Rosa Parks, dans le bus de Montgomery, en 1956.
Photo © Universal History Archive / OIG via Getty Images
La Rose dans le bus jaune raconte l’histoire d’une femme noire qui s’est assise à la place d’une personne blanche dans un bus à l’époque de la ségrégation raciale aux États-Unis.
Eugène Ébodé raconte à la première personne l’histoire de Rosa Parks qui a 42 ans, est mariée, sans enfants et a une mère malade. On est d’emblée accueilli par les pensées de Rosa, ce qui ajoute à l’immersion dans l’œuvre, on découvre ici une femme avec un caractère bien forgée, courageuse, déterminée : pendant 12 ans elle milite pour les droits de son peuple et on sait tous que ce combat contre un profond racisme fut long et mouvementé.
Même tarif pour tout le monde, un ticket de bus est un ticket de bus. Mais on est en 1956, à Montgomery, Alabama où Rosa Parks refuse de céder sa place sur la demande du chauffeur alors que trois autres Noirs l’avait cédée auparavant et se fait arrêter par deux policiers pour manquement au code civil. Elle est condamnée quelques jours plus tard à payer une amende de 15 dollars mais est aidée par la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) et fait appel. Le processus de la déségrégation raciale est lancé.
Suite au procès, l’auteur écrit sur le boycott à l’encontre des compagnies de bus organisé par Martin Luther King qui, à l’époque, venait de devenir pasteur à la paroisse de Rosa Parks. Il montrera que les Noirs sont des citoyens comme les autres et ne peuvent pas être discriminés plus longtemps.
Le récit d’Eugène Ébodé est la suite de longues recherches minutieuses et est très détaillé, il s’inspire de faits réels et c’est ce point qui attire beaucoup, une belle histoire vraie. Il retranscrit bien l'« ambiance » de cette période mythique. Ce livre nous fait bien comprendre ce qu’était la ségrégation raciale. C’est une véritable leçon d’humanité avant d'être une histoire. Les personnages sont bien travaillés, profonds, faciles à identifier. Le style d’écriture est simple et agréable. Le traitement du personnage de Douglas White Junior est très intéressant, lui aussi, comme Rosa, est entraîné dans cette histoire sans rien maîtriser alors qu'il en est aussi le protagoniste, celui à qui Rosa a refusé son siège; On ne peut qu’apprécier ces deux opposés.
Ce roman ira parfaitement à tous les fans de la période de la ségrégation raciale aux États-Unis, n’hésitez plus, allez le lire.
Hamza