Le sujet imposé pour le concours du Prix de Rome en 1878. A la fin du XIX ème siècle, les artistes délaissent la peinture d'Histoire, de même que l'Orientalisme passé de mode.

Résumé de la légende ;

Ptolémée Ier Sôter, général d'Alexandre a fait transporter le corps du roi mort de la malaria à Alexandrie. Ptolémée aurait fait ériger un tombeau monumental, recouvert d’albâtre translucide, mais ce tombeau n'a jamais été retrouvé. Une autre légende dit que le cadavre d'Alexandre a été ensuite embaumé et transporté jusqu'à l'oasis de Siouah, selon sa volonté.

Ce tableau montre donc, dans un parfait anachronisme César rendant hommage à Alexandre.

Le grand prix de Rome était un concours organisé par l'Ancien régime qui devait permettre à de jeunes artistes de partir se former à Rome, mais en réalité, ce n'est pas la réussite au concours qui déterminait cela, mais plutôt la faveur royale.

Voici le vainqueur de cette année-là

Il s'agit de François Schommer. On voit que la composition est très différente.

-Pour notre tableau, on peut souligner qu'il est disposé en « format paysage ». César se place dans le tiers central, tandis que le corps d'Alexandre est dans le tiers de gauche.

-Le regard s'oriente donc de droite vers la gauche, signe de regard vers le passé.

-contraste entre les costumes ; blancheur du mort, pourpre du général puissant et conquérant.

-Autres personnages laissés dans un espace plus flou, à droite, pour souligner puissance de César, mais aussi le fait qu'il représente la vie.

-en arrière plan, on voit des hommes qui tiennent le couvercle du cercueil. Le corps vient donc d'être sorti pour César...

-couronne de lauriers d'Alexandre paraît sèche. Donc tableau ordonne deux incarnations de la conquête et de la puissance en soulignant qu'une est en vie, et l'autre morte. César tient dans la main des fleurs de lauriers roses.

-en même temps, anachronisme fait d'Alexandre sorte d'être extraordinaire, puisque son corps son corps est toujours présent.

→ on ne peut donc pas parler de supériorité de l'un par rapport à l'autre ; du côté de César, la vie, du côté d'Alexandre, le corps qui persiste...

Ce tableau-ci se détache des deux autres dans la mesure où il n'est pas vraiment à la gloire d'une personne contemporaine, mais le choix du sujet et le contexte du concours révèlent la fascination des artistes de l'époque pour l'art italien. Alexandre est donc ici utilisé comme valorisation de César, sujet italien pour le « grand prix de Rome »...