Quels songes cela éveille-t-il en vous?
Par Denise Buot de l'Epine (lycée de Villaroy, Guyancourt (78)) le 18 mai 2017, 20:44 - Lien permanent
Congé au vent
A flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l'époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum, elle s'en va, le dos tourné au soleil couchant.
Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ?
René Char, Fureur et mystère, 1948
Commentaires
Ce poème est très court. Cela lui permet d'avoir de nombreuses interpretaions. Je pense qu'il n'y en a pas vraiment une particulierement. Je pense que le poète voulait juste "faire songer" le lecteur.
Pour ma part, je pense tout d'abord a une travailleuse "fille dont les bras se sont ocupés" mais le fait que la rencontre est extrement odorante et les mot "fragiles branches" m'évoque un arbre fleuri.
Au vers 13 le poème prend definitivement une tournure suréaliste "chimère" malgrès "l'espadrille"qui est un trait humain et le mot "lèvres".
Dans ce poème, on peut remarquer que la femme est assimilée à une déesse car elle est éclairée:"Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum". Le mot "sacrilège" renforce cet aspect divin.
Dès la première phrase, on rencontre une personnification des champs : "A flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas". Cette phrase est type des poème de rencontre amoureuse car elle décrit le cadre spatial de l’œuvre. D'ailleurs beaucoup de poèmes que nous avons étudié commencent par une phrase qui personnifie le cadre spatio-temporel.
Jamais la femme n'est nommée. On en présume donc que le poète ne la connaît pas et la rencontre pour la première fois. la rencontre est qualifiée d'"odorante". Or ce n'est pas la rencontre qui est odorante mai plutôt la personne. C'est un hypallage (figure de style qui associe un adjectif à un nom au lieu d'un autre).
Dans le dernier paragraphe, le poète nous donne un conseil : "L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du chemin". Cette avertissement nous montre qu'en lui obéissant, une récompense nous attend possiblement : "Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ?
Dans un premier temps on peut voir que comme Victor Hugo ou Baudelaire il s'agit d'un poème sur une inconnue d'ailleurs elle n'est designer que trois fois "elle " , "lui" et "ses" , elle semble d'ailleurs ne faire qu'une apparition comme un ange qui descend du ciel pour repartir ensuite d'ailleurs l'auréole de lumière est typique de la représentation des anges .
La femme semble inhumaine , on parle de chimère donc d'un mélange de plusieurs espèces d'animaux on pourrait donc faire une première partie sur le coup de foudre et une seconde sur un amour irréel
Pour le coup de foudre on peut remarquer l'hyperbole "extrêmement odorante " ainsi que ce coup de foudre passe par le sens de la vue et de l'odorat . C'est peut sur interprété mais le fait que la fille se soit occupé des branches on peut penser à la cueillette du fruit défendu de Ève dans la Genèse , de plus le poème se conclue sur la Nuit , qui annonce un futur sombre , Ève est redescendu parmi les mortelle et de sa sublime beauté de déesse il serait sacrilège de lui parlé
Le poème de René Char, écrit en prose, évoque un coup de foudre, une rencontre entre le narrateur et une inconnue. Elle n'est pas nommée, et est d'abord définie par le travail qu'elle a effectué et finie par être comparée à un être mystérieux, divin jusqu'à un point de se "sacrifier" pour pouvoir lui parler.
Selon moi, ce poème illustre un coup de foudre avec une femme à caractères humains et à la fois divins.
on peut voir que dans ce poème, on a plusieurs procédés qui ressemblent beaucoup a ceux utilisés dans les guides ou le recettes de cuisine:Le narrateur s'adresse à nous à la deuxième personne du pluriel( "cédez" "aurez") , il utilise aussi "on" au début pour exposer la situation ainsi que le conditionnel quant il explique ce qu'il ne faut pas faire.
