Le manteau neigeux est soumis à deux forces opposées. L'avalanche se déclenche lorsque la force T, proportionnelle au poids de la couche de neige et qui a tendance à faire glisser la neige vers le bas est supérieure à la force R, qui résulte du frottement et de la cohésion du manteau neigeux. Photo © Anen

La neige bien fraîche, c'est le rêve de tous les skieurs. Mais c'est aussi un grand danger en montagne. Au fur et à mesure que la neige tombe, elle s'accumule en couches successives pour former un manteau neigeux plus ou moins homogène. Sur une pente inclinée, ce dernier est soumis à deux forces opposées : l'une qui le retient sur la neige et l'autre qui tend à l'attirer vers le bas. Évidemment, plus la pente est raide, plus une avalanche a de risque de se produire. A l'inverse, la neige tient mieux dans les couloirs étroits et sur des matériaux rugueux.

Un déclenchement soudain

Le plus souvent, c'est une surcharge qui va provoquer la rupture du manteau neigeux. Une chute de neige fraîche, l'arrivée d'une nouvelle couche de neige par le vent, ou le passage d'un skieur peuvent provoquer le détachement d'immenses plaques de neige. Une de ces plaques peut mesurer plusieurs kilomètres et atteindre plus de 5 m d'épaisseur.

L'avalanche peut entraîner la totalité du manteau neigeux, mais le plus souvent, elle glisse sur une couche de neige sous-jacente (avalanche de surface). Alors qu'en surface, la neige présente une certaine cohésion (les grains sont assez liés) les couches successives ont peu de cohésion entre elles.

Il existe aussi des avalanches à départ ponctuel, où une petite quantité de neige qui se détache grossit de plus en plus de neige au fur et à mesure qu'elle descend, comme une boule de neige qui dévalerait la pente.

Photo © P. Dupont / Anena

Poudreuse ou humide, les différents types d'avalanches

Les avalanches poudreuses sont plutôt observées après des chutes de neige fine et sèche. L'avalanche prend la forme d'un nuage de neige qui peut parfois mesurer plusieurs dizaines de mètres de haut et qui s'écoule selon une trajectoire quasi-rectiligne, quels que soient les obstacles qu'elle rencontre. Atteignant des vitesses de 400 km/h, ce type d'avalanche est particulièrement dévastateur.

Les avalanches de neige humide se produisent lors du redoux au printemps : lorsque la neige fond et que la quantité d'eau dépasse une certaine valeur, la neige ne tient plus sur la pente et se met donc à couler. Ces avalanches sont heureusement lentes (autour de 20km/h), et leur parcours est assez prévisible.

En fonction des conditions météo et des paramètres du terrain (nature du manteau neigeux, inclinaison de la pente, etc), on peut évaluer le risque d'avalanche sur une échelle de 1 à 5. Météo France diffuse aussi un bulletin de prévision au 32 50, ou surwww.meteofrance.com.

Les avalanches volontaires

Si le risque est trop élevé, on peut alors déclencher volontairement une avalanche. Cela évite qu'elle ne prenne un randonneur par surprise, et les avalanches régulièrement provoquées réduisent la masse de neige instable. On utilise principalement des charges d'explosifs déposées à ski ou transportées par un câble survolant les zones de départ.

Certains sites sont aussi équipés de dispositifs fixes utilisant des gaz détonants (Gazex). Dans ce dernier cas, l'explosion n'est pas due à la mise à feu d'un explosif, mais à celle d'un mélange gazeux d'oxygène et de propane contenu dans un tube dirigé vers le manteau neigeux. Ce mélange produit une onde de choc, qui entraîne une surpression suivie d'une dépression. Quoi qu'il en soit, le déclenchement artificiel d'avalanches est toujours réalisé selon un plan pré-établi qui définit les procédures de mise en sécurité des sites concernés.

- Dans le massif des Aravis, là où nous allons, les avalanches ont laissé peu de traces. Depuis les années 1900, une seule avalanche est à noter, le 4 février 1978. Elle est descendue du Charvin entre les hameaux de Planchamps et du Villard. Donc pendant le voyage la probabilité qu'il y ait des avalanches est importantes est faible.

Vue panoramique des Aiguilles d'Arves Jeff, élève de 6B