Reveka est un film documentaire où les auteurs Benjamin Colaux et Christopher Yates ont fait le choix de filmer sans aucune mise en scène ni rajout de lumière, ce qui permet de traduire exactement les sentiments et l'ambiance que ressentent les mineurs. C'est un long métrage qu'on pourrait qualifier de "naturel", il ne va pas contre la nature comme les mineurs ne peuvent aller contre les dangers du Cerro Rico. Reveka est avant tout un film humain, fondé sur les croyances boliviennes qui se rattachent à l'histoire des mines et des montagnes où l'on ressent la présence de ceux qui n'ont jamais revu le jour, laissant leur peau dans les entrailles du Cerro Rico.
LES CROYANCES
Chaque mineur de Reveka témoigne de leurs croyances, que ce soit en leur(s) dieux ou aux légendes traditionnelles. Même ceux qui prétendent être les plus sceptiques les subissent malgré eux. C'est un métier d'héritage et de tradition qui transmet le savoir faire et les histoires ancestrales. Ce sont des croyances découlant du passé mais aussi du présent, qui s'imposent lorsque des mineurs y perdent la vie. Leurs esprits semblent accompagnés ceux des vivants.
LA PEUR
Lorsque les mineurs descendent dans Reveka, ils se retrouvent du côté obscur de la montagne, ils ne sont munis que de leur lampe frontal, ils ne peuvent descendre que un ou deux à la fois car les chemins de la mine sont étroits et biscornus. Le mineur se retrouve alors seul, face à l'obscurité et seul dans les profondeurs de Reveka. Inconsciemment, les peurs commencent à naître.
VIVRE AVEC LA MORT
En plus de cohabiter avec le souvenir d'êtres disparus, les mineurs vivent chaque jour avec l'appréhension de la mort, à tout instant une partie de la montagne peut s'effondrer. Ils vivent d'une autre façon, ayant conscience qu'un accident fatal est fort probable. C'est peut-être aussi une autre manière de concevoir la vie, en réalisant qu'il faut profiter et aimer.