ça a toujours kekchose
Par eric simon (Collège Les Merisiers, 95280 Jouy le Moutier) le 16 mai 2017, 09:51 - Lien permanent
Voici des poèmes.
Tant de fois étudiés en classe avec le sérieux et la révérence qu’il se doit, on en mesure scolairement le sens, l’originalité.
Pourtant, un poème couché sagement sur son papier n’a pas plus d’intérêt et de sens qu’une partition de musique dans un tiroir. Pour savoir et sentir son intérêt, ses intérêts.... il faut le mettre en voix, le faire exister...
Nous avions des voix, un piano et voilà!
Voici des poèmes!
ES.
Travail réalisé par la classe de 6.3, celle-ci est accompagnée par Yannis Djaout, professeur talentueux, du collège des Merisiers.
Un texte de légende pour commencer:
- Victor HUGO (1802-1885)
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Texte dit par Charlotte, Lucie, Manon, Camille.
Version Océane, Manouchka, Najia
Version Gabriel:
- Paul VERLAINE (1844-1896)
Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Texte dit par Anne:
Version Ibrahima:
Le grand combat
Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’écorcobalisse.
L’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne
Et on vous regarde
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
Texte dit par Jeanne, Khadim
Le serpent qui dépasse
J'ai peur
J'ai peur
Dans mon armoire
Il y a un serpent
Qui dépasse
Ma raison qui n'est pas
Toujours sûre
Murmure:
Tu vois dans cette penderie
Ce ne sont pas des femmes
Qui sont pendues
Ni les miennes, ni les autres
C'est un serpent
Et quand je referme la porte
Il dépasse
Pourtant ma raison susurre:
Regarde bien c'est ta ceinture
Un vêtement de tous les jours
Qui rassure je t'assure
Mais rien n'y fait
J'ai peur
J'ai peur du serpent qui dépasse
Un jour un soir un matin
Il me mordra
Et j'en mourrai
Je meurs déjà
Jean Tardieu, da capo, NRF.
Texte dit par:
Valentine et Clara
Thomas, Layali et Tony: