Ce musée très récent, puisqu’il n’a que six ans, est construit à deux pas de la Tour Eiffel que nous avons pu admirer en chemin.


Une fois entrés dans le musée, pour accéder aux collections, nous empruntons une rampe, la « rivière des mots » : il s’agit d’une œuvre commandée par le directeur du musée à un vidéaste qui a rassemblé tous les mots pour les faire ensuite couler, dans une animation visuelle, comme une rivière.


Une fois arrivés sur le plateau des collections, on est frappés par l’absence de salles, de murs : il n’y a que les vitrines et les objets, dans cet espace suspendu au-dessus du jardin, un peu comme dans une forêt.

La seule fenêtre qui donne sur l'extérieur est celle qui donne sur la Tour Eiffel.

Les élèves sont invités à consulter le plan du musée et repèrent que chacun des quatre continents présents au musée (Afrique, Amérique, Asie et Océanie) porte une couleur que l’on retrouve sur le sol : on sait donc tout de suite sur quel continent on se trouve lors de la visite.

Pour les malvoyants, des textes en braille et des objets sont disséminés sur les murs de la rivière qui chemine le long des différents espaces.


La visite commence par l’Afrique, d’où viennent plusieurs de nos élèves. Les objets sont rangés par ordre géographique, du Nord au Sud. Nous admirons de nombreux objets, dont :

Un coffre asenduk provenant de petite Kabylie. Dans ce meuble typique des maisons traditionnelles kabyles, on rangeait les objets relatifs au mariage.

Un bouclier en peau d’antilope destiné à éloigner les mauvais esprits, et provenant du Sahara algérien.


Un moucharabieh provenant d’Algérie. Cet élément de décor permettait aux femmes de voir sans être vues.


Des masques du Mali portés par les Bamana. Ce sont des masques d’initiation portés par les jeunes garçons de 13/14 ans. Ces masques se portent à la fin de l’apprentissage (ex de l’apprentissage de l’agriculture), ou d’un rituel (ex. de la circoncision) pour montrer qu’on a franchi une étape.

La collection des masques Dogon : c’est la plus célèbre du musée. Les Dogons pensent qu’il y a un monde des morts mais que personne ne sait où il est sauf les masques, qu’il est donc important de faire danser dans les cérémonies de deuil.

Une sculpture représentant un Nganga : il s’agit d’un sorcier guérisseur, on en trouve dans la région du fleuve Congo. Ce sorcier peut être bon ou mauvais et donner des remèdes bénéfiques ou maléfiques selon sa nature.


Notre visite se poursuit avec l’Amérique.

Nous observons d’abord des objets provenant d’Haïti, tout comme Aklish et Kenley. Ces objets, liés à la religion que les haïtiens ont ramenés d’Afrique, nous invitent à évoquer l’Histoire d’Haïti et de parler des anciens esclaves qui furent envoyés par les Européens sur cette île pour y faire pousser de la canne à sucre…

Nous admirons ensuite un totem du Canada sculpté dans un tronc d’arbre. Ce mât dit « mât de l’ours », représente les personnages du mythe de Peesunt, jeune fille enlevée par des ours et qui donna naissance à des jumeaux mi-hommes mi-ours. Ce mythe est très célèbre au Canada et se racontait le soir chez les chasseurs d’ours, qui prétendaient tous plus ou moins être des descendants de Peesunt.

Nous découvrons ensuite de nombreux objets indiens : calumets, ceintures de paix et aussi un magnifique collier en griffes de grizzli !

Nous voici à présent en Océanie.

Nous nous émerveillons devant cinq crânes de Papouasie. Ces crânes correspondent aux têtes des hommes les plus importants du village. Les traits de ces ancêtres ont été remodelés puis parés de peintures et d’ornements.

Ces crânes exerçaient une fonction protectrice pour les membres du clan.


Nous admirons également des marionnettes Vanuatu fabriquées avec de la toile d’araignée et des dents de cochon : ces marionnettes racontent l’histoire des ancêtres.

Nous terminons notre parcours avec l’Asie.

Un tambour de bronze retient tout d’abord notre attention. Ce tambour retrouvé dans la région de Java servait à appeler la pluie.


Nous nous arrêtons ensuite devant des masques d’exorcisme du Sri Lanka, et c’est l’occasion pour Abijuthan, Nilukshi et Gowiya de nous raconter ce qu’ils savent de ces masques.

Nous regardons ensuite des objets en bronze du Sri Lanka, dont l’usage est de raconter l’histoire des dieux.


Nous poursuivons ce parcours en Asie par l’observation de différents objets évoquant la religion de Krishna. Parmi eux, la magnifique tenture de tente « Krishna et les vachères », peinture sur toile originaire du Rajasthan.

Nous terminons notre visite en Syrie, devant un splendide palanquin de dromadaires destinés aux femmes et enfants nomades du désert. Ce palanquin leur permettait de voyager à l’abri du soleil.

Valérie Trouvé, Documentaliste