sa réputation de "script-doctor" (il aide les scénaristes en mal d'inspiration). Il a ainsi collaboré à Peau de banane (1963) de Marcel Ophuls, Echappement libre (Jean Becker, 1964), La Vie de chateau (1965), Borsalino 1970 de Jacques Deray et plus tard à Mon ami le traïtre 1988 de José Giovanni. Ses talents de scénariste trouvent dans Les Yeux sans visage 1959 de Georges Franju l'occasion de se déployer et de réaliser des prouesses.

Malgré le succès, Claude a l'impression d'être attaché à son esthétique. Il cherche alors un second souffle et le trouve, le temps d'un film, Un mauvais fils (1980), dans lequel il réunit Patrick Dewaere et Jacques Dufilho. Entouré de la musique de Philippe Sarde, le film permet à Sautet de s'écarter de l'univers de ses précédentes réalisations. Un univers qu'il réintègre avec Garçon ! (1983), une œuvre que le metteur en scène avoue ne pas beaucoup apprécier. Le réalisateur le croit et doute encore.

Sautet fait alors la connaissance de Jacques Fieschi, remarqué pour son travail sur Police (1985) de Maurice Pialat. Fortifier, il réalise Quelques jours avec moi (1988) et Un cœur en hiver (1992). En 1995, Claude Sautet met en scène Nelly et Monsieur Arnaud, qui fait figure de film-testament (dernière œuvre). Michel Serrault y apparaît comme un double du réalisateur. Sautet n’a plus peur d’expose es émotion au grand jour. Nelly & Monsieur Arnaud conclue les œuvres du cinéaste et apparaît comme son testament.

Il est mort 5 ans après le 22 juillet 2000 à l’âge de 76 ans à Paris, il est enterré au cimetière de Montparnasse à Paris.

 

Récompenses 

-Claude Sautet a remporté deux César du meilleur réalisateur : en 1993 pour Un cœur en hiver et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud.

-Il a été nommé deux autres fois dans la catégorie meilleur réalisateur : en 1979 pour Une histoire simple et en 1981 pour Un mauvais fils.

-Claude Sautet a été nommé trois fois dans la catégorie César du meilleur film : en 1979 pour Une histoire simple, en 1993 pour Un Cœur en hiver et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud.

-Claude a été nommé trois fois dans la catégorie César du meilleur scénario. Une fois avec Jean-Loup Dabadie en 1979 pour Une histoire simple et deux fois avec Jacques Fieschi, en 1993 pour Un cœur en hiver et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud.

-Mostra de Venise Lion d'argent (prix de la mise en scène) en 1992 pour Un cœur en hiver.

-Prix Louis-Delluc Les Choses de la vie (1969) et Nelly et Monsieur Arnaud (1996).

-Oscar Une histoire simple a été nommée en 1980 dans la catégorie meilleure film étranger.

Filmographie :

En tant que réalisateur, scénariste :

1951 : Nous n'irons plus au bois (court-métrage IDHEC)

1955 : Bonjour sourire (non crédité comme scénariste)

1960 : Classe tous risques

1965 : L'Arme à gauche

1969 : Les Choses de la vie

1971 : Max et les ferrailleurs

1972 : César et Rosalie

1974 : Vincent, François, Paul... et les autres

1976 : Mado

1978 : Une histoire simple

1980 : Un mauvais fils

1983 : Garçon !

1988 : Quelques jours avec moi

1991 : Un cœur en hiver

1995 : Nelly et Monsieur Arnaud

En tant que scénariste, dialoguiste ou adaptateur :

1959 : Le Fauve est lâché de Maurice Labro

1959 : Les Yeux sans visage de Georges Franju (+ premier assistant réalisateur)

1963 : Symphonie pour un massacre de Jacques Deray

1963 : Peau de banane, de Marcel Ophuls

1964 : L'Âge ingrat de Gilles Grangier

1964 : Maigret voit rouge de Gilles Grangier

1964 : Échappement libre de Jean Becker

1964 : Monsieur de Jean-Paul Le Chanois

1965 : La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau

1967 : Mise à sac d'Alain Cavalier

1968 : La Chamade d'Alain Cavalier

1969 : Le Diable par la queue de Philippe de Broca

1970 : Borsalino de Jacques Deray

1971 : Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau

1988 : Mon ami le traître de José Giovanni

1994 : Intersection de Mark Rydell

Scénario écrit mais non tourné : Thomas l'agnelet (en collaboration avec Jean-Loup Dabadie pour Philippe de Broca, d'après un roman de Claude Farrère)

En tant que assistant réalisateur :

1950 : Le Mariage de Mademoiselle Beulemans d'André Cerf

1951 : Paris chante toujours de Pierre Montazel

1952 : Le Huitième Art et la Manière (court métrage) de Maurice Regamey

1952 : Le Crime du Bouif d'André Cerf

1953 : Les Révoltés de Lomanach de Richard Pottier

1953 : L'Honneur est sauf d'Édouard Molinaro, court métrage documentaire

1954 : Les Hommes ne pensent qu'à ça d'Yves Robert

1954 : Le Fils de Caroline chérie de Jean Devaivre

1955 : La Bande à papa de Guy Lefranc

1956 : Les Truands de Carlo Rim

1956 : Action immédiate de Maurice Labro

1958 : Ni vu… ni connu… d'Yves Robert

1959 : Les Yeux sans visage de Georges Franju