Mardi 29 mars 2016, nous avons eu la chance de visiter le Petit Palais, dont nous avons pu admirer les collections permanentes (c’est-à-dire toutes les œuvres d’art, peintures, sculptures, exposées ici en permanence) ainsi que le petit jardin intérieur.
Ce musée a été construit pour l’Exposition Universelle de 1900, en même temps que le Grand Palais qui lui fait face et que le pont Alexandre III, qui s’inscrit dans son prolongement.
A l’occasion de l’exposition universelle, le petit Palais recevra pas moins de 51 millions de visiteurs, soit plus que la population de la France de l’époque (41 millions seulement) !
Le petit Palais deviendra un musée en 1902.
Ce musée est totalement gratuit pour tous et on peut donc y retourner à sa guise pour admirer ses collections et son jardin intérieur décoré d’un magnifique péristyle.
Ce jardin possède de nombreuses espèces de plantes et d’arbres, dont des arbres exotiques, bananiers et palmiers, ainsi que de petits bassins.
En haut des colonnes du péristyle, nous observons des guirlandes dorées avec des feuilles et des fleurs, sur les toits des vases dorés et des statues grises. Sur le plafond intérieur du péristyle nous pouvons admirer des fresques sur lesquelles sont peintes les quatre saisons.
Nous nous retrouvons ensuite dans la rotonde d’entrée du musée, sous une coupole où est sculpté un bateau blanc, symbole de la ville de Paris
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En effet, c’est bien la Seine qui a fait de Paris la capitale de la France et le bateau est ainsi devenu l’emblème de cette ville. Nous retrouvons ce bateau sculpté sur une des portes d’entrée du musée, ainsi que la devise de la capitale, Fluctuat nec mergitur.
On peut retrouver cet emblème dans le jardin.
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Cette coupole abrite des vitraux, où se distinguent des motifs de fleurs en couleurs, qui témoignent de l’importance de la nature dans l’art au début des années 1900, à travers le courant de l’Art Nouveau.
Au sol, le petit Palais comporte de nombreuses mosaïques où nous retrouvons le thème de la nature.
Aux plafonds des grandes galeries ou pavillons du rez-de-chaussée, nous pouvons admirer de vastes peintures sur toile qui ont été collées sur ces plafonds.
Sur celle qui s’intitule Le triomphe de la femme, nous remarquons le bonnet phrygien porté par la femme, bonnet qui symbolise la République Française. A travers cette toile monumentale il y avait une volonté sous la IIIe république de montrer qu’on pouvait réaliser de riches œuvres destinées à orner de grands bâtiments, et que ce n’était pas là un privilège réservé à la monarchie ou à l’Empire.
Dans une première galerie, nous pouvons admirer des objets raffinés et précieux très représentatifs de la perfection atteinte par les métiers d’art du Paris de 1900. Parmi ces objets, trois ont particulièrement retenu notre attention :
Un vase d’Emile Gallé réalisé en 1896
De la feuille d’or a été utilisée pour orner ce vase fait en verre. On retrouve le motif de la marguerite sur ce vase, il rappelle le nom de la jeune fille pour laquelle ce vase a été fabriqué. Des mots sont gravés sous la forme d’un poème sur le vase : l’artiste aimait cacher des poèmes sur ses œuvres. Ce vase aux motifs fleuris est très représentatif du courant de l’Art Nouveau, tout comme un autre vase qui se trouve à ses côtés, le vase à motif d’orchidée, dont la base est en bois.
La femme au singe de Camille Alaphilippe (1908) :
Cette sculpture est composée d’un assemblage d’éléments de bronze doré (la tête et les mains) et de plaquettes de grès émaillées, montées sur une structure de bois et de fer, tenues par un mortier de brique pilé, les joints étant réalisés en plâtre coloré.
Cette sculpture est un peu mystérieuse puisqu’on ne sait pas qui est cette jeune fille au visage et aux mains dorés. Mais cela nous permet aussi d’imaginer toutes sortes d’histoires à son sujet. Sa robe fait penser à celles du Moyen-Age.
Le coffret aux paons réalisé par Armand Point (1898) :
Sur ce petit coffre on admire des oiseaux et des insectes vivant dans les jardins (escargots, papillon, abeille…) ainsi que des feuilles et des fleurs. Ce coffret est orné d’une pâte de verre brillante.
Dans une seconde galerie, nous levons la tête pour contempler une vaste toile représentant la Révolution française.
Nous arrivons ensuite dans une salle où se trouvent de grands tableaux dont la peinture Les Halles de Léon Lhermitte, peinte en 1895.
Ce tableau permet de mieux comprendre ce qu’a été le marché des Halles, aujourd’hui disparu, en plein cœur de Paris au début du XXe siècle.
Nous y apercevons l’église Sainte Eustache, ainsi que le peintre, qui s’est représenté avec sa femme et son fils sur la droite du tableau.
La couleur des feuilles aux arbres ainsi que la présence de citrouilles indique que nous sommes en automne.
Sur ce tableau nous apercevons des hommes portant de lourdes caisses, on les appelait les forts des halles : ils avaient pour mission de transporter les marchandises de l'extérieur vers l'intérieur des pavillons de ces halles.
Plus loin dans une autre salle nous nous arrêtons pour contempler Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, effet d’hiver de Claude Monet, tableau peint en 1880 et très représentatif du courant de l’impressionnisme.
Plus loin nous empruntons pour descendre au niveau -1 un escalier en fer forgé où des feuilles et des fleurs s’enroulent.
En bas nous nous arrêtons devant deux sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux, Le cauchemar et pêcheur à la coquille. Si la première évoque l’Enfer de Dante, de la seconde se dégage une impression de sérénité peut-être due au sourire du pêcheur.
Nous nous arrêtons à nouveau, plus loin, devant la reconstitution de la salle à manger d’un grand architecte de l’époque : Hector Guimard. Cet homme a également construit les entrées du Métro né à cette époque. Sur les meubles, on observe des tiges de plantes, caractéristiques du style Art Nouveau. Nous retrouvons le motif des plantes et de la nature en général sur les magnifiques bijoux de la vitrine qui se trouve à proximité de la salle à manger.
Nous achevons notre visite devant un dernier tableau : Paons, mâles et femelles du peintre hollandais Hondecoeter (1681). Nous y retrouvons, malgré l’époque plus reculée, le motif de la nature.
Valérie Trouvé, Documentaliste