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Mont_oriol.jpg, mar. 2016

Discours d'Andermatt

analyse linéaire :

 

scène de théâtre dans la précision du nouveau placement d'A. Le narrateur donne au discours une nouvelle dimension théâtrale.

Métaphore « son armée » + dét poss qui fait d'A le chef.

Complément circ de manière souligné par le fait d'être entre virgules met en valeur la dimension de chef.

« on » transforme les psts en soldats anonymes.

Messieurs... je … nous : habile construction de la première phrase pour créer groupe uni.

Cependant, Andermatt parle par prétérition « je n'ai pas besoin »... puis connecteur logique d'opposition qui montre qu'il va quand même le faire.

Ce passage a un rôle d'exorde : il a pour fonction de captiver le destinataire et de lui expliquer ce qu'il va faire : « exposer quelques détails ».

Série de phrases qui s'enchaînent alors :

-commence par « je » et montre qu'A s'occupe de tout.

-oscillation entre temps du passé et temps du futur. Passé composé pour marquer le travail accompli et le fait que ce travail a des conséquences sur le pst (c'est le rôle du passé composé)

-vocabulaire des affaires : « entreprendre », « assurer », « autorisations nécessaires », ancienne société des eaux d'Enval »... on voit que ce chmp lexical évolue en champ lexical de la guerre : « lutte, vainqueur, cri de guerre, combattant, combat moderne, note de clairon.

Enjeu de la réclame : définir le mot réclame qui vient de clamare, crier. A reprend ce sens étymologique qui consiste en l'idée de faire du bruit pour faire connaître un objet.

Importance du mot ; souci du commercial rejoint souci de l'écrivain : force et valeur du mot.

 

Tout ce discours est parcouru par des connecteurs logiques qui soulignent présence d'un raisonnement. Les connecteurs d'opposition soulignent tous les obstacles rencontrés par A. Or + nlle adresse souligne nouvelle phase du raisonnement.

On remarque à partir de « un nom pour notre station », un emphase ; la phrase s'allonge par accumulation d'éléments précisant ce nom : d'abord deux adj de trois syllabes, puis gpe adjectival , puis prop relative enrichie de deux comparaisons.

première partie du discours est donc une analyse des données en vigueur, de la situation.

Une phrase courte, forme présentative qui permet de basculer vers autre partie du discours.

A ménage une forme de suspense, et en même temps cumule les arguments avant de faire sa proposition.

Formulation repose sur une logique rigoureuse, proche du syllogisme nos bâtiments sont en haut et en bas d'une butte, or cette butte appartient à Oriol, donc appelons-là Mont-oriol.

Importance du jeu sur les mots pour permettre évolution du raisonnement, ce jeu repose sur des épanorthoses (correction de ce qui précède : mont corrige butte, petit mont corrige mont).

Habileté rhétorique d'A : il pose une question qui semble demander leur avis aux destinataires ; or il a déjà fortement influencé la réponse. Ensuite, il flatte Oriol : il va donner son nom a un lieu, et il l'associe à César.

Remarquons également tous les emplois du futur par Andermatt qui soulignent à quel point ce personnage est sûr de lui : futur simple indique que ce qui est dit se passera de manière certaine : qui deviendra une des plus importantes du monde entier.

Dernier paragraphe permet mise en situation ; on voit bien ce qu'est la réclame « il reste dans l'oeil et dans l'oreille »

importance ensuite du discours direct et du discours narrativisé pour souligner mise en situation du mot.

Comparaison « le lançait comme une balle » a un sens ambigu : jeu mais aussi balle qui tue.

Importance des sonorités, d'où multiplication dans cette fin de passage de la répétition du nom « Mont-Oriol » qui est le nom du roman ! Donc en même temps, Maupassant justifie le nom de son roman.

 

Conclusion : Puis il reprit « de sa voix naturelle »... « non, non » → premier signe de la force publicitaire du mot, mais on voit aussi force argumentative de A. Répétition semble avoir agi comme de l'hypnose. On pourrait y voir une forme d'ironie de Maupassant. Noter sorte de crescendo de la scène qui monte vers la petite mise en scène finale et les applaudissements.

 

 

Plan possible : Quelle est la fonction de ce discours?

 

I- un discours d'affaire :

1/ représentation de la mission :

-vocabulaire du commerce

-évolue vers voc de la guerre

-souci d'acquisition de richesses

 

2/une solide connaissance du terrain :

-analyse de la concurrence mont dore, société des eaux d'Enval

-appui qui montre puissance d'A : référence au ministre

-jeu de temps de l'indicatif : mode du réel donne impression de très forte assurance.

 

3/la réclame :

-une définition de la réclame par deux comparaisons qui rejoignent le sens étymologique du mot réclame.

-Andermatt montre à travers ce discours qu'il est une habile marchand, car lui même vend son idée : il flatte Oriol en le comparant à César, en associant son nom à celui d'une station dont il parle avec de superlatifs. « une des plus importantes »

on peut parler dans ce discours d'une mise en abyme : A fait la réclame de son idée de réclame. En faisant cela, il montre son goût pour les mots, comme matière sonore et visuelle.

 

II-un discours sur le pouvoir des mots :

 

1/construction rigoureuse du raisonnement :

-exorde

-argumentation en trois temps : la présentation des obstacles/ le vol du nom Mont-Oriol/ la mise en situation du nom

-péroraison en forme de question

 

2/L'habileté de l'orateur à se mettre en scène :

-didascalie du début

-jeu des pronoms

-jeu d'acteur pour créer les différentes mises en situation du mot « simulant des dialogues »

 

3/un poète ?

-amour pour le mot, comme un poète, sensibilité au son et à l'aspect du mot : répétition du terme dans différents contextes.

-goût pour l'image, le comparaison, la métaphore, comme un poète.

-le goût pour le rythme dans les phrases !