"A bout de souffle" - critique

A bout de souffle, sorti en France en 1960, est un film réalisé par Jean-Luc Godard, et même son premier long métrage. Ce réalisateur est connu pour faire partie de la Nouvelle Vague, un mouvement cinématographique qui commence à apparaître à la fin des années 1950 (le terme de "Nouvelle Vague" apparaît en 1957).  A bout de souffle raconte l'histoire de Michel Poiccard, qui abat un policier avec une arme trouvée dans une voiture volée, et se retrouve en cavale. Il va à Paris pour récupérer de l'argent et convaincre Patricia, une jeune américaine dont il semble amoureux, de l'accompagner dans sa fuite à Rome. Malheureusement, ces deux tâches s'avèrent être difficiles, entre un débiteur introuvable et Patricia, qui n'arrive pas à comprendre ses sentiments. 

Je n'ai personnellement pas détesté ce film, mais je ne l'ai pas non plus particulièrement aimé. A vrai dire, je n'ai pas vraiment compris: que ce soit la relation de Michel et Patricia, leurs sentiments (enfin, pour le coup, les personnages n'ont pas l'air de savoir non plus), ou encore la fin. Le personnage de Patricia est très intriguant et compliqué (du moins il le semble): elle a l'air ne pas en savoir plus que nous, mais en même temps, elle semble ne plus vouloir accepter la réalité et ses sentiments. Elle change souvent d'avis, et les dialogues entre elle et Michel sont souvent assez étranges et, honnêtement, peu compréhensibles. De l'autre côté, le personnage de Michel semble moins compliqué, du moins, ses objectifs sont plus clairs: réussir à retrouver l'argent et s'enfuir avec Patricia. Cependant, certains zones restent obscures: comme la raison pour laquelle il a tué le policier (il semble en même temps avoir paniqué et l'avoir fait de sang froid) par exemple. Il semble aimer Patricia, mais les mots qu'il lui adresse ne sont pas toujours tendres et il ne réagit pas tant que ça à l'annonce de grossesse de Patricia (elle non plus d'ailleurs, un passage assez étrange du film). La fin nous montre, malgré ces contradictions, son amour pour elle. Pourtant une autre contradiction apparaît: après s'être donné du mal (pas tant que ça, mais un peu tout de même) à fuir la police, il décide de la laisser l'attraper. Une zone obscure, à nouveau: est-ce par amour pour Patricia, par lassitude ? 

On remarque une certains façon de film: beaucoup de gros-plans, de regards-caméra et un jeu d'acteurs quelque peu particulier. Plus que la façon de filmer, c'est l'histoire qui ne me paraît pas si intéressante. Certes, Godard nous montre la complexité des relations amoureuses, mais à part ça, que cherche-t-il à nous faire comprendre ? Et surtout, est-ce juste peu accessible (même si ce film est dit accessible pour un film de Godard) ou absurde ? Ma principale pensée sur ce film: je n'ai pas vraiment compris.