Illustration réalisée par Bertall, en 1867, pour Le Père Goriot.

Balzac avait lui-même choisi son illustrateur. Vous reconnaissez ici l'extrait suivant:

       Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de Mme Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d'assiettes, et fait entendre son rourou matinal. Bientôt la veuve se montre, attifée de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux cheveux mal mis, elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées. Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet; ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d'église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur, où s'est blot­tie la spéculation, et dont Mme Vauquer respire l'air chaudement fétide sans en être écœurée. Sa figure fraîche comme une première gelée d'au­tomne, ses yeux ridés, dont l'expression passe du sourire prescrit aux dan­seuses à l'amer renfrognement de l'escompteur, enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. Le bagne ne va pas sans l'argousin, vous n'imaginez pas l'un sans l'autre. L'embonpoint blafard de cette petite femme est le produit de cette vie, comme le typhus est la conséquence des exhalaisons d'un hôpital. Son jupon de laine tricotée, qui dépasse sa première jupe faite avec une vieille robe, et dont la ouate s'échappe par les fentes de l'étoffe lézardée, résume le salon, la salle à man­ger, le jardinet, annonce la cuisine et fait pressentir les pensionnaires. Quand elle est là, le spectacle est complet. Âgée d'environ cinquante ans, Mme Vauquer ressemble à toutes les femmes qui ont eu des malheurs.

Voici à présent quelques portraits proposés par les élèves :

      Mme VAUQUER a un visage plein et épais, avec un teint tellement blême et hâlé, que l'on aurait dit qu'elle passait tout son temps malade. Ses cheveux sont tellement gris et ondulés que je pourrais penser qu'elle aurait vécu dans une maison chargée de poussière.
      Elle a un front bas et débordant de tant de rides qu'elles sont visibles même de loin, des sourcils en accent circonflexe et des yeux de couleur noisette et tellement exorbités qu'en les voyant, on pense directement qu'elle n'a rien à l'intérieur d'elle. Mme VAUQUER a un nez aquilin, qui pour moi ressemble à bec de perroquet, et puis des joues creuses et pâles.
Enfin, des lèvres tant boudeuses qu'en les regardant les regardant je me suis directement demandé si elle avait déjà le sourire au moins une fois dans sa vie. Et pour finir elle a un menton fuyant.

Fildine
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Madame VAUQUER a un visage ridé , plein et épais au teint blême et hâlé . Ses cheveux cendrés et ondulés sont comme si elle ne les avait jamais brossés .  Son front est bas, ses sourcils en accent circonflexe lui donnent l'impression d'être toujours en colère.  Avec des yeux noisette et un nez aquilin, on décelait un air fatigué. On pouvait voir qu'elle était ronde grâce ses joues pleines. On ne distinguait point ses oreilles car ses cheveux emmêlés les cachaient.  Et pour  finir, avec son menton en galoche,  ses lèvres grosses et sales, on notait  bien que la vieille dame ne prenait guère soin d'elle.      

Safaa

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            Cette vieille femme,  à la peau pâle et au visage long sur lequel reposaient de faux cheveux gris ondulés qui cachaient ses oreilles décollées dirigeait la pension. Son front était ridé et ses sourcils mal dessinés.  Ses yeux globuleux et noirs nous donnaient l'impression de vouloir sortir de leur orbite. Au milieu se trouve son nez bosselé et long, ses joues pleines cachaient la commissure de ses lèvres charnues et fines. Son menton avancé et fuyant nous fait penser qu'elle est une vieille  sorcière. Madame Vauquer apparaît comme une femme peu soignée, à l'allure repoussante et au physique ingrat.

              Myriam

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Elle avait un visage carré, le teint rougeaud comme celui d'un amoureux. Des cheveux frisés ayant l'air mal brossés descendaient sur un front bombé. Les sourcils semblaient broussailleux. Des yeux globuleux étaient au-dessus d'un nez aquilin. Les joues étaient tellement gonflées qu'elle recouvraient ses lèvres. Ses dernières étaient charnues mais elle pouvait être mises en valeur avec un peu de maquillage. Elle avait un menton en galoche.

              Youssef

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