Funérailles en bleu
14 09 2012TEXTE DE DEPART
Le commissaire Lapointe fume sa pipe accoudé au bar du café appelé "FUNERAILLES EN BLEU". Il regarde sans les voir les volutes de fumée qui s'élèvent vers le plafond jauni. L'endroit, initialement, s'appelait il y a quelques mois encore "AU PETIT COUP".
Afin de dédramatiser quelque peu la situation et peut-être pour conjurer le sort, le tenancier du bistrot a rebaptisé son établissement "FUNERAILLES EN BLEU". Les tentures mortuaires qui servaient à la fête d'Halloween sont restées accrochées en permanence et le requiem de Mozart passe en sourdine tout au long de la soirée.
LOID
Malgré tout, les jeunes du village n'y sortent plus beaucoup; eux qui avaient pourtant autrefois l'habitude de gambader dans ce vieux bistro. Ils se réunissaient tous les après-midi pour jouer des parties de flipper et se lançaient des vannes. Le vendredi soir, c'était la soirée karaoké, un vieux groupe de rock faisait l'honneur de sa présence et c'était l'occasion pour les villageois de se rencontrer et de s'amuser après une longue semaine de travail. Ces moments là furent des instants de bonheur et de gaieté pour tous.
Désormais tout cela n'était plus, on sentait bien que le « FUNERAILLES EN BLEU » courait à sa perte.
SEPHORA
Le bistrot a ainsi connu les mois suivants une forte baisse de son activité, les clients craignant de devenir eux aussi l’un de ces cadavres vulgairement badigeonnés de peinture bleue. La plaisanterie avait assez duré ! « Funérailles en Bleu » n’attirait plus que des malfrats qui laissaient le plus souvent de grosses dettes .Le commissaire devait à tout prix découvrir l’auteur de ces crimes car les habitants de ce petit village devenaient de plus en plus agressifs et craintifs …Malheureusement, deux jours plus tard, un nouveau cadavre fut retrouvé devant le bistrot : une femme badigeonnée de peinture bleue avec, à ses cotés, un couteau rouge de sang. Il y avait sûrement quelques empreintes dessus. La réponse arriverait au plus tard dans trois jours .En attendant tout le monde restait sur ses gardes…