HDA HundertwasserKrawina Haus

Das Hundertwasser KrawinaHaus.

Friedensreich Hundertwasser

 

Allemand 2015-2016

Periode: le XXème siècle et notre époque

Domaine : Arts de l’espace, arts du visuel

 

L’art pour l’art ist ein Irrweg,

l’architecture pour l’architecture ist ein Verbrechen“ Hundertwasser

 

Un résumé :

Le Hundertwasser KrawinaHaus :

 

 

 

Description :

 

Taille dimensions : 50 logements (30 à 150 m²) 4 commerces (cafés- restaurants), 16 terrasses privées et 3 terrasses communes, un jardin d’hiver, une « salle d’aventure » au sol bombé et une salle de jeux pour enfants. Aucun appartement n’est identique à un autre.

Visuelle :

  • façade multicolore, couleurs vives et brillantes

  • planchers irrégulier

  • végétation luxuriante

  • nombreuses fenêtres : qui n’ont pas la même dimension et ne sont pas alignées

  • terrasses- toits plantés d’arbres

  • principe de l’arbre locataire

  • formes irrégulières proches de la nature, courbes, spirales, absence, lignes droites, ouvertures asymétriques, nombreux décrochements, superpositions, plafonds et planchers irréguliers ou ondulés

Matériaux :

  • mosaïque, céramique

  • végétation (terrasses végétalisées plantées d’environ 250 arbres et arbustes)

  • fenêtres

  • fontaines

  • colonnes colorées de formes diverses

  • tours dorées en formes d’oignons

  • escaliers en colimaçon

Sens, signification :

  • aucune line droite, pas d’angle droit « gottlos » sans dieu, car ceci n’existe pas dans la nature

  • harmonie avec la nature : sensibilisation de l’artiste pour l’environnement

  • refus de la monotonie

 

Interprétation :

Message que veut faire passer l’œuvre :

  • Hundertwasser voulait développer une architecture plus proche de la nature et de l’homme

  • préserver la nature de l’envahissement humain, des ravages de l’industrie

  • intégrer son architecture dans la nature / fondre le bâtiment dans son environnement rétablir l’harmonie entre l’Homme et la nature. Il se surnomme lui-même « docteur de l’architecture »

  • architecture écologique : Il faut laisser la nature reprendre ses droits (concept de l’arbre locataire) La végétation rend le cadre de vie plus agréable mais régule aussi l’écoulement d’eau et diminue ainsi le taux de pollution.

  • architecture humaniste : L’homme doit aussi reprendre ses droits de création sur le milieu dans lequel il vit et est encouragé à être créatif et à apporter une touche personnelle à son habitation. Il a le droit de se pencher à sa fenêtre et de repeindre la façade aussi loin que va son bras (concept du « droit à la fenêtre ».)

 

 

 

 

« L’architecture a toujours été mon but ; j’ai peint parce que l’on ne m’a pas permis de faire autre chose et j’ai donc rêvé en petit ce que je ne pouvais réaliser en grand. Je rêvais que les tableaux n’étaient que des projets et des maquettes pour de plus grandes choses. »

 

 

 

 

Hunderwasser Krawinahaus, plus en détail :

 

Fiche d’identité de l’œuvre :

 

Nom : Hundertwasser Krawina Haus

Adresse: Kegelgasse 34-38 / Löwengasse 41-43, 1030 Wien, Österreich

Concepteur : Friedensreich Hundertwasser (1928-2000)

Architecte : Arch. Univ.-Prof. Josef Krawina (1928-)

Propriétaire : Gemeinde Wien (la commune de Vienne)

Cout de construction : env. 6 Millions d’euros

Date de construction : 16 août 1983 au 15 octobre 1985

Inauguration : Le 1er mars 1986

Fonction : habitat collectif / HLM (Sozialbau) 50 appartements, 4 magasins et 1 cabinet médical

Espace habitable : env. 3550 m² (env. 24 m² par personne

Taille des appartements : entre 30 et 150 m²

Loyer mensuel : environ 5€ / m²

Nombre d’habitants : environ 150 personnes

Espaces communs : 2 pièces de jeux pour enfants, 1 jardin d’hiver

Nombre de terrasses sur les toits : 16 privées, 3 communes

Taille des terrasses : env. 920m²

Taille d’espaces verts non accessibles : env. : 440 m²

Terre sur les terrasses : env. 900 Tonnes

Nombre d’arbres et arbustes : env. 250

 

Biographie : Univ.-Prof. Joseph Krawina

 

Né le 20 Octobre 1928 À Salzburg.

