Rencontre avec l'écrivain Jean-Michel Payet le 12 mars


Dans le cadre du Prix des Incorruptibles 2012, les élèves de 5è1 ont eu le plaisir d’accueillir l’auteur Jean-Michel Payet pour son livre Mademoiselle Scaramouche dont la jeune héroïne, Zinia, nous entraîne à sa suite dans sa quête pour venger son père adoptif tué lors d’un duel, retrouver son vrai père, accusé à tort de régicide, et   démasquer le coupable. C’est avec l’aide d’une troupe de théâtre ambulant semblable à celle de Molière, et dans le rôle du célèbre « Scaramouche » de la Commedia dell'arte que l’intrépide Zinia se lance sur les routes, à la poursuite des assassins de son père.


Les élèves de 5è1 ont retranscrit pour vous l’interview de J.M. PAYET

 

Comment vous est venue l’envie d’écrire?

L’envie d’écrire m’est venue parce que je suis un grand lecteur qui a vraiment plaisir à lire. Quand on lit, on voit plus loin. Collégien, je lisais des bandes dessinées sans m’intéresser à l’auteur. Les personnages me passionnaient, je voulais devenir un héros. Ce que vivent les personnages de roman ou de BD est plus palpitant que ce que nous connaissons dans la vraie vie.

J’ai dû croire que ce que vivait Scaramouche était plus intéressant.

Je suis toujours dans des projets de livres. Aussi quand je vais à une exposition, je retiens une couleur, un paysage pour y placer mes personnages.

Un auteur a dit « J’ écris pour savoir pourquoi j’écris».Grâce à l’écriture, on apprend à se connaître. J’écris des livres depuis 25 ans.

La dédicace « pour ALZARINE » s’adresse à ma fille. Mon grand-père adorait les romans de cape et d’épée. En écrivant, j’ai beaucoup pensé à lui. Ma fille bien entendu, n’a pas connu mon grand-père. Cette dédicace m’a en quelque sorte permis de les réunir sur une même page.

 

Avez-vous pratiqué l’escrime?

Je n’ai pas pratiqué l’escrime mais je fais beaucoup d’équitation et j’y prends un grand plaisir depuis longtemps. J’ai essayé de faire passer cette passion dans mon livre.

 

De quelle façon essayez-vous de mettre votre lecteur en appétit?

J’essaie de faire une scène introductive forte. On n’écrit plus comme avant des descriptions longues. Il faut rentrer très vite dans l’action.

 

Comment avez-vous choisi les noms de vos personnages?

En ce qui concerne le choix des noms des personnages, j’ai plusieurs possibilités :

Quand je n’avance pas, j’écris une liste de noms, je fais des recherches en fonctions de l’époque, de la vraisemblance, je cherche et lis les noms dans les registres de la paroisse.

Je choisis aussi les noms de personnes que je connais.

Pour désigner un aristocrate, j’ai pris le nom de VILLARMESSEAUX.

Pour une personne noble FONZIAC sonne d’une manière dynamique

J’ai eu l’occasion de monter une jument que j’aimais beaucoup, nommée Arthénizia et j’ai gardé l’abréviation Zinia  pour mon héroïne

 

Pourquoi cette chevelure rousse?

       J’ai choisi la couleur rouge flamboyante parce que je trouvais qu’elle correspondait bien à mon personnage et à l’idée que je me faisais d’un roman de cape et d’épée. Zinia possède une personnalité hors norme ; elle est capable de voyager, de rencontrer le roi, de déjouer un complot.

Le rouge c’est la passion.

 

 Est-ce vous qui avez choisi la Première de couverture?

Pour la première de couverture, c’est le directeur artistique qui a fait le croquis. Puis l’illustrateur a décidé de présenter à l’envers la chevelure de Zinia pour que le futur client tourne le livre, s’intéresse au résumé de la quatrième de couverture

 

Avez-vous mis beaucoup de temps à écrire ce livre?

Ce livre représente environ deux ans de travail. Je lis d’abord beaucoup. Mademoiselle Scaramouche est un roman historique. Il faut donc bien connaître la période où se situe l’histoire. J’ai lu une trentaine de livres pour y noter des détails concrets de la vie quotidienne sous le règne de Louis XIV, par exemple l’heure à laquelle commençaient les pièces de théâtre, comment on jouait, où on vivait. La guerre avec les Pays-Bas sert pour le complot dans mon livre.

     

En ce qui concerne le temps de travail d’écriture, il est difficile à évaluer. Je note mes idées puis je les laisse se reposer Elles s’enrichissent, puis c’est le temps du travail.

 

Pour ÆRKAOS, un livre de 1OOO pages, j’ai mis deux ans à l’écrire.

En janvier j’ai écrit un petit livre en deux jours. Il y a un investissement fort quand je travaille sur un livre pendant deux ans mais quelquefois, cela va beaucoup plus vite.

 

Ce livre est-il un succès de librairie?

Oui, il s’est bien vendu.  Il est même épuisé.

 

Quelle scène du livre avez-vous eu le plus de plaisir à écrire?

Une des scènes les plus intéressantes pour moi, c’est une partie de l’histoire concernant Ribot, sa vie dans la prison, ses interrogatoires.

Il y a eu la suppression de la cour des miracles aux Halles mais j’ai gardé la demeure de l’Alouette dans laquelle vivaient mendiants et brigands.

Je suis également allé à La Salpètrière, l’hôpital où l’on gardait les malades, les mendiants.

 

Pourquoi vos personnages ont-ils plusieurs identités ?

Pendant l’enquête que mène Zinia, elle a des difficultés car  son père a été obligé de prendre différentes identités à certains moments de sa vie, galérien, voleur. Il enlève le fils du roi Il est noble.

Il a été victime d’un complot et pour s’échapper, il a dû prendre plusieurs noms.

 

Quel est le sujet de votre prochain livre?

Je suis en train d’écrire un roman qui se passe à St Petersbourg en 1917.

 

Comment trouvez-vous votre vie d’écrivain?

J’aime bien ma vie d’écrivain. Parfois, il y a des périodes très difficiles d’isolement, de concentration, de travail. Puis, à d’autres moments, on va dans « les salons du livre » et on rencontre d’autres auteurs superbes, on va un peu partout en France à la rencontre des lecteurs. On ne s’ennuie jamais.

 

 

Questions de l’auteur aux élèves :

 

Qu’avez-vous le moins aimé? : Une élève répond : « C’est le vocabulaire qui m’a posé problème. Je trouve que l’homme à la balafre est violent avec Zinia. »

« Le méchant doit être réussi sur le plan technique »  dit l’auteur.

Qu’avez-vous le plus aimé?  L’enquête, la pièce de théâtre, l’histoire et le fantastique.

 

Jean Michel Payet adore Molière. Il a remercié les élèves qui ont joué un extrait des Femmes savantes pour l’accueillir.