Salammbô de Gustave Flaubert
Par Clément MARTINS le 26 mai 2017, 15:37 - Critique littéraire - Lien permanent
En 1857, Gustave Flaubert commence à rédiger son nouveau roman intitulé Salammbô. L’auteur termine ce dernier en 1862 au terme de nombreux voyages à Carthage, ville où se déroule son récit lors du IIIe siècle avant J.C. L’histoire met en scène la guerre qui oppose Carthage à ses mercenaires que Carthage ne peut pas payer. Au milieu de cela, Salammbô, fille du grand Hamilcar et servante de la déesse Tanit voit le Zaïph (voile de la déesse Tanit) être volé par les mercenaires.
Publié quelques années après Madame Bovary, ce nouveau roman était très attendu par les personnes passionnées de grandes et belles lectures. Le récit historique de Flaubert connaît un grand succès dès sa parution, jusqu’à aujourd'hui.
Salammbô, le charme oriental
Dans cette histoire, Salammbô est donc un personnage éponyme (qui donne son nom au roman). L’incipit plonge le lecteur au cœur d’un énorme festin organisé dans les jardins d’Hamilcar, alors absent, en l’honneur des mercenaires. Cet énorme banquet qui fait suite à la paix de Rome avec Carthage, enrage les mercenaires qui apprennent que Carthage ne peut pas tous les payer. Ils saccagent la demeure d’Hamilcar et libèrent les esclaves, dont Spendius (esclave grec) qui se met au service de Mâtho (mercenaire libyen). Puis Salammbô intervient afin de les calmer. Cet instant annonce la rivalité amoureuse entre Mâtho et Narr’Havas (chef des mercenaires numides) pour charmer Salammbô. À la suite de promesses non tenues, les mercenaires siègent devant Carthage. Pendant ce temps, Salammbô invoque Tanit, accompagnée du grand prêtre de Tanit.
Cependant, une nuit, alors que Mâtho veut revoir Salammbô, Spendius le convint de voler le Zaïph. Mâtho va ensuite se présenter à elle avec le Zaïmph. Il déclare son amour à Salammbô mais elle alerte Carthage lorsqu’elle aperçoit le voile. Le Zaïmph va aider Mâtho à s’échapper de Carthage en étant protégé et va pousser Narr’Havas à faire alliance avec lui. À partir de cet instant, Mâtho, Spendius, Autharite (mercenaire gaulois) et Narr’Havas sont les chefs des mercenaires. Mâtho va attaquer Hippo-Zaryte et Spendius Utique (villes qui soutiennent Carthage) tandis qu’Autharite siège devant Carthage. Hannon (suffète de Carthage) va tenter d’attaquer Mâtho. Cependant la situation lui échappe et il fuit. Peu de temps après Hamilcar rentre enfin à Carthage. Un esclave vient très vite lui parler discrètement de son fils caché Hannibal…Ensuite, on le somme de prendre le plein pouvoir mais sans succès. Il accepte finalement lorsqu’il voit ses éléphants mutilés.
Hamilcar décide de préparer son armée. Il déclare la guerre contre Spendius. Hamilcar l’emporte notamment grâce aux éléphants.Cependant, il se fait ensuite encercler par les quatre armées mercenaires, qui vont siéger autour du camp des Carthaginois. À Carthage, Salammbô, dont le python est malade, se sent responsable du vol du Zaïph. Elle décide d’aller le récupérer auprès de Mâtho en éxecutant une danse de l’amour. Son python se soigne et elle part “une ombre gigantesque marchant à ses cotés obliquement, ce qui était un présage de mort.....”
Le classique historique de l’Orient
Pour commencer, j’ai trouvé ce livre très intéressant et très pertinent tant par l’histoire (et les valeurs qu’il porte) que par l’admirable manière dont il est écrit ; puisque l’histoire, les lieux, les personnages, la période et la manière dont il est écrit nous captivent peu à peu ! De plus, ce livre regorge de connaissances culturelles (concernant Carthage, les traditions, les différents mercenaires…) acquises à la suite des multiples voyages de Flaubert à Carthage, et insérées dans ce livre. Ce qui montre que l’auteur s’est plus qu’investi sérieusement dans son oeuvre !!C’est pourquoi Salammbô nous permet d’apprendre énormément de choses. C’est un roman historique, et j’ai trouvé cela très bien ! Concernant le récit, il n’y a rien à redire !!! Il est admirable et emporte l’adhésion ; il mêle action, amour, histoire et politique : il est FORT!!! Sans compter que ce livre est un classique porteur de valeurs (traditions, histoires....) orientales que l’on doit lire au moins une fois dans sa vie !!
Cependant, j’ai eu du mal à “rentrer” dans le livre lors du premier chapitre étant donné que j’ai trouvé que l’auteur ne présente pas de manière directe le cadre temporel, le contexte et les personnages alors qu’il a présenté la plupart des actions avec plusieurs détails. De surcroît, ce livre est assez complexe : j’ai dû relire certains passages pour bien les comprendre. Ce qui m’amène à penser qu’il est plutôt destiné aux personnes habituées de la lecture.
Salammbô comprend énormément de culture et je pense que ce sont les lecteurs de romans historiques qui apprécieront le plus car, même s’il y a de l’action, de l’amour et de la politique, la plus grande partie est dédiée à l’Histoire.
En un mot, Salammbô de Flaubert est un chef-d’oeuvre culturel vraiment très intéressant qui relate la fin de la première guerre punique et qui s’adresse aux personnes qui lisent souvent, puisque ce livre est très recherché et subtil.
Gustave Flaubert, Salammbô (1862), Folio classique.