Autour des chants commentaires et pistes pédagogiques

Exploiter les chants en classe ...

Tempo & pigments – Autour des chants –

Chants

Genre

Commentaires

Pistes pédagogiques

3 petits chats

Traditionnel

Cette chanson enfantine s’appelle « chanson en laisse » Le procédé consistant à reprendre la dernière syllabe d’un mot pour le suivant s’appelle en littérature le « Dorica castra » 

Ce procédé est lui même inspiré de l’anadiplose (reprise du dernier mot d’un vers pour commencer le suivant).

On le trouve en poésie et également en prose et dans des pièces de théâtre.

Découvrez ici le travail du plasticien Mathieu Pernot qui utilise le principe du Dorica Castra pour contruire une œuvre à partir de cartes postales.

 

 

 

Cette chanson outre son aspect ludique permet aux enfants de retrouver facilement la suite car la dernière syllabe qui constitue la première du mot suivant est une aide mnémotechnique, une sorte de béquille à la mémoire. C’est également l’occasion d’en faire inventer par les enfants.

 

Par ailleurs, le jeu du « tape mains » vient concrétiser la structure de la pièce émise en parlé/rythmé.

Cette scansion des syllabes avec les mains constitue un point d’appui au travail phonologique avec les petits.

On obtient ceci si on le transforme en musicogramme :

IIL IIL IILLL

IIL IIL IILLL

On voit ici clairement l’aspect répétitif d’un même motif qui succède à l’autre. Des prolongements sont possibles en arts plastiques (frises) et également en maths (algorithmes).

En arts plastiques : faire travailler les élèves sur le cadavre exquis (inventé par le mouvement Dada). Le cadavre exquis dessiné ou écrit :

« Jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes, sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. L'exemple, devenu classique, qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : Le cadavre-exquis-boira-le-vin-nouveau. »

cadavres_exquis.jpg
 

Le furet

Traditionnel

Cette chanson n’est pas, à l’origine, une chanson pour enfants. C’est sans doute un pamphlet adressé à l’abbé (puis cardinal) Dubois, principal ministre d’état du régent Philippe d’Orléans entre 1715 (mort de Louis XIV) et 1723 (date de son décès). Elle est probablement une contrepèterie raillant le cardinal. Ces usages étant courant à l’époque où l’écriture de pamphlets conduisait ses auteurs à la Bastille. Je vous laisse chercher mais ce n’est pas bien difficile ;)

Malgré cette face cachée, elle reste une comptine célèbre et traditionnelle.

 

La chanson : Interprétée à la guitare avec deux voix féminines adaptées à la tessiture des enfants.

La guitare est également utilisée comme une percussion symbolisant le déplacement du furet.

Il s’agit d’un petit ostinato rythmique  (du latin obstinatus et en italien : obstiné, tenace, têtu): « cataclop cataclopcataclop… »

NB : Les voix sont alternativement seules et se répondent ou superposées en forme de fugato (petit canon).

Attention, la tonalité change au milieu de la chanson.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce chant est l’occasion :

De s’intéresser à l’animal qui peut-être domestiqué à l’instar des chats et des chiens.

D’interpréter la mélodie principale.

De découvrir la guitare et ici ses deux modes de jeu (gratter, frapper).

D’aborder la notion de polyphonie et plus particulièrement du canon (que vous retrouverez également dans l’extrait de la symphonie Titan de Gustav Mahler).

On peut la chanter en canon mais pour les petits c’est un exercice d’indépendance difficile.

 

Le jeu du furet a plusieurs déclinaisons :

Une ronde, enfants debout se tiennent la main et tournent. Un enfant joue le rôle de l’animal en se déplaçant sur la pulsation et en n’oubliant pas de changer de direction au moment du « Il repassera par là ».

 

Une ronde, enfants assis et faisant glisser un anneau dans une corde. Un enfant placé au centre doit deviner ou est caché l’anneau lorsque la chanson s’arrête. C’est une déclinaison de la chandelle.

 

Déclinaison en maths pour les plus grands : ex : compter de 2 en 2 à partir de 3 à tour de rôle et de plus en plus vite … 

En arts plastiques: (à venir)

J’oublie tout

Jazz vocal

Le jazz vocal est un sous genre du jazz dans lequel la voix prédomine dans la composition. La polyphonie vocale est souvent très présente mais également l’improvisation avec onomatopées (scat).

Pour prolonger le travail, on peut faire découvrir aux élèves les différences entre solo et tutti chorus

Pour les soli, on écoutera bien sur Ella Fitzgerald – Louis Armstrong.

