Note d’intention

Imaginons. Imaginons six personnes, trois femmes et trois hommes. Quadragénaires. Imaginons que tous appartiennent à ce que l’on appelait encore, il y a quelques décennies, la classe dominante. Premiers de la
classe, anciens élèves des grandes écoles et des classes préparatoires, ils ont étudié la science économique,
la science politique, le management ou la finance. Ils sont devenus cadres dirigeants, conseillers ou experts. Ils ont travaillé dans la haute fonction publique, dans les médias, dans des grands groupes industriels, dans des cabinets ministériels, dans la banque ou les assurances. Ou dans tout cela à la fois. Ils ont cru sincèrement que le bonheur des peuples et l’avenir du monde passaient par les réformes structurelles, les ajustements budgétaires,
la flexibilisation du marché du travail, la dérégulation du secteur financier. Ils ont combattu avec ferveur les archaïsmes et les rigidités, l’immobilisme et les droits acquis. Ils ont aimé avec passion l’avenir, la modernité, la mondialisation et le marché. Puis un jour ils ont cessé de croire. Et tout comme il y eut, au lendemain de la chute du Mur, des communistes repentis qui chantaient la beauté de leur foi passée et regrettaient les atrocités de son incarnation concrète, voilà maintenant des libéraux repentants, qui viennent dire sur scène l’effondrement de leurs rêves. La Bonne Nouvelle raconte leur histoire. Évidemment, c’est une comédie.  
Benoît Lambert

-Voir la page du Théâtre de Dijon : trailer du spectacle, interview de l'auteur François Begaudeau.

http://www.tdb-cdn.com/la-bonne-nouvelle