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Être ou ne pas être?

« To be or not be » ? Cette interrogation que l’on trouve dans Hamlet, la tragédie éponyme de Shakespeare, exprime un doute absolu, dramatisé portant sur l’existence même. Comme  le symbolise le crâne dans le tableau de Delacroix "Horatio au cimetière" . Hamlet médite sur la mort c’est-à-dire sur le rien en contemplant le crâne de Yorick, l'ancien bouffon du roi. Philosophiquement la question porte sur l’alternative même, autrement dit : est-il possible d’être ou encore d’exister sans faire sa part au néant ? Les deux termes ie les deux ordres de réalité s’excluent-ils réciproquement ou s’articulent-ils ? Si c’est le cas comment cette articulation est-elle possible ? A défaut pourquoi n’est-elle pas concevable ou vérifiée?

cf.lien: Eugene_Ferdinand_Victor_Delacroix.jpg

Parménide affirme dans son poème De la nature, II  que le néant n’est rien, ou impossible, ne serait-ce que du fait qu’il est indéfinissable. Seul l’être est. Dans le même sens : Platon dans son dialogue du  Parménide, 137c,  « L'Un est » (εί ἓν ἐστιν) et le dialogue du Sophiste 260d,  qui fait du non-être « ce qui ne se peut ni se conçoit ». Se vérifie ici le principe logique d’identité au dépend de toute contradiction.

cf.lien-texte: Parmenide_De_la_nature.docx

Sartre montre dans L’être et le néant , son essai d’ontologie phénoménologique , que l’être et le néants’opposent dans toute l’existence. Chacun està la fois « englué » (p.108) dans l’Etre (être dans la facilité, le conformisme) et absolument libre dans la mesure ou l’homme n’est pas ce qu’il est, et est ce qu’il n’est pas » comme c’est le cas dans la Nausée avec la figure de Roquentin.C’est la conscience perceptive révèle l'acte de néantisation, caractéristique de toute conscience et de toute existence.

cf.lien-texte: Sartre_EN.docx

La formule de Sartre est une contradiction : si la liberté pure, absolue, correspond au Néant ( voire la mort) , on retombe dans l’impossibilité de Parménide.

Selon Hegel dans La science de la logique I, S°1, §111,  il faut qu’Être et Néant soient unis en toute existence _comme le pose Hegel qui voient leur synthèse  dans leur devenir, dans le temps_ si l’on veut expliquer que, tout en se sachant mortel, l’homme aspire toujours à vivre. L’être comme unité de l’être et du néant, devenir, est pour soi, c'est-à-dire autonégateur. Comme négation il est médiat. Mais comme cette négation est une relation à lui-même il est immédiateté, en soi, essence. Ainsi l’être devient l’essence. L’être et le néant ont un rapport dialectique.

cf.lien-texte: Texte_de_Hegel_ESP__111.docx