Ici tous deux accompagnés par le trio jazz (piano-contrebasse-batterie)

Pour la polyphonie on écoutera :

Les Boswell Sisters (Années 1930- voix égales)

Les double six (Années 60 – voix mixtes)

Avec une interview éclairant le rôle du texte par rapport aux instruments

Dans ce chant, trois voix sont distinctes : la mélodie et les deux voix d’accompagnement. Il n’y a pas de scat (pas d’impro).Les deux voix d’accompagnement sont enregistrées seules dans un fichier dédié. C’est l’occasion de faire chanter les élèves en les incitant à écouter ces voix en même temps. Pour les plus grands, elles peuvent être apprises (ou au moins l’une d’elle). Au préalable on aura pris soin bien sur de les faire écouter et de faire mentaliser la mélodie principale (audition intérieure). Celle-ci peut être chantée à plusieurs mais n’hésitez pas à demander aux enfants de chanter en solo s’ils le souhaitent.

Concernant l’accompagnement, on retrouve la formation en trio « classique » Guitare / contrebasse/ batterie. Notez que la contrebasse joue en pizzicati, ce qui est un mode de jeu habituel en jazz. Notez aussi que la mélodie n’est pas perceptible dans la version instrumentale. Il est donc nécessaire de bien se l’approprier par l’audition intérieure. Un dernier travail autour de l’after-beat (claquements de doigts sur les temps faibles caractéristique du swing). Cet exercice est difficile mais incontournable d’essayer quand on aborde ce type d’esthétique musicale. Le mieux est de passer par le corps (marquer la pulsation avec les pieds et chercher l’after beat avec des claquements de doigts ou des frappés de mains).

En arts plastiques : sur affiches format A3 minimum, demander aux élèves de représenter le jazz (seul ou à 2).

Techniques : collages, assemblages, dessin…

A partir d’images de catalogues, de recherches internet, de papier à musique, de petits jouets éventuellement, de morceaux d’instruments (cordes, peaux, mini cymbalettes…)

Contrainte : il faut que l’affiche tienne à la verticale.

Références artistiques : Arman (Colère de contrebasse, Chopin’s Waterloo), Paul Klee (Fugue in red), Stuart Davis (Swing Landscape, the Mellow Pad), Arthur Dove (Orange grove in California).

 

Le tourbillon de la vie

Chanson de Serge Rezvani  du film « Jules et Jim » de François Truffaut (1962). Version originale interprétée par Jeanne Moreau

« Le tourbillon de la vie » est une chanson rendue célèbre par le film « Jules et Jim » (1962) dans lequel Jeanne Moreau l’interprète accompagnée à la guitare par son compositeur : Serge Rezvani. Elle n’a pas été écrite pour le film mais choisie et intégrée par François Truffaut. Ce film dépeint l’amour d’une femme pour deux hommes au début du 20ème siècle.

La chanson :

Plusieurs éléments lui confèrent cet aspect « tourbillonnant ».

La mesure ternaire fait penser à une valse (1,2,3,1,2,3 …)

Les croches : les paroles sont dites sur de courtes valeurs rythmiques qui obligent le chanteur à  gérer son souffle. Cela donne par ailleurs l’impression haletante d’une fuite en avant …

Les motifs mélodiques sont perpétuellement ascendants et tournent autour d’une note pivot.

Tous ces éléments font que la chanson donne le sentiment de tourbillonner …

Ici l’interprétation est réalisée par une voix de femme mais transposée (plus aigüe) dans une tessiture confortable pour les voix d’enfants. L’accompagnement est à la guitare comme dans le film.

 

 

 

 

Il est intéressant dans un premier temps d’écouter la chanson, de la déplier et d’en  comprendre le texte. Puis on demandera aux élèves de s’exprimer sur le rapport texte / musique afin d’en saisir les délicatesses. On peut leur demander comment le compositeur a fait pour éclairer le texte par la musique.

 

Une pratique corporelle sera bienvenue afin de faire prendre conscience physiquement de l’aspect ternaire du chant (sachant que le binaire est principalement écouté par les enfants).

Découvrir également d’autres musiques ternaires : une valse.

Ex : La valse d’Amélie Poulain dans le film du même nom de Yann Tiersen

Pour interpréter le chant, il va falloir avoir du souffle !

On peut déjà s’entraîner en parlé/rythmé en cherchant à déclamer le texte  bien ensemble et dans l’esprit de la chanson. Repérer les endroits où l’on peut respirer.

 

On visionnera la version originale et bien sur, on s’intéressera à cette immense actrice qu’est Jeanne Moreau, ainsi qu’à François Truffaut.

Ici l’extrait du film

En arts plastiques: (à venir).

 

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