Cependant, les commentaires plus haut démontrent aussi qu'on a affaire à un coup de foudre comparable aux précédent poème.On a donc un mélange entre un guide qui nous indique avec une méthode scientifique et pédagogique ce qu'il faut faire dans une situation donnée et de l'autre des procédés extrêmement similaires au ceux des autres poèmes du corpus.
Au final, ce poème me donne l'impression que c'est un guide venue d'un univers fantastique ou des choses qui nous paraissent exceptionnelle et irréalistes sont expliquées et banalisées par une approche méthodique et de manière pédagogique comme le serais une recette de cuisine par exemple.
Ce poème de René Char est écrit en prose à la différence des autres poèmes étudiés qui sont écris en vers. Ce poème est extrêmement court. Comme les poèmes précédemment étudiés, il s' agit d' une rencontre amoureuse ( relevé par Yann, Dorian et Killian ). De plus, comme relevé par Yann et Killian, la femme de ce poème prend une dimension inhumaine même carrément divine ce qui rappelle un peu le poème de Ronsard où Hélène possède des pouvoirs divins. Ce caractère divin est neanmoins contradictoire avec le fait que nous avons d'abord l'impression que la femme est une travailleuse (relevé par Emeric). Le thème de la nature évoqué tout au long du poème permet de donner un cadre naturel à cette rencontre tout comme dans le poème de Victor Hugo.
Ce poème malgré sa forme différentes des derniers poèmes étudiées, reprend tous les thèmes étudiés dans les précédents poèmes.
J ai préféré faire une synthèse de ce qui a était dit dans les précédents commentaires car ces derniers ont bien analysé le poème de René Char.
Enfin j'ai essayé de faire un lien entre ce poème et ceux étudiés précédemment.
L'atmosphère décrite dans ce poème est très calme et apaisante, avec les "champs fournis de mimosas" et le " soleil couchant". De plus, le choix du poème en prose renforce cette impression de liberté, de cadre sans contrainte.
Le poète rend une situation tout à fait banal en quelque chose de magique et d’extraordinaire (comme l'ont dit Killian et Yann) : le thème "de la cueillette " donne lieu à l'vocation de "la chimère de l'humidité de la Nuit ?" En effet, une chimère est un animal fantastique.
La jeune fille est rendu magnifique grâce à l'environnement qui l'entoure. Le "soleil couchant" donne l'impression qu'elle est éclairée de l'intérieur et l'odeur qu'elle dégage vient de son travail dans les "champs de mimosas".
Aucune description physique de la jeune fille nous est donnée, elle reste entourée d'une "auréole" de mystère et de "parfum".
Même si ce poème traite du même sujet que ceux déjà étudié,
on n'y retrouve pas le genre lyrique. Le poète n'exprime pas son émotion, il emploie la 3ème personne du singulier : "on fasse". Néanmoins, le poète s'inclue dans en fin de poème où il donne un conseil et s'adresse aux lecteurs susceptible de vivre pareil situation.
Enfin, contrairement à V. Hugo, la jeune fille n'est désignée que très vaguement et de façon indéfini : "d'une fille".
Ce poème raconte la rencontre entre une femme et le poète. Cependant cette rencontre est furtive. En effet la première apparition de la femme est "odorante" (l4). De plus la femme n'est pas d'écrit, elle est dans l'ombre, "dos ... au soleil" (l6l).
Ce poème de René Char éveille un moi une rencontre d'un homme et d'une femme durant le printemps, saison où les fleurs, la nature, le temps "revivent" après un hiver rude.
On a un champ lexical des fleurs/ de la nature :odorante, mimosas, cueillette, parfum, branches, champs, soleil, auréole, herbe.
C'est souvent une période que beaucoup de personnes aiment puisqu'on retrouve le beau temps, la chaleur, on est donc plus heureux et ici l'auteur exprime la joie de retrouver le printemps et la rencontre amoureuse menant alors la vie du concerné au bonheur complet.