Votre problématique sur le théâtre pose la question du monstrueux représenté sur scène.

Or, nous n'avons pas eu le temps de nous interroger de manière plus générale sur le sens de ce mot, et ses autres représentations dans l'art.

Voici un lien vers un article très intéressant pour vous (retenez les grands titres, et la définition étymologique du mot "monstre")

https://lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article28

Vous trouverez des éléments qui peuvent stimuler notre réflexion:

-en latin "monstrum" désigne une aberration de la nature, un prodige. ici, nos personnages ne sont pas des monstres physiquement parlant. Il faut donc déterminer autrement leur monstruosité: elle est morale, et elle réside dans leur rapport à la mort. Tous nos personnages sont prêts à tuer, pour des raisons qu'il faut aussi prendre en compte pour déterminer leur degré de monstruosité; finalement, Ubu n'est-il pas plus monstrueux que les autres, car il tue pour lui, tandis que Horace tue pour Rome, et les Justes pour la libération du peuple.

-le monstre permet une introspection (une analyse intérieur de nous-mêmes); L'article fait le lien entre monstre et représentations sexuelles (ce qui n'est pas le cas pour nos oeuvres, sauf en partie pour ubu), mais on peut dire que les monstres qui nous sont donnés à voir nous poussent à nous interroger sur nous-mêmes: notre part d'égoïsme quand on regarde Ubu, notre part d'engagement et de capacité à oublier nos intérêts personnels (Horace oublie totalement en tant que personne, ce qui lui donne un côté inhumain, mais fait aussi de lui un personnage politique que l'on pourrait admirer, les justes mettent de côté leur amour) , notre capacité aussi à écouter vraiment l'autre pour le prendre en compte.

-le meurtre du monstre comme représentation d'une capacité à se dominer, à refouler notre part obscure, mais aussi le meurtre du monstre comme fondateur d'une société sont évoqués dans cet article. Or, dans nos textes, les monstres ne meurent pas (sauf Yanek, mais son groupe subsiste). Ces représentations monstrueuses, ou le monstre n'est pas repoussant physiquement et ne meurt pas nous invite à ouvrir les yeux sur la part persistante du monstrueux dans notre société, de la complexité de ce monstre dont on ne se débarrasse pas.