Il ouvre en 1959 son propre bureau d’architecture. Toujours ouvert pour des concepts nouveaux il a toujours été intéressé par la construction écologique, les toits à verdure et les aspects techniques de ce genre de constructions. Il a donc pu réaliser une œuvre mettant en place un grand nombre de ses recherches incluant la végétation à la construction. Il vit dans cet immeuble la chance pour révolutionner les logements sociaux à Vienne en rapprochant les gens dans un cadre naturel.

 

Biographie de Hundertwasser:

 

 

Friedensreich Hundertwasser (1928-200), né en Autriche est un peintre, architecte, mais aussi penseur et philosophe.

Le nom qu’il se donne, en déformant quelque peu son vrai nom, signifies en francais « royaume de la paix aux cent eaux »

Hundertwasser est un esprit libre (Freidenker) qui

Aimait penser différemment que les autres, qui mettait tout en question. Si ce qui existait ne lui convenait pas il changeait la manière de peindre, de construire, de s’habiller

Son grand rêve : rétablir l’harmonie entre l’homme et la nature. Pour lui, cela passe avant tout par la modification de l’habitat urbain.

 

Hundertwasser est l’un des grands pionniers d’une architecture humaniste, écologique et d’un design moderne. Il veut réconcilier la nature avec l’homme et souhaite aussi briser la géométrie stérile de l’architecture. Il se considère comme un médecin de l’architecture classique, qu’il juge uniforme, sinistre et malade. Les logements sont conçus comme des œuvres d’art.

 

1928

Naissance sous le nom de Friedrich Stowasser.

Enfant unique son père décède quand il a 1 an. Il est élevé par sa mère juive.

1935

Sa mère le fait baptiser

1938

Anschluss : il emménage avec sa tante et sa grand-mère

1943

69 membres juifs de sa famille sont déportés et exécutés dont sa tante et sa grand-mère

1948

Matura (baccalauréat)

Il fréquente l’académie des beaux-arts de Vienne (influencé par Schiele et Klimt) pendant 3 mois., mais s’ennuie vite et quite l’académie

1949

Il effectue ces premiers longs voyages, trouve son style et prend le nom de Hundertwasser

1952 

Première exposition à Vienne, puis Milan, Paris…

1954

Développe la théorie du transautomatisme et il commence à numéroter ses peinture

1971

Vit et travaille à bord du « Regentag » ( nom de son bateau) dans la lagune de Venise et travaille sur les affiches des J.O. de Munich

1972

Publie le manifeste « Ton droit de fenêtre- Ton devoir d’arbre »

1975

Publie le « Manifeste pour les toilettes d’humus », réalise ses premier timbres postaux

1981

Devient professeur d’Art à L’Académie des Beaux-arts de Vienne

1984

Participe activement aux actions pour la sauvegarde du Hainburger Au

1985

Travaille sur le chantier du HundertwasserKrawinaHaus

1988

Concoit des plaques d’immatriculation pour l’Autriche (chaque autrichien a un Hundertwasser en sa possession)

1990

Travaille sur de nombreux projets architecturaux divers : KunstHaus Wien ; restoroute Bad Fischau ; centrale thermique de Spitelau ; lotissement dans les Près, Bad Solden, Allemagne ; Winery Napa Valley, Californie etc…

1993

Manifeste et intervention contre l’entrée de l’Autriche dans l’Union Européene

2000 :

 

Hundertwasser meurt à bord du Queen Elisabeth II

Enterré en Nouvelle Zélande où il vivait dans la nature, en autocratie, une partie de l’année

Il repose sous un tulipier, dans le Jardin des Morts heureux, en harmonie avec la nature.

