
séance n°3 : l'Eveil à l'amour p 142-143 à comparer avec le passage de la naissance de l'amour pour Charlotte.
→ en lien avec Mme Bovary
→ lien avec autre passage de la naissance de l'amour chez Paul, dans la deuxième partie, naissance de l'amour pour Charlotte.
Représentation du paysage : description :
présence de nbx imparfaits
parataxe lignes 1-3 → rend la simultanéité des chgmts éléments du paysage.
Éléments semblent se mêler : « s'imprégnait », préposition « avec » pour mêler mélancolie/ eau : soir. Paysage romantique (sentiments+ paysage)
passé simple crée interruption brusque « fut près »+ tout à coup → forme de violence/ chaleur soudaine (cuve de feu). Effet poursuivi par brasier, cuve de sang.
A nv chgmt dans paysage, plus apaisé. Impression d'équilibre fragile « il semblait qu'elle dût se laisser choir ». Variation des couleurs et connecteurs logiques de temps pour souligner les successions ; importance du motif du cercle, qui est symboliquement lié à la maternité, mais qu'on peut aussi associer à l'alliance dans le mariage ; Paysage devient fantastique aux lignes 18-19 « esprits, voltigeant, invisibles toiles ». ce sont des impressions qu'on retrouve dans la nouvelle de Maupassant intitulée Sur l'Eau.. Cela rappelle aussi un extrait partie II, chap 12 de Madame Bovary (voir plus bas)
D'ailleurs le paragraphe de trois lignes qui suit, évoquant les gros poissons, poursuit le // avec Flaubert, qui lui évoque ds animaux terrestres.
→ paysage et ses variations décrits avec bp de précision.
L'évocation des poissons permet aussi le renvoi à un temps immémorial mais aussi inquiétants « séculaires, voraces, du fond », ces expressions qui viennent compléter les groupes nominaux rendent les animaux menaçants.
L23-25 : rupture avec l'allusion aux Oriol : temps des humains paraît plus bref que celui du cadre. (trois lignes/ longue évocation du paysage). Surtout ces trois lignes permettent transitions pour rappeler présence de nos personnages.
L26-28 ; accumulation de CCL qui soulignent poids du paysage. Effort aussi de précision grâce à la comparaison « comme une pluie dans l'herbe à travers les feuilles »
→ on peut parler d'hypotypose dans ce passage, tant le paysage est décrit avec précision.
Nom Christiane est au milieu de la phrase, encadré par le paysage évoqué et suivi par Paul → prise au piège du contexte→ ne peut que succomber à l'amour.
Construction de la phrase sépare aussi Paul de l'évocation de la voix (on aurait pu lire Christiane entendit la voix de Paul qui lui disait… mais on lit « UNE voix », c'est-à-dire un ARTICLE INDEFINI. → impression de voix qui se mêle finalement au paysage.
Discours direct pour mettre en valeur les mots prononcés, + répétition + exclamation
l 32 : point de vue de Christiane. Entrée dans ses sensations→ importance de l'évocation du CORPS→ amour vu comme DESIR.
Alternance des pronoms « il/elle » l 35-39. Personnages unis par le châle→ importance encore de l'objet . L'amour qu'évoque Maupassant est vécu dans la chair plus que dans l'âme ici.
Multiplication des adjectifs, des compléments circ de manière pour donner des détails au lecteur.
Soudain→ encore un connecteur logique qui évoque une action surprise, imprévue, renforcée par le passé simple, qui s'opposent aux imparfaits de commentaire. Le narrateur joue sur l'opposition des temps sécants/ non sécants, pour mettre en valeur le caractère ponctuel de certaines. Il souligne ainsi que « sortit », « maîtrisa » « se tourna », sont des actions limitées dans le temps, temporaires (au contraire de ce qu'entraîne l'emploi de l'imparfait, qui ne souligne pas les limites de l'action). → Ainsi, la maîtrise du trouble apparaît comme très fragile. Cette fragilité est renforcée par le connecteur d'opposition « mais » qui suit (et annonce donc une action contraire avec ce qui précède).
On remarque le caractère prédictif du passage. Christiane lance son baiser vers l'eau, le cratère, qui pourrait annoncer symboliquement sa future maternité, et le choix final de s'affirmer comme mère.
Pistes pour le plan : bien dire en intro que ce passage semble construit en deux parties bien distinctes, mais en fait elles sont liées.
I- Un paysage omniprésent :
1/faune et flore : tous les éléments du monde (eau, air, terre, feu→ dimension mystique de ce paysage) bien citer les champs lexicaux
2/recherche de la précision : toutes les sensations sont suscitées / nbx adjectifs → effet d'hypotypose
3/nature en mouvement : variations données par les connecteurs logiques, jeux d'oppositions, verbe ou expression évoquant le mouvement.
II- Un moment d'intensité amoureuse
1/un paysage aux accents sentimentalistes : nature liées aux sentiments, fusion des éléments, couleurs du feu→ autant d'éléments annonciateurs de la passion
2/une femme prise au piège de la passion : structure de phrase qui la place entre les éléments du paysage et Paul, pour la prendre au piège/ passion vécue à travers le corps (champ lexical)/ importance du châle → objet qui souligne importance du concret, du physique
3/Un passage prémonitoire ; importance de l'eau / symbole du cercle comme élément représentant la féminité/ écho à madame Bovary : éléments inquiétant et menaçants→ paysage fantastique fin du 1er§ et après Christiane perd la maîtrise d'elle-même.
Texte extrait de Madame Bovary, partie II, chp 12
La lune, toute ronde et couleur de pourpre, se levait à ras de terre, au fond de la prairie. Elle montait vite entre les branches des peupliers, qui la cachaient de place en place, comme un rideau noir, troué. Puis elle parut, éclatante de blancheur, dans le ciel vide qu’elle éclairait ; et alors, se ralentissant, elle laissa tomber sur la rivière une grande tache, qui faisait une infinité d’étoiles ; et cette lueur d’argent semblait s’y tordre jusqu’au fond, à la manière d’un serpent sans tête couvert d’écailles lumineuses. Cela ressemblait aussi à quelque monstrueux candélabre, d’où ruisselaient, tout du long, des gouttes de diamant en fusion. La nuit douce s’étalait autour d’eux ; des nappes d’ombre emplissaient les feuillages. Emma, les yeux à demi clos, aspirait avec de grands soupirs le vent frais qui soufflait. Ils ne se parlaient pas, trop perdus qu’ils étaient dans l’envahissement de leur rêverie. La tendresse des anciens jours leur revenait au cœur, abondante et silencieuse comme la rivière qui coulait, avec autant de mollesse qu’en apportait le parfum des seringas, et projetait dans leur souvenir des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s’allongeaient sur l’herbe. Souvent quelque bête nocturne, hérisson ou belette, se mettant en chasse, dérangeait les feuilles, ou bien on entendait par moments une pêche mûre qui tombait toute seule de l’espalier.