Les dix derniers jours du programme se sont partagés entre la visite de Charleston, en Caroline du Sud, et celle de Washington D.C.

Un peu d'histoire ...

L'histoire de Charleston débuta en 1663 avec l'établissement de la première colonie, Charles Town sur la côte. En 1670 la Caroline du Sud fut créée. Au milieu du 18ème siècle la ville devint le centre économique de la région grâce au dynamisme de son port et à ses cultures de coton, de riz et d'indigo.

Au 19ème siècle, la Caroline du Sud fut le premier état à faire sécession en 1860. En 1861 la ville fut le point de départ de la guerre de Sécession lorsque des soldats confédérés tirèrent sur Fort Summer, occupé par des soldats de l'Union, dans le port de Charleston. La ville mit du temps à se relever de la guerre. Les difficultés financières obligèrent la ville à réparer ses bâtiments au lieu de les reconstruire, d'où ce patrimoine architectural étonnant.

AU 20ème siècle, Charleston choisit d'être moins dépendante de l'agriculture et diversifia son économie dans le commerce et l'industrie. Les activités industrielles et portuaires se développèrent de manière fulgurante après la construction d'un arsenal maritime en 1904. Plus tard Charleston put tirer profit des ressources venues de sa base navale, de son industrie pharmaceutique, et du tourisme.

C'est pourquoi Charleston offre aujourd'hui à ses visiteurs un visage à la fois traditionnel et moderne.

Les visites

Un tour guidé des quartiers historiques de Charleston permit de découvrir l'histoire de la ville, plus précisément l'histoire de l'esclavage et celle de la guerre de Sécession.

La visite de l'ancien marché aux esclaves (Old Slave Mart Museum) permit de mieux comprendre l'évolution de l'histoire de l'esclavage à Charleston. L'interdiction du commerce triangulaire en 1808 mena à une demande accrue de main d’œuvre. Le moyen de satisfaire cette demande fut la mise en place d'un marché aux esclaves domestique, à l'intérieur du pays. Charleston devint alors une plateforme d'achat et de revente d'esclaves pour les états du sud. Au cours des 70 ans qui séparèrent la Guerre de Sécession de la signature de la constitution, plus d'un million d'esclaves et leurs descendants esclaves, nés sur le territoire, furent échangés à Charleston.

La rencontre avec Mike Seekings, membre du conseil municipal de Charleston, nous permit de pénétrer dans la salle du conseil municipal de la mairie, construite entre 1800 et 1804.

Nous avons pu visiter une charter school, la Charleston Charter School for Math and Science. Une charter school est une école indépendante mais financée par des fonds publiques qui accueille gratuitement tout élève intéressé par le projet fédérateur de l'école. Bien que plus libre dans son offre éducative, une charter school se doit néanmoins de rendre des comptes concernant la gestion de ses subventions, de son personnel, et la réussite de ses élèves. 

La visite du Avery Research Center for African American History and Culture nous a offert un aperçu des efforts de la communauté afro-américaine pour préserver son histoire et construire son avenir. L'Avery Research Center se trouve sur le site de l'ancien Avery Normal Institute qui, de 1865 à 1954 fut un lieu de formation pour tous les étudiants noirs souhaitant embrasser des carrières professionnelles valorisantes ou accéder à des postes à responsabilités. En 1985 les anciens élèves de l'Institut se sont réunis pour créer ce nouveau centre. Aujourd'hui le centre est un lieu de mémoire où l'on enseigne à la communauté afro-américaine son histoire et sa culture à Charleston et en Caroline du Sud. Cette visite fut l'occasion de rencontrer différents acteurs de la vie locale notamment le Président de la NAACP (the National Association for the Advancement of Colored People) de Charleston, la plus puissante organisation de défense des droits de la communauté noire du pays fondée en 1909. Nous avons également pu assister à un service religieux dans une église baptiste et rencontrer des pasteurs noirs, anciens leaders locaux pour les droits civiques.

Enfin la découverte d'une plantation, la Middleton Place, dont la construction débuta dans les année 1730, permit de se rendre compte du rôle capital joué par l'esclavage dans l'enrichissement de la région, et à une autre échelle, du monde occidental dans son ensemble. C'est en 1924, 60 ans après la fin de la Guerre de Sécession, un incendie destructeur et le tremblement de terre de 1886 ayant réduit le lieu presque à néant, que furent entrepris des travaux de restauration par un descendant du fondateur Henry Middleton. Henry Middleton était un des planteurs les plus riches de Caroline du Sud, possédant jusqu'à 20 plantations (20 000 ha) et 800 esclaves. Il voulait faire de la Middleton Place un lieu de résidence plus qu'une réelle plantation de riz.

L'idée fut donc de rendre au lieu sa grandeur du 18ème siècle. Au fil des restaurations, et depuis la fin des années 1920, le lieu est ouvert au public. Les jardins sont les plus anciens jardins paysagés des Etats-Unis. Afin de protéger ce patrimoine, le lieu a été classé patrimoine historique national en 1972 et une fondation, la Middleton Place Foundation, a été créée en 1974 pour gérer le site.