 

 

 

 

 

 

 

Contexte historique :

Evénements marquant la vie de Hundertwasser ayant influencé son art :

  • Le « Anschluss » : 1938, l’Autriche est annexée par l’Allemagne

  • La déportation et l’assassinat par les Nazis de 63 membres de sa famille en 1943.

  • Ces nombreux voyages.

  • Il se rapproche de la nature après la 2nd guerre mondiale, voyant la nature reprendre le dessus dans les ruines et s’inscrit dans une prise de conscience de l’importance de la nature pour la survie de l’homme, du besoin d’harmonie entre les 2

  • Campagne contre la mise en fonction de la centrale nucléaire de Zwentendorf en 1978, considéré de moment de naissance du parti des verts en Autriche. Referendum demandé par des groupes pour ne pas mettre en fonction cette première centrale nucléaire construite en Autriche.

  • 1982 Naissance du parti autrichien des verts , un parti écologiste: Die Grünen

  • 1984 résistance contre la centrale électrique du Danube de Hainburg.

  • 1981-84 : mouvemenst pour la paix

  • 1986 premiers sièges au parlement autrichien pour les verts

 

Contexte artistique :

Le contexte artistique de Hundertwasser n'est pas important. Il a crée son propre style. Il a été influencé par Klimt, Schiele, Gaudi, les artiste japonais etc...

 

 

 

Son architecture :

 

Il conçoit des maisons à la fois écologiques, intégrées à la nature et faites « sur mesure » pour les leurs habitants. Ses constructions se manifestent donc par :

  • Des couleurs très vives, des façades bariolées, des mosaïques… Il invente le droit de fenêtre : un locataire doit avoir le droit de se pencher à sa fenêtre et de repeindre son mur aussi loin que va son bras.

  • Des murs, des plafonds, des sols ondulés ou déformés. Il prône la suppression de la ligne droite qui n’existe pas dans la nature, pour revenir à des formes plus harmonieuses (« Nous vivons aujourd’hui dans le chaos des lignes droites, dans la jungle des lignes droites. (…) Cette jungle de lignes droites, qui nous enferment comme dans une prison, nous devons la supprimer ».

  • La multiplicité des fenêtres, pour faire rentrer un maximum de lumière (« Certains disent que les maisons sont faites de murs. Je dis qu’elles sont faites de fenêtres »)

  • L’omniprésence de la nature : plantation de végétaux sur les façades, sur les toits, mais aussi à l’intérieur même des habitations. Passage de l’eau dans la maison. Il imagine également, toujours dans un but écologique, l’utilisation d’engrais fait d’excréments humains pour nourrir les végétaux de l’habitation. Il est également un fervent défenseur de l’utilisation de toilettes sèches.

  • Un loyer très modéré, qui les rend accessible à tous.

 

A ses détracteurs qui disent que ce type de construction revient beaucoup plus cher qu’un immeuble traditionnel, il répond que les habitants y gagnent considérablement en qualité de vie.

 

Il dénonce la « sinistre » architecture classique et se déclare ennemi de la ligne droite qu’il refuse d’employer.

« La ligne droite est un danger crée par l’homme car elle est étrangère à la nature de l’homme, de la vie, de tout création… »

Il réhabilite, transforme, embellit toutes sortes de bâtiments existants. Une usine d’incinération, une aire d’autoroute, un village thermal, une église, …

Son message est profondément écologiste et se retrouve dans toutes ces réalisations. Pour expliquer ses points de vue il publie plusieurs manifestes sur des sujets tels la pensée prenant en compte la nature, « le droit à la fenêtre » (Fensterrecht), « pour une société sans déchets » …

Il crée des immeubles avec des arbres aux fenêtres, des toits recouverts de verdure et de végétaux, des sols à niveau inégaux et encourage les ouvriers à être créatifs.

 

Son concept qu’il élabore avec le temps est un concept d’habitation écologique en harmonie avec ses locataires. Il aura tendance à créer des maisons recréant un écosystème avec leurs habitants. Des toits en gazon sur lesquels on peut marcher et faire paître des bêtes, un système de purification de l’eau par les plantes aquatiques, une toilette à humus qui nourrit le gazon du toit et les « arbres locataires » qui poussent aux fenêtres, purifient l’aire absorbent la poussière…

 

Progressivement les habitations deviennent autarciques, elles fournissent nourriture, eau, air, abri, elles recyclent et s’intègrent à leur environnement sans lui causer de dommage.

