Sortie informelle
Par Karine Malahël (collège Raymond Poincare, versailles (78)) le 13 novembre 2017, 23:56 - un jour, une expo - Lien permanent
11 novembre 2017. Courbés sous leur parapluie ou réfugiés sous leur capuche pour se protéger d'une bruine pénétrante et dans un froid qui annonce les premières gelées d'automne, quelques élèves de 3eB et leur professeur de Français, Mme MALAHËL, se retrouvent place du Marché Notre-Dame, pour partager ensemble un moment culturel.
Ce n'est pas la commémoration du 99e anniversaire de la fin de la Grande Guerre qui les a poussés à sortir affronter les prémices de l'hiver, mais l'exposition, dans une galerie versaillaise, de lithographies d'un artiste dont ils ont étudié, quelques semaines auparavant, un célèbre autoportrait : Norman Rockwell, le plus connu des illustrateurs américains du XXe siècle.
La galerie ANAGAMA exposait jusqu'au 12 novembre une quarantaine d'oeuvres de l'artiste, qui a largement participé à façonner l'image que nous avons aujourd'hui des Etats-Unis des années 1920 aux Sixties. Les oeuvres exposées n'étaient certes pas les plus célèbres de l'artiste
Rosie The Riveter, 1943
Triple Autoportrait, 1960
The Problem We All Live With, 1964
Southern Justice, 1965
New Kids In The Neighbourhood, 1967
mais elles étaient choisies avec soin et très représentatives de son travail - l'illustration narrative hyperréaliste - et de son regard amusé et bienveillant sur ses semblables :
de l'enfant attristé après les Fêtes de devoir retourner à l'école et à ses ennuyeux calculs, abandonnant les jouets qu'il a reçus à Noël et le merveilleux sapin, désormais sec et racorni (After Christmas),
au grand-père qui, ayant emmené son petit-fils à la pêche, cherche rageusement à montrer à sa descendance ses incroyables talents en pêchant un plus gros poisson, sous le regard ennuyé et désabusé de la dite descendance (Catching The Big One),
en passant par le petit frère qui découvre, hilare, et après avoir cherché partout dans la chambre de sa soeur, les inavouables secrets qu'elle a consignés dans son journal intime (Secrets),
ou par les jeunes pensionnaires d'internat qui imaginent des idylles avec les vedettes masculines de cinéma dont elles admirent les photos, soigneusement dissimulées dans l'oreiller au regard de la puritaine surveillante générale (Dream Boats),
ou encore par le vieux cow-boy de rodéos qui en écoutant des disques d'un autre temps sur son vieux gramophone, rêve avec nostalgie aux jours anciens de sa jeunesse où l'on pouvait tricher au poker et se battre dans les saloons, au milieu de danseuses de French Cancan (Dream Of Long Ago).
Bref, un petit moment léger et croustillant dans une journée bien pluvieuse.
Pour voir davantage d'oeuvres de Norman Rockwell exposées à la galerie ANAGAMA :