Ma mère, le crabe et moi

Un roman d'Anne Percin qui oscille entre rires et larmes .

 

Ma mère, le crabe et moi

Auteur : Anne Percin
Editeur : Rouergue
Collection : DoAdo
Septembre 2015 - 10.20 Euros
Roman à partir de 14 ans
ISBN : 9782812609299
Ce livre fait partie de la sélection de Ricochet
Thèmes : Adolescence, Maladie, Relation Enfant/Adulte
 

L'avis de Ricochet

Tania habite seule avec sa mère depuis le remariage de son père. Adolescente qui se cherche un peu, elle tient le blog « Ellipse », tandis que sa mère s’invente une vie rêvée sur son blog à elle, « Lectures & confitures ». Un jour, subitement, méchamment, le cancer du sein s’invite dans ce cocon fusionnel. La mère est une battante, une optimiste qui va d’abord porter le moral de sa fille. L’opération se passe bien, vient la chimiothérapie. Vaincue par la fatigue, chamboulée par la perte de cheveux, la mère se fait toute petite, s’effondre presque. Tania prend alors le relais, sans même s’en rendre compte. Au collège, elle s’inscrit au cross, s’entraîne à courir des heures durant. A la maison, elle se rase la tête, s’épile les sourcils pour soutenir sa mère. La thérapie n’est donc pas que pour la malade, mais aussi pour la jeune fille indécise qui apprend l’autonomie en quelques mois.

Le sujet est délicat, d’importance, et Anne Percin n’évite aucune des manifestations physiologiques qui gênent : digestion impossible, faux sein qui glisse, perruque remboursée ou pas… Tania et sa mère mettent les pieds dans le plat, osent parler de tout, et surtout osent rire. Il y a donc beaucoup d’humour dans la narration de Tania, des phrases qui font mouche, des situations qui font choc. Preuve que la vie est plus forte que tout, l’adolescente trouve même l’occasion de tomber amoureuse. Et, comme si la maladie avait compris qu’elle ne pourrait pas atteindre le bloc que forment Tania et sa mère, la peur s’éloigne peu à peu, même si rien n’est fini à la dernière page. Roman douloureux, roman drôle, roman d’apprentissage encore, « Ma mère, le crabe et moi » désacralise et dédramatise l’extraordinaire tout en n’oubliant pas de s’attacher à l’ordinaire.