 

Le Hundertwasserhaus est un immeuble viennois qui se différencie énormément de l’architecture habituelle de la capitale autrichienne. Il est situé au 34-36 de la Kegelgasse dans le 3ème arrondissement. Construit entre 1983 et 86 par la commune de Vienne elle comporte 50 appartements (des logements sociaux). On y retrouve beaucoup d’éléments typiques du style de Hundertwasser :

  • tours à bulbes dorés

  • colonnes

  • fontaines

  • absences de lignes droites

  • terrasses plantés d’arbres

  • mosaïques en céramiques

Ce qui frappe sont les couleurs vives, très gaies, les formes asymétriques, les fleurs et arbres sur les terrasses et sur les toits, ces petites fenêtres multicolores, les lignes courbes. C’est une architecture originale et joyeuse. Pour lui les locataires doivent pouvoir modifier, peindre leurs fenêtres et le pourtour de celles-ci aussi loin qu’ils arrivent avec leur bras. L’un de ces manifestes porte le nom : Ton droit à la fenêtre où il affirme que dans un habitat collectif, l’habitant doit être maître de tout ce qu’il peut atteindre de sa fenêtre, autrement dit, le concepteur doit tenir compte des désirs de l’utilisateur. « Certains disent que les maisons sont faites de murs, je dis qu’elles sont faites de fenêtres. »

 

Il se disait « médecin de l’architecture » car « toute maison, aussi laide et malade soit-elle, peut guérir. »

 

 

Le HundertwasserKrawinaHaus  :

 

La mise en pratique des manifestes de l'artiste

La première réalisation architecturale de Hundertwasser est un immeuble coloré et de conception inhabituelle, correspondant à sa vision de la fonction de l’architecture situé Kegelgasse 36-38 dans le 3ème arrondissement à Vienne en Autriche.

 

Le transautomatisme :

Il développe sa théorie du « transautomatisme » en 1954, théorie plastique dérivée du surréalisme. Son fondement est de lutter contre l’automatisme généré par la ligne droite et l’angle droit. Pour se faire, il élabore une forme qu’il considère comme parfaite : la spirale fruit d’une croissance végétative.

 

Dès 1953, la spirale devient sa marque fabrique : « La spirale signifie à la fois la mort et la vie. En partant du centre de la toile, on va de la naissance à la mort qui se trouve aux extrémités du tableau et inversement. » Nous en trouvons partout autour de nous : notre empreinte digitale, la position fœtale, les tourbillons…

 

La troisième peau

L'importance que la maison (la 3ème peau) s'adapte à son habitant !

 

Il considéra que l’être humain a 5 peaux :

Pour lui l’homme est entouré d’un système de couches successives :

  • 1ère peau : le corps : l’épiderme humain / l’écorce de l’arbre / les plumes des oiseaux / les écailles des poissons …

  • 2ème peau : les vêtements, personnalisés, adaptés au temps, aux envies

  • 3ème peau : l’habitat

  • 4ème peau : les relations sociales, l’identité

  • 5ème peau : le monde et la nature

Toutes ces couches évoluent en fonction des besoins, des influences extérieures, aux envies du confort

« L’homme est enveloppé de » plusieurs « couches, sa peau ses vêtements et les murs, sa maison. Ces derniers temps, les vêtements et les murs se sont développé d’une façon qui ne correspond plus aux besoins naturels de l’individu. Les fenêtres constituent le pont entre l’intérieur et l’extérieur. La troisième peau est trouée de fenêtres comme la première peau est trouée de pores. La fenêtre est l’équivalent de l’œil.

