Connue pour ses témoignages sur la déportation , étant rescapée du camp d’Auschwitz elle-même et des camps de Ravensbrück et de Bergen-Belsen, Ceija Stojka  est née le 23 mai 1933 et est morte à 79 ans le 28 janvier 2013. C’était  une peintre et écrivaine d’origine tsigane et  Autrichienne qui a survécu à des années de terreurs sous le régime nazi, dès l’âge de dix ans. Elle est l’une des premières femmes tsiganes à livrer son calvaire malgré les nombreuses discriminations qui courent toujours dans son pays d’origine. Au final, on sait que 500 000 tsiganes, environ, ont été exterminés ce qui rends ses écrits et ses peintures encore plus authentiques et poignants. Quarante ans après sa déportation, elle se met à écrire et à peindre pour témoigner et pour exorciser sa peur de l'oubli. Rescapée avec sa mère et quatre frères et soeurs, elle raconte son histoire dans une oeuvre publiée en 1988 et devenue célèbre : Wir leben im Verborgenen - Errinerungen einer Rom-Zigeunerin (« Nous vivons dans la clandestinité. Souvenirs d'une rom-tzigane »), qui a attiré l'attention sur le sort des roms sous le nazisme. L'œuvre de cette écrivaine et peintre rom autrichienne fait aujourd'hui référence concernant les persécutions subies par les tsiganes sous le nazisme.

Ceija Stojka

Ceija Stojka  à Vienne en 2008
 
"Auschwitz est mon manteau
tu as peur de l'obscurité ?
je te dis que là où le chemin est désert,
tu n’as pas besoin de t'effrayer
je n’ai pas peur.
ma peur s'est arrêtée à Auschwitz
et dans les camps.
Auschwitz est mon manteau,
Bergen-Belsen ma robe
et Ravensbrück mon tricot de corps.
de quoi faut-il que j'aie peur ?"
Ceija Stojka

Pour en savoir plus et pour voir ses tableaux, consultez le blog de Guillaume Lasserre :
https://blogs.mediapart.fr/guillaume-lasserre/blog/080318/ceija-stojka-representer-lindicible