Puériculture et diversité culturelle
Par Brochard Christine (Lycée Kandinsky, Neuilly/sur/Seine (92)) le 19 juin 2017, 11:14 - Lien permanent
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Puériculture et diversité culturelle
L’observation des différentes pratiques de puériculture (alimentation, couchage, soins, modes d’allaitement et de sevrage, toilette, répartition des rôles au sein de la famille, rites qui accompagnent l’enfant…) doit nous permettre d’aiguiser notre regard sur la diversité des normes culturelles liées à la petite enfance et d’adapter les modes d’intervention des acteurs médicaux, sociaux ou éducatifs auprès des familles quelle que soit leur origine. Chacun d’entre nous oscille en permanence entre deux extrêmes : le relativisme culturel (pourquoi ne pas faire ainsi ?) et l’ethnocentrisme (c’est ainsi qu’il faut faire !). Il s’agit de trouver un juste milieu et de mieux comprendre la relation à l’enfant des familles afin d’adapter les pratiques de puériculture à la diversité culturelle. Ne plus être dans le jugement et l’opposition mais dans une forme de compréhension et de négociation face à l’existant. Le risque est grand pour les professionnels de s’enfermer dans une relation dominant/dominé entre celui qui sait (l’hygiéniste, le médecin, le professionnel) et ceux qui s’occupent de l’enfant. Les exemples de cette violence entre sachants et ignorants sont nombreux dans l’histoire de la pédiatrie : campagnes de vaccination, stigmatisation de l’hygiène des sociétés rurales…
La diversité culturelle ne concerne pas que les étrangers
La diversité culturelle ne concerne pas que les populations issues de l’immigration. Chaque individu se positionne face à sa propre culture et navigue entre différents systèmes de valeurs qui peuvent entrer en conflit ou s’harmoniser (syncrétisme). La fidélité à une tradition ne signifie pas forcément une opposition au changement et à la modernité. En France, certaines familles refusent les vaccinations, ne se soignent que par homéopathie ou phytothérapie, rejettent la médicalisation de la grossesse et de l’accouchement qu’elles considèrent exagérées, veulent accoucher à domicile, etc. Inversement, certaines pratiques nous surprennent, comme le lavement anal de l’enfant pratiqué chez les Mossi ou l’apparente froideur vis-à-vis de l’enfant de nombreuses cultures.