La façade n’est pas parfaitement droite et plane, mais ondulée et recouvert de mosaïques irrégulières. […]

Ce dont nous avons d’urgence besoin, ce sont des obstacles de beauté et ces obstacles de beauté consistent en irrégularités non maîtrisées. Les paradis, on ne peut les réaliser que soi-même, qu’avec sa propre créativité en harmonie avec la créativité de la nature. »

Hundertwasser Avril 1991

Die Fensterdiktatur und das Fensterrecht

 

« Les uns prétendent que les maisons se composent de murs. Moi, je dis que les maisons se composent de fenêtres. Lorsque, dans une rue, des maison différentes coexistent, avec des types de fenêtres différents, c’est-à-dire des races de fenêtres différents, c’est-à-dire des races de fenêtres, comme une maison Art nouveau aux fenêtres Art nouveau, à côté d’une maison moderne aux fenêtres modernes et une maison baroque aux fenêtres baroques, personne ne trouve rien à redire. Mais si ces trois types font partie d’une même maison, cela est ressenti comme un manquement à la ségrégation raciale des fenêtres.

Pourquoi ? Chaque fenêtre a pourtant le droit d’exister pour elle-même. Le code en vigueur stipule ceci : Lorsqu’on mélange les races des fenêtres on contrevient à l’apartheid des fenêtres. Tout y est : le préjugé racial, la politique raciale, la discrimination raciale, les lois racistes, les barrières raciales et l’effet néfaste de l’apartheid des fenêtres sur l’homme. L’apartheid des races de fenêtres doit être abolie. Car la répétition de fenêtres toutes semblables, alignés et rigoureusement superposés dans le système de quadrillage, évoque les camps de concentration. Dans les bâtiments neuf des villes satellites et dans les nouveaux bâtiments administratifs, les banques, les hôpitaux, les écoles, le nivellement des fenêtres est insupportable. L’individu, l’homme unique dont le caractère est toujours différent, se défend activement ou passivement contre cette dictature « nivellatrice », suivant sa construction : par l’alcool et les stupéfiants, en désertant la ville, en devenant maniaque de propreté, dépendant de la télévision, en souffrant de toutes sortes de troubles physiques inexplicables d’allergies, de dépressions qui le poussent au suicide ou à l’agressivité, au vandalisme et au crime. Un homme doit avoir le droit de se pencher par la fenêtre et de tout transformer, aussi loin que portent ses bras de sorte qu’on puisse voir depuis la rue : là habite un homme qui se distingue de son voisin, homme esclave interné et normé. »

Hundertwasser, janvier 1990

 

Tout ce qui est à l’horizontal sous le ciel appartient à la nature :

Les toits de verdure

 

« Il est dit dans la Bible : « Remplissez la terre et dominez-la. » L’homme moderne a détourné cette pensée et assassiné la terre. C’est à nous maintenant de nous soumettre à la nature, ce qui doit être compris de façon à la fois symbolique et pratique.

Nous devons à nouveau construire des maisons où la nature est au-dessus de nous. C’est notre devoir de ramener sur notre toit la nature que nous détruisons en bâtissant des maisons. Il faut redonner à la nature les territoires que nous lui avons usurpés. La nature que nous mettons sur le toit est le morceau de terre que nous avons tué en y plaçant une maison.

Les toits de verdure présentent des avantages pour l’écologie, la santé et les techniques thermiques. Un toit de verdure produit de l’oxygène et rend la vie possible. Il absorbe la poussière de la saleté, et transforme la terre. Le corps et l’âme des êtres humains s’y sentent à l’aise, que ce soit ceux qui les regardent ou que ce soit ceux qui vivent en dessous. Autre avantage des toits de verdure, l’effet isolant contre le bruit. Les toits de verdure procurent calme et paix. Ils protègent des influences néfastes de l’environnement, des irradiations et du feu. Même l’eau peut ainsi être purifiée ; en passant par la couche d’herbe, elle est plus pure qu’avant. Il ne faut pas non plus sous-estimer l’aspect financier puisqu’un tel toit sert de régulateur climatique en hiver en économisant du combustible et rafraîchit l’été. »

Hundertwasser, avril 1991

 

Les arbres-locataires sont les ambassadeurs des forêts libres dans la ville

 

« L’arbre locataire symbolise un tournant qui accorde de nouveau une place importante à l’arbre comme partenaire de l’homme. La relation entre l’homme et la végétation doit prendre des dimensions religieuses. C’est seulement en aimant l’arbre autant que toi-même que tu pourras survivre

Dans nos villes, la pollution de l’air et le manque d’oxygène nous asphyxient ; la végétation qui nous fait vivre et respirer est systématiquement détruite. Nous marchons le long de façades grises et stériles. C’est ton devoir d’aider par tous les moyens la végétation à retrouver ses droites.

Les voitures ont chassé les arbres dans les étages. Les murs verticaux et stériles des enfilades de maisons qui nous agressent et nous tyrannisent tous les jours doivent devenir des vallées vertes dans lesquelles l’être humain peut respirer librement. Les arbres-locataires occupent un secteur d’environ 1m², une sorte de loggia, séparée comme il se doit de l’espace intérieur. Les fenêtres sont décalées vers l’arrière, le visiteur peut voir l’arbre-locataire de l’intérieur mais aussi regarder au dehors. Un mètre cube de terre garantit la bonne croissance des arbres. L’arbre-locataire paie son loyer par des valeurs durables :

  1. Les arbres - locataires produisent de l’oxygène.

  2. Les arbres – locataires améliorent sensiblement le climat de la ville et de l’habitat en atténuant les écarts humidité / sécheresse, chaleur / froid.

  3. Les arbres – locataires agissent comme des purificateurs d’air. Plus encore, ils absorbent les poussières fines et toxiques. Il y a moins de poussière dans les maisons.

  4. Les arbres-locataires absorbent le bruit de la rue. Ils réduisent les effets de résonance et créent le calme.

  5. Les arbres-locataires protègent des regards extérieurs, comme des rideaux, et procurent un sentiment de sécurité.

  6. Les arbres-locataires font de l’ombre en été, mais laissent passer la lumière du soleil en hiver, quand les feuilles sont tombées.

  7. C’est le retour des oiseaux et des papillons

  8. C’est le retour de la beauté et de la joie de vivre, en harmonie avec un morceau de nature à soi.

  9. L’arbre locataire est en plus un symbole visible de réconciliation avec la nature à laquelle on rend un petit morceau de terre, pris aux immenses territoires que nous avons usurpés et détruits.

   

 

L’arbre locataire est un donateur, il est un morceau de nature, un morceau de patrie, un moreau de végétation spontanée dans le désert anonyme et stérile de la ville, un morceau de nature qui peut se développer sans le contrôle rationaliste de l’homme et de la technologie. Un arbre en plus -une chance en plus. » Hundertwasser, avril 1991

 

 

Les colonnes

« La colonne est un élément essentiel de l’architecture occidentale. Auprès d’une colonne on se sent aussi bien qu’auprès d’un arbre. Une colonne doit être belle et colorée et briller d’elle-même sous la pluie et au clair de lune. Ces colonnes de céramique sont fabriquées à la main par une entreprise familiale crée il y a 400 ans à Bad Ems, en Allemagne. »

Hundertwasser avril 1991

 

 

 

Le sol ondulé

 

« Le sol plan est une invention des architectes. Il convient aux machines, pas aux hommes.

Les hommes n’ont pas seulement des yeux pour voir ce qui est beau. L’homme a aussi une sensibilité tactile. Lorsque l’homme moderne est contraint à marcher sur des surfaces toutes droites, bétonnées, planes, conçues sans réflexion, tracées à la règle dans les bureaux des architectes, lorsqu’il est aliéné de son contact naturel et immémorial avec la terre, une part cruciale de son être s’atrophie et les conséquences sont catastrophiques pour son psychisme, son équilibre psychologique, son bien-être et sa santé. L’homme perd l’habitude de sentir, de ressentir son environnement et tombe psychiquement malade. Un sol vivant irrégulier, signifie que l’homme a retrouvé la dignité que l’urbanisme nivellateur lui avait retirée. Le promenoir au sol inégal devient une symphonie, une mélodie pour les pieds. L’homme tout entier est dynamisé

L’architecture doit élever l’homme et non pas l’abaisser. On aimera aller et venir sur un sol inégal pour se détendre et retrouver son équilibre. » Hundertwasser avril 1991

 

 

 

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