• Histoire :

On était cent au début et cinquante à la fin. On avait tous un point en commun : on rêvait tous d’être libre. Cela faisait cinq ans, que nous travaillions dans ces champs, pour notre Maître, qu’on appelait le Maître Blanc. Il avait une fille de 18 ans nommée Marie et deux garçons un de 15 ans nommé Jean et un de 22 ans nommé Pierre. Marie nous avait dit un jour que sa mère était morte, et que depuis, son père n’avait plus jamais repris goût à la vie. Mais nous, notre histoire commença, l’été 1724 au Mississippi. Il faisait très chaud, je discutais avec Marie, en ramassant du coton. Elle me lisait un de ses livres que j’aime tant qu'elle me raconte, puis quand elle eut fini, nous commençâmes à discuter. Elle me confia qu’elle voulait partir pour être libre. Moi , sur le moment, j’ai ri. Pour moi , Marie était libre. Être blanc pour moi c’était une chance. En plus je l’enviais beaucoup, moi je n’avais que ma couleur de peau noire, mon âge de 17 ans et mon prénom original Janine qui me définissait. Mais elle avait tout ce que je rêvais, mais passons les détails. Le soir, j’étais épuisée, je m’endormis très vite. La nuit, je sentis une main se poser sur mon épaule, me secouer, je me réveillai et sursautai au moment même où je vis … Marie. Elle me chuchotait des mots, je ne comprenais pas tout au début, les seuls mots que je pus comprendre était : Il faut que nous partions maintenant. Mais moi, je ne voulais pas partir. Oui, je voulais être libre. Mais j’avais réussi à me construire une vraie famille ici, et on n’avait pas de plan, on ne pouvait pas partir comme cela, sur un coup de tête. Mais surtout j’étais bien trop fatiguée pour sortir de mon lit. Je lui expliquai donc tout cela et elle était d’accord avec moi. Je lui proposai alors une autre issue, un nouveau plan, trois jours pour préparer un départ, mais à une condition que l’on emmenait tous les Noirs. Marie accepta avec joie. Elle ferait tout pour être libre. Elle dut aller dans son lit silencieusement pour que Jean qui était avec des copines ne l’entende pas. Les deux jours qui ont suivi nous préparions notre programme. Nous avions prévenu les esclaves de notre fugue, préparé de la nourriture etc. Tout cela en cachette et avec discrétion. Quand le jour de notre fuite fut arrivé, je sentis un grand stress qui montait pour tout le monde. Tout le personnel, ainsi que Marie et moi,nous faisions tout pour montrer qu’il n y avait rien d’inhabituel. Le soir tout était près, tout le monde à leur place, Marie vérifia si son père et ses frères dormaient bien. Elle leur écrit une lettre qu'elle me lut car je suis analphabète. J’en avais les larmes aux yeux : c’était une très belle lettre d’adieu. Après cela nous sommes sortis par petit groupe dans la cour, mais le plus dur était de passer les barrières avec les trois chevaux (car le Maître Blanc avait 6 chevaux) et nos diligences, sans faire de bruit. Mais cela s’était plutôt bien passé. Tout le monde était heureux, d’avoir passé cette barrière je pense que personne, n’avait autant senti cette odeur de liberté. Après tout ces rires, on avait décidé de rouler une heure et de s’arrêter pour dormir un peu, et qu’on se réveillerait tôt à l’aube, pour continuer notre aventure.